La Ville vote la prolongation de la convention d’occupation du parc Chanot par la Safim jusqu’en fin 2020. L’exploitation du site par la société devait s’achever en décembre 2019 et donner suite à une nouvelle délégation de service public. Explications.
Le 10 décembre dernier, le conseil municipal de Marseille s’était prononcé sur le lancement d’une nouvelle délégation de service public (DSP) pour l’exploitation du parc des expositions Chanot, situé au rond-point du Prado. Plusieurs opérateurs se sont ainsi positionnés pour récupérer la gestion des lieux autour d’un projet de transformation et de modernisation pour le rendre plus attractif, notamment au tourisme d’affaires. Depuis 1985, le parc Chanot est géré par la Safim, filiale de Veolia, dans le cadre d’une convention qui arrive à terme en décembre 2019.
Lors du conseil municipal de ce lundi 17 mai, les élus ont adopté la prolongation de cette convention d’occupation jusqu’en décembre 2020. « Ce sera à la prochaine équipe municipale élue en 2020 de s’en occuper », avait d’ailleurs souligné Jean-Claude Gondard, à l’occasion du déjeuner préparatoire du conseil municipal. L’avenant repousse ainsi la convention jusqu’au 31 décembre 2020 pour laisser le temps de sélectionner le titulaire de la DSP, et de permettre l’organisation du congrès mondial de la nature au Parc Chanot en juin 2020, dans les meilleures conditions.
Privilégier l’organisation du Congrès mondial de la nature en 2020
Cet événement organisé tous les quatre ans est la plus grande manifestation au monde autour de la conservation de la nature. Il rassemble les leaders et les décideurs issus de gouvernements, de la société civile, de collectivités, d’entreprises et d’universités, afin de définir les défis les plus urgents en matière d’environnement et de développement, et les actions à entreprendre pour y répondre. Le dernier Congrès s’est tenu en septembre 2016 aux Etats-Unis (à Hawaii), et a réuni 10 000 participants venus de 192 pays.
Pour cette édition 2020, 10 000 congressistes sont également attendus, et près de 100 000 visiteurs. « Cependant, la désignation de Marseille comme ville hôte – et plus particulièrement du parc Chanot comme site hôte – n’est pas le fruit du hasard », indique la délibération. « C’est l’aboutissement d’un travail de négociations entre la Ville, la Safim et le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire entamé dès 2017, qui a permis la signature du contrat d’organisation au printemps 2019. »
Cette désignation se traduit par de très fortes attentes de la Ville de Marseille et surtout de l’État vis-à-vis de l’exploitant du parc Chanot, qui s’est engagé contractuellement à réaliser un certain nombre de travaux et d’aménagements : complément d’infrastructures numériques existantes, amélioration de l’accessibilité des sanitaires, travaux de second oeuvre dans certains espaces. Plusieurs démarches ont donc déjà été réalisées, mais le travail partenarial initié va ainsi se prolonger tout au long des mois à venir, de manière continue et progressive, et aller crescendo jusqu’à la tenue du congrès en juin prochain.
Onze candidatures en lice pour reprendre la gestion
Pour garantir le succès de cette rencontre internationale, la Ville a ainsi préféré sécuriser son organisation, en garantissant à l’Etat et à l’Union internationale pour la conservation de la nature la stabilité de l’exploitant du site. Par ailleurs, des travaux à court terme vont être prochainement engagés sur le bâtiment du palais des congrès datant de 1969. Sa toiture sera entièrement rénovée cet été. Une date qui permettrait à la Safim d’assurer le suivi du chantier.
Selon Jean-Claude Gondard, la Ville a reçu onze candidatures pour reprendre la gestion de parc Chanot. Parmi les prétendants, la Safim se repositionne. L’exploitant sortant pourrait emmener avec lui, la Chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence, le Crédit Agricole et le groupe Fimalac. Sur les rangs également, le consortium groupe Vinci, Banque des Territoires Provence-Alpes-Côte d’Azur et le groupe lyonnais GL Events, l’un des leaders mondiaux du secteur de l’événementiel. Frank McCourt, propriétaire de l’Olympique de Marseille, est également dans le match. Après avoir récupéré l’exploitation du stade Orange Vélodrome, il aimerait étendre son influence dans le périmètre.