Une étude dévoilée par l’Insee* fait le point sur l’évolution de la population marseillaise. Après 25 ans de déclin démographique, Marseille se repeuple depuis 1999. Parmi les 111 quartiers que compte la ville, 85 gagnent des habitants entre 1999 et 2015.

La population progresse particulièrement dans les quartiers résidentiels périphériques de l’est et du nord-est, dans la ceinture est du centre-ville, ainsi que dans des quartiers concernés par des opérations de rénovation urbaine. À l’inverse, dans de nombreux quartiers du centre-ville, la population résidente continue de décliner, comme aux Grands-Carmes, à Saint-Mauront, Hôtel-de-Ville et Endoume. Elle stagne à la Préfecture, au Pharo, à Notre-Dame-du-Mont ou Noailles.

Avec la croissance de la population, les caractéristiques socio-démographiques de Marseille évoluent. Le taux d’activité progresse globalement. Avec le développement des cadres et professions intermédiaires, les ouvriers et employés ne sont plus prédominants. En 1999, 57 % des Marseillais occupant ou recherchant un emploi étaient ouvriers ou employés. Ils sont moins de 49 % en 2015. Générale en France, la hausse de la qualification des emplois occupés par les actifs est une tendance de long terme, observée depuis une trentaine d’années.

, Depuis 15 ans, Marseille gagne des habitants et de plus en plus de cadres, Made in Marseille

Les cadres résident plutôt en centre-ville ou à la campagne

Dans une large mesure, ces évolutions prolongent les disparités spatiales ancrées de longue date. L’appétence des cadres pour les quartiers de la rade sud s’accentue, et les ouvriers et employés restent majoritaires dans de nombreux quartiers, au nord du Lacydon et au sud-est. Si un changement est perceptible dans des quartiers en réhabilitation, la situation des anciens quartiers industriels évolue peu.

Les cadres et professions intellectuelles supérieures privilégient les quartiers centraux de la rade sud, où ils représentent souvent, en 2015 comme en 1999, plus d’un quart des actifs, voire plus du tiers, comme au Palais-de-Justice, à Périer ou au Roucas-Blanc.

De façon presque aussi marquée, ils choisissent souvent de résider plus loin du centre-ville : au sud, à la Pointe-Rouge, à Mazargues, à Bonneveine ou au Cabot, à l’est à Saint-Barnabé. Dans le prolongement de la tradition des « bastides », ils se positionnent aussi fréquemment aux franges de la commune, dans des zones où la densité de population est beaucoup plus réduite : à l’extrême est à Eoures, à la Treille, aux Camoins… et même, dans une moindre mesure, au nord à l’Estaque, à Palama ou aux Mourets.

Entre 1999 et 2015, ces deux tendances anciennes de la « gentrification » marseillaise – au sud du centre ancien et dans les quartiers résidentiels périphériques – sont toujours à l’œuvre. Sur la rade sud, la part des cadres parmi les résidents actifs progresse encore sensiblement à Saint-Lambert, à Bompard, à la Préfecture, à Vauban ou à Castellane.

Plus loin du centre, c’est aussi le cas à Bonneveine, aux Accates et aux Médecins, d’autant que le phénomène s’étend à certains quartiers limitrophes : Vieille-Chapelle au sud, la Valentine et la Croix-Rouge à l’est.

*Jean-Jacques Arrighi, Jérôme Domens, Chantal Joseph, Sophie Rivière (Insee)

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