Ludovic Perney devrait être « le plus jeune candidat aux élections municipales en France ». Il annonce officiellement sur Made in Marseille qu’il brigue la mairie des 6e et 8e arrondissements pour la liste Divers Droite (DVD) de Bruno Gilles, face à Martine Vassal (LR) et Yvon Berland (LREM).
Âgé de seulement 24 ans, Ludovic Perney se lance dans la course aux municipales à Marseille. « Homme de droite », encarté chez Les Républicains et « défenseur du progrès social », le jeune élu est un proche de Renaud Muselier. Il est d’ailleurs son plus jeune vice-président, en charge de la jeunesse au conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur [élu en décembre 2015, ndlr] et préside le Parlement Régional de la Jeunesse. Il est d’ailleurs le plus jeune conseiller régional de France. Juste avant la trêve des fêtes de fin d’année, il lançait son laboratoire de réflexion Marseille Avenir, un mouvement ouvert à la société civile pour faire entendre la voix de la jeunesse pour penser l’avenir de Marseille autrement. Les prémices d’un engagement plus poussé et « passionné » pour sa ville.
Pourquoi avoir accepté la proposition de Bruno Gilles d’être tête de liste dans les 6-8e arrondissements de Marseille ?
J’ai été séduit par la démarche participative de Bruno Gilles. Comme lui, je pense qu’il est temps de mettre les Marseillais(es) au cœur du débat public. Il y a dans cette ville des talents qui ne sont pas forcément écoutés, entendus. Et puis il y a l’homme, sa proximité avec les habitants, son engagement pour Marseille. C’est pourquoi, j’ai accepté de mener la liste dans les 6e et 8e arrondissements. Et il y a une seule chose qui m’anime, c’est d’agir pour le bien-être des habitants de ce secteur, et en même temps je rêve pour ma ville d’un avenir meilleur. Je suis un enfant de Marseille, j’ai envie de faire bouger les choses.
Vous êtes probablement le plus jeune candidat de France. Ne craignez-vous pas que votre jeunesse soit un handicap dans ce secteur symbolique de Marseille ?
D’abord, je suis un homme du « pour » et pas du « contre ». J’ai beaucoup appris à la Région, aux côtés du président Renaud Muselier, qui m’a confié plusieurs délégations qui m’ont permis de me forger une expérience. J’ai travaillé sur plusieurs projets transversaux : à la formation, l’engagement des jeunes pour l’environnement… Je pense que ma jeunesse est un atout pour apporter un vent de fraîcheur. Je pense que les Marseillais attendent un renouveau de la politique locale, qu’on bouscule les vieux schémas politiques. Une nouvelle vision alliant jeunesse et expérience ne peut être que l’alternative face à un système qui se préoccupe davantage de sa survie que du bien-être des Marseillais.
Vos adversaires sont entre autres, Martine Vassal, candidate LR, et Yvon Berland, désigné par LREM. Pensez-vous être à la hauteur de l’enjeu ?
Eux aspirent à être maire de Marseille, mais moi ma seule préoccupation, c’est l’intérêt des habitants de ce quartier. Ce qu’ils attendent, c’est aussi une nouvelle gouvernance pour cette ville qui les remettra au centre du jeu. Ce qui m’anime, c’est la passion pour cette ville. J’ai envie de faire bouger les lignes avec une nouvelle équipe, des idées neuves, des méthodes nouvelles. Des amis me disent, au regard des sondages, « t’as pas peur de te griller ? ». Eh bien, je préfère me battre pour mes convictions, plutôt que de faire la girouette au gré des sondages. Je fais mienne d’ailleurs cette phrase de Jacques Chirac : « La politique ça ne consiste pas à suivre un courant, mais plutôt à indiquer le cap ». Les favoris ne sont pas toujours les gagnants…
Pensez-vous à des alliances de premier tour (ou second) avec l’un ou l’autre de ces candidats ?
Je n’ai d’animosité pour personne. Je ne suis pas dans des questions de partis, de clans, de stratégies, ni de carrière. Ce n’est pas un choix simple mais j’ai envie de me battre pour le mieux-vivre des habitants.
« Les Niçois ont une promenade des Anglais, pourquoi les Marseillais n’auraient pas une promenade des Phocéens ? »
Quelles sont vos priorités pour ce secteur ?
Pour moi, il y a quatre axes principaux pour les 6/8e : sauvegarder l’hippodrome du parc Borely qui permettra d’économiser 150 millions d’euros, parce qu’on le sait, il y a d’autres priorités que le bétonnage massif. Ce n’est pas ce que les Marseillais(es) attendent. Les Niçois ont une promenade des Anglais, pourquoi les Marseillais n’auraient pas une promenade des Phocéens ? Je propose, pourquoi pas, de lancer un plan de réhabilitation complet des plages du Prado, qui permettra d’améliorer la qualité de vie, de favoriser l’attractivité du territoire en lien avec l’écologie. Puis, les autres points prioritaires sont la propreté, la sécurité et la proximité.
Doit-on voir derrière cette candidature une manœuvre de Renaud Muselier, qui n’a jamais caché son soutien à Bruno Gilles ?
Je ne suis pas le fruit d’un héritage, mais celui de l’école de la République, qui a permis à un enfant d’ouvrier que je suis de réussir son barreau [il est élève-avocat, ndlr], avec beaucoup d’efforts et de travail. Et pour moi, la politique, ça n’a jamais été et ça ne sera jamais alimentaire. Ce n’est pas une profession. J’ai toujours tenu à poursuivre mes études en parallèle. Et si encore, une fois, je suis candidat, c’est pour faire bouger les choses et agir. J’ai beaucoup d’admiration pour Renaud Muselier, président de la région Sud et des Régions de France, mais je ne suis téléguidé par personne. La seule chose qui me guide, c’est ma passion. C’est elle qui me pousse à être candidat au service des 6ème et 8ème arrondissements.