Et si Marseille est devenue une porte d’entrée numérique vers l’Europe, elle consolide cette place un peu plus chaque jour : « D’ici deux ans, Marseille entrera dans le top 5 des hubs mondiaux. 20 câbles seront connectés à la ville, dont un nouveau sera tiré jusqu’au Brésil. Pour la première fois, l’Europe sera directement reliée au continent sud-américain sans passer par les États-Unis ». Une annonce de Fabrice Coquio, PDG France d’Interxion, groupe européen spécialisé dans le stockage de données (data centers), lors du forum Méditerrannée du futur.
Deux nouveaux data centers à Marseille
Si le groupe Interxion s’intéresse de près au développement de la connexion mondial de la ville, c’est qu’il a déjà misé beaucoup sur Marseille en y implantant depuis 2015 trois immenses data centers. « Interxion a investi plus de 300 millions d’euros sur les trois premiers data centers. Cela représente nos investissements à Paris, première place hexagonale, en 15 ans », explique le PDG du groupe en France.
Le dernier, MRS 3, est en cours de finalisation au sein d’une ancienne base de sous-marins allemands dans le Grand port maritime de Marseille (GPMM). « Nous avons réalisé plus de 20 000 m2 de salles blanches informatiques ici, soit l’équivalent de quatre terrains de foot ».
La connectivité grandissante de la ville en fait une place de choix pour le groupe néerlandais, spécialiste européen du stockage de données, implanté dans 13 pays avec une cinquantaine de centres. Fabrice Coquio annonce dores et déjà la réalisation de deux nouveaux data centers : MRS 4 et 5. Les emplacements de ces futurs centres de stockage numérique n’ont pas encore été dévoilés.
Interxion bientôt sous pavillon américain
Fabrice Coquio n’a pas non plus abordé la question du rachat de son groupe par le géant américain des données : Digital Realty. Une opération à 7 milliards d’euros qui donne le ton de l’importance du marché des datas. Elle permettra à ce dernier, en intégrant les 53 data centers d’Interxion, d’élever son réseau à 260 sites dans une vingtaine de pays. Il rivalisera ainsi avec le groupe Equinix, actuel numéro un mondial, également américain.
Alors que la maîtrise des données sous pavillon européen ou national est devenue un enjeu stratégique dans le monde actuel, l’opération suscite quelques inquiétudes. Elle doit encore recevoir le feu vert des autorités de la concurrence et l’aval de tous les actionnaires d’Interxion.