L’extension du parc Borély sur l’hippodrome, envisagée depuis 2019, refait surface dans la campagne des municipales. Alors que la fin des courses sur ce site historique fragiliserait l’activité hippique du territoire, la création d’un « pôle cheval » d’envergure nationale, pour plus de 40 millions d’euros, est en négociation. [mise à jour jeudi 6 février à 15 h, en bas d’article]
La végétalisation prend le devant de la scène dans la campagne des municipales à Marseille. Sur cette question, Samia Ghali a été la première à dégainer ses propositions. La candidate indépendante prévoit notamment de planter 2 500 arbres dans la ville et de créer des « forêts urbaines ». Les écologistes ont suivi de près en proposant, entre autres, un “Central Park” sur la Canebière.
De son côté, la candidate LR, Martine Vassal, relance l’extension du parc Borély sur l’hippodrome voisin du même nom. Un projet déjà porté par l’ancien maire socialiste Robert Vigouroux en fin de mandature, et relancé par Patrick Menucci (PS) lors des municipales de 2014.
La prétendante à la succession de Jean-Claude Gaudin en fait un projet phare de son programme, par une communication appuyée, délivrée en deux temps. D’abord, une présentation tout en images, dévoilée le week-end dernier. Suivront des éléments qu’elle promet « plus concrets », dont le budget encore inconnu, lors d’une deuxième conférence de presse ce jeudi 6 septembre*, durant laquelle elle déclinera également les propositions de son projet pour Marseille.
L’extension permettrait de doubler la surface du parc Borély pour atteindre 40 hectares et devenir « la première forêt urbaine du pourtour méditerranéen ». Pour assurer la continuité piétonne vers les plages, séparées par la route, la candidate opte pour une passerelle se prolongeant en ponton sur la mer qui donnerait accès à une piscine flottante. Les quatre voies de circulation continueraient donc de marquer la séparation, contrairement au vœu « d’enterrer la route » à ce niveau, que le maire de secteur Yves Moraine nous assurait partager avec Martine Vassal et Jean-Claude Gaudin.
Borély : « le maillon central de l’écosystème cheval du territoire »
À dire vrai, l’extension du parc sur l’hippodrome est déjà sur les rails depuis novembre 2019, lorsque le conseil municipal a voté le non-renouvellement du bail avec la Société hippique de Marseille, prenant fin en 2022. La question sera donc posée, quelle que soit l’équipe municipale aux manettes après les élections de mars 2020.
Lieu historique des courses à Marseille depuis 1860, Borély est « le maillon central de l’écosystème cheval du territoire », explique le président du comité régional de France Galop, Patrick Dreux. « C’est ici que se déroulent les courses les plus importantes, de niveau national, alors que Vivaux accueille des courses plus modestes. Mais si Borély cesse, les propriétaires [de chevaux, ndlr] partiront du territoire, et Vivaux disparaîtra aussi ».
Ce que confirme le président du syndicat national des propriétaires, Serge Tardy, rappelant que l’activité des courses hippiques représente « 800 emplois, 100 élèves en formation, 650 chevaux entre les deux hippodromes de Marseille et le Centre d’entraînement de Calas ». Tous les trois sont gérés par la Société hippique de Marseille.
« 40 à 50 millions » pour 300 hectares près d’Aix-TGV
Pourtant, ces deux acteurs étaient présents à la présentation du projet de Martine Vassal, sans montrer d’hostilité à sa réalisation. « C’est un beau projet pour la ville, et nous avons entamé des négociations en amont », raconte Patrick Dreux. « S’il se réalise, ce sera en parallèle d’un « pôle cheval » d’envergure nationale autour du centre d’entraînement de Calas. 300 hectares à proximité de la gare TGV d’Aix-en-Provence. Pour accueillir les courses, mais aussi des compétitions internationales de jumping qui ramène beaucoup de monde, de revenus et la télévision ».
Un projet qu’il estime entre 40 et 50 millions d’euros, « qui ne se fera que si les collectivités financent la moitié ». Une précision qu’il nous livre à l’issue d’une réunion entre France Galop et Le TROT, les deux principaux acteurs des courses hippiques en France. « Nous avons déjà lancé l’achat de 73 hectares sur le site », annonce-t-il, confiant.
La candidate à la mairie de Marseille, également présidente de la Métropole et du Département des Bouches-du-Rhône, a en effet évoqué la réalisation du « pôle cheval » à Calas, lors de la présentation du projet Borély. Demain, elle apportera des précisions sur la partie financement de l’extension du parc*, à laquelle la question budgétaire du nouvel équipement hippique semble intimement liée*.
Quoi qu’il arrive, il reviendra à la nouvelle équipe municipale de gérer la fin de bail de l’hippodrome, actée pour 2022.