C’est samedi, le rendez-vous de notre chronique politique dédiée à Marseille 2020. Comme précédemment, nous vous proposons un petit tour d’horizon des faits politiques marquants de la semaine dans le cadre des municipales. Sur fond de démarches collectives, de querelles de clocher, de sondage… un nouveau candidat, indépendant, veut jouer sa propre partition. Si, si, c’est vrai… #4

Trois petits tours et puis s’en vont…

Quel est le point commun entre le député Saïd Ahamada, le président de l’UPE 13, Johan Bencivenga, l’ex-président d’Aix-Marseille Université, Yvon Berland, le doyen de la faculté de droit d’Aix-en-Provence, Jean-Philippe Agresti ou encore l’architecte, Corinne Vezzoni ? Eh bien, candidat(e)s à l’investiture LREM ou pas (encore), ils n’en finissent pas d’être auditionnés à l’Elysée ; histoire de juger quel est le meilleur d’entre tous, qui porte le meilleur projet pour la deuxième ville de France, qui sera en capacité de rassembler largement, et plus encore lequel pourra s’entendre sur d’éventuelles alliances avec la droite.

C’est la règle, le moment venu chacun devra passer devant de la commission nationale d’investiture qui tranchera ; même si c’est un secret de polichinelle, c’est le président himself qui tire les ficelles. A Marseille, sonne ce petit refrain : « Ainsi font, font, les petites marionnettes… ainsi, font, font, ce que dit Emmanuel Macron. »

Il était une « voix » qui compte

Loin de jouer les guignols, les deux candidats à l’investiture LREM continuent pourtant de plancher sur leur programme, de manière autonome (chacun pour soi), et un pour tous (en travaillant avec la société civile). Saïd Ahamada a d’ailleurs reçu le soutien officiel de « Nous Citoyens ».

Le mouvement politique transpartisan, comme il se présente sur son site internet, a été créé en 2013, par des citoyens pour donner la parole aux citoyens. Ses adhérents ont décidé de soutenir le projet « Marseille pour Tous », porté par le parlementaire. « L’instauration de cette nouvelle démocratie locale et implicative avec des élus convaincus et ouverts à cette coopération, avec une société civile remobilisée, avec des institutions capables de mettre en œuvre cette nouvelle façon de « faire politique » est conforme aux principes défendus par Nous Citoyens », explique le mouvement dans un communiqué de presse posté sur Facebook, et signé de Cécile Vignes-Mösch.

La responsable LREM des 11e et 12e arrondissements est aussi une fervente opposante au projet d’hôpital privé à Saint-Barnabé au sein du collectif « Nos quartiers demain ». Nul doute que les habitants, collectifs et associations veulent être entendus dans cette campagne marseillaise. Ils comptent donner de la voix… jusque dans les urnes !

Opération séduction !

Vous l’aurez compris, la démocratie participative, c’est la grande mode en vue du scrutin de 2020. Droit dans le fil de cette tendance, le professeur Yvon Berland, candidat à l’investiture LREM, lance ses ateliers thématiques intitulés « construisons ensemble notre projet pour Marseille ». Ces réunions auront lieu sur trois jours consécutifs « pour travailler collectivement sur les grands axes que nous avons définis pour ce projet : les urgences à traiter, les projets pour relancer Marseille dans la décennie à venir ».

Présentés comme les enjeux clef de son mandat, l’éducation et la jeunesse seront au cœur du premier atelier, le 3 octobre.

« Personne n’est jeune après quarante ans, mais on peut être irrésistible à tout âge », disait Coco Chanel. Sûr qu’Yvon Berland, ne fait que peut de cas de son âge, souhaitant, avant tout, élaborer avec sa « team » un projet sur-mesure pour séduire (l’Elysée) les Marseillais-es.

Qui tire les marrons du feu ?

Justement, on en parle d’Yvon Berland dans ce récent sondage Elabe, réalisé pour Public Sénat, BFM TV et La Tribune, révélé jeudi soir, sur les élections municipales à Marseille. Les deux candidats déclarés à l’investiture LREM ne dépassent pas la barre des 10,5% dans cinq scénarios envisagés, loin derrière, Stéphane Ravier, (RN) crédité de 20,5 à 23% des intentions de vote.

En tête de peloton, quelle que soit la configuration, c’est Martine Vassal (LR) qui réaliserait de meilleurs scores, en cas de candidature unique des Républicains : entre 28,5% et 29,5%, contre seulement entre 21% et 22,5% pour Bruno Gilles. Du côté de la gauche, quel que soit le scénario testé, c’est la liste écologiste de la conseillère départementale Michèle Rubirola qui arrive en tête, avec entre 14 et 17,5% des intentions de vote.

, La semaine politique : Le Lièvre et la Tortue, les marrons chauds et le nouveau candidat à la Mairie de Marseille, Made in Marseille

Pour la fédération du parti socialiste, il y a deux enseignements à tirer de cette étude : « lorsque les forces sociales et écologiques sont divisées, c’est l’extrême-droite qui tire les marrons du feu. Lorsque les forces sociales et écologiques sont divisées, c’est la succession directe de Jean-Claude Gaudin qui en profite ». Les socialistes appellent donc à une dynamique unitaire : « Unie, la gauche, les écologistes, les citoyen.ne.s peuvent gagner !  Si nous défendons nos valeurs avant nos étiquettes, si nous nous montrons responsables, alors nous pourrons faire renaître l’espoir pour écrire ensemble une nouvelle page de l’histoire de Marseille. »

Et il est y a une autre histoire, où plus exactement une fable, qui a bien inspiré LaRem13, à propos du même sondage.

« Rien ne sert de courir, il faut partir à point… »

Pour LaRem13, cette étude est une « photographie figée et il est difficile d’y discerner les grands mouvements qui feront le résultat final ». En effet, les participants ne sont pas tous partis en même temps dans la bataille des municipales, et d’autres ne se sont d’ailleurs toujours pas présentés sur la ligne départ.

Pour le mouvement, le camp progressiste et écologique apparaît dans le sondage « volontairement découpé, loin du large rassemblement avec la société civile que nous appelons de nos vœux et auquel nous travaillons. Les héritiers de la mandature Gaudin y sont présentés ensemble, loin des échanges d’amabilités récemment entendus entre eux. (…) Pour cette balade en campagne marseillaise, la photographie à l’arrivée, sans retouche et sans filtre, sera bien différente de celle du départ ».

Et de reprendre à son compte Jean de La Fontaine : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point et nous sommes – par définition – de bons marcheurs ». Plus qu’une simple course d’endurance, conquérir Marseille s’apparente à une véritable ascension. Tous les candidats devront s’accrocher pour atteindre le sommet. Il reste à espérer que la photo finale ne soit pas floue…

Les plans de carrière politique qui fâchent

La référence au Lièvre et la Tortue résonne comme un pied de nez à Bruno Gilles (LR), qui vient de célébrer un an de campagne, vendredi 27 septembre, au Manu Beach. Le candidat n’est visiblement pas épargné. Quelques jours auparavant, Martine Vassal l’exhortait à retirer sa candidature, elle-même désormais candidate à la Mairie de Marseille.

Invitée sur Sud Radio, la présidente (LR) du Département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole des Bouches-du-Rhône déclarait : « Je pense qu’aujourd’hui, notamment à droite, il faut que chacun prenne ses responsabilités, soit raisonnable et lorsqu’il n’est pas en position de gagner, laisse sa place à celui ou celle qui est en position de gagner ».

Puis d’ajouter : « Il a choisi le mandat national, il y a un combat à mener pour notre famille politique, pour les sénatoriales au mois de septembre. Il y a de la place pour tout le monde. J’ai décidé de faire une carrière locale » poursuit-elle, en restant sur sa proposition d’un large rassemblement de « tous ceux qui veulent faire réussir notre territoire ».

Lors de son meeting, Bruno Gilles ne s’est pas privé pour répondre à « ces accusations », qualifiées de « déplacées » et « hors-sol ». « Oui c’est un honneur et une chance d’avoir pu, dans sa carrière politique, mener des mandats nationaux. Encore faut-il avoir eu l’opportunité de saisir cette chance, de gagner des combats politiques, de compter dans sa famille politique ». (lire par ailleurs).

Si Renaud Muselier prône un accord entre les deux candidats, ce duel fratricide risque de causer quelques dégâts au sein de la droite marseillaise. La commission d’investiture nationale qui s’est réunie cette semaine, en présence de nos protagonistes, s’est déroulée dans un climat apaisée, la situation marseillaise n’étant pas à l’ordre du jour. Le calme avant la tempête ?

Michel Pinard, le candidat indépendant qui veut devenir maire de Marseille

Et pendant ce temps, un candidat prépare tranquillement son entrée sur la scène politique et médiatique. Michel Pinard conduira au mois de mars 2020, la liste de ProjetMarseille pour que Marseille « honore, enfin, son statut de deuxième ville de France et devienne une ville salubre, sûre et conviviale; une ville que l’on recherche et non une ville d’où on cherche à partir. » Sa carrière de diplomate derrière lui, le Marseillais a décidé de se consacrer à plein temps à relever et réconcilier la cité phocéenne, et pour la durée d’un seul et unique mandat. Il déclarera officiellement sa candidature ce lundi 30 septembre. Il était notre invité dans le Clap Politique ! A découvrir prochainement. Rester connectez !

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Michel Pinard, candidat à la mairie de Marseille.

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Un commentaire

  1. Pourquoi pas un candidat indépendant des appareils Politiques Institutionnels ?
    Depuis 1945, Marseille n’a connu que trois Maires : Gaston Defferre, Robert Vigouroux et Jean Claude Gaudin.
    Gaston Defferre a occupé le bureau de la Mairie pendant 33 ans, Robert Vigouroux 9 ans, J.C Gaudin 24 ans, autant dire que depuis six décennies, Gauche et Droite se sont partagés la gestion de la ville avec plus ou moins de réussites.
    Aujourd’hui, les jeunes générations délaissent la « politique politicienne » des Partis et leurs appareils Parisiens.
    Donnont à cette jeunesse Marseillaise l’espoir de prendre leurs avenirs en main. Alors oui, afin d’aider la jeunesse Marseillaise ..il faut un Maire disons…. expérimenté. (Une réplique du Terminator : « vieux…mais pas obsolète »), pour ceux qui lui reprocheraient son âge civil.
    Michel Pinard, pour reprendre une expression chère à une candidate locale « multi-mandats », ne fera qu’un seul mandat : « il dit ce qu’il fait, fait ce qu’il a dit « .
    La suite ce sont les Marseillais.es, tous et toutes les Marseillais.es qui l’écriront ensemble, une fois notre ville débarrassée, nettoyée, lavée, des mauvaises habitudes politiciennes.
    Un slogan : Michel Pinard, un tremplin pour l’avenir radieux de Marseille.

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