Alternatives Territoriales, groupe de réflexion citoyen et associatif a interpellé le Conseil métropolitain en proposant 300 mesures concrètes pour le climat.
Le Plan Climat Air Énergie fixe des objectifs environnementaux aux collectivités territoriales à atteindre à l’horizon 2030 : une baisse de 40% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, une réduction de 20% de la consommation énergétique finale par rapport à 2012, et une part de 32% d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie.
L’année dernière, la Métropole Aix-Marseille-Provence, conjointement avec le Département des Bouches-du-Rhône (tous deux présidés par Martine Vassal) a lancé un Agenda environnemental à 1 milliard d’euros.
« C’est un début, mais c’est encore insuffisant. Ce sont plein de petites mesures à droite à gauche. Il faut réfléchir de manière globale, en profondeur », lance Nicolas Nace, membre du groupe de travail Alternatives Territoriales. Réunissant des citoyens et une vingtaine d’associations*, ce collectif impulsé par Alternatiba a interpellé les élus du conseil métropolitain ce jeudi 28 février. Ils leur ont distribué un fascicule de 300 propositions concrètes à appliquer à l’échelle du territoire « pour répondre réellement aux enjeux climatiques ».
🌳📢 Alors que le conseil métropolitain va commencer, des associations interpellent les élus du territoire sur les enjeux climatiques. Ils présentent 300 propositions locales pour le climat pic.twitter.com/zdC5GJvcf4
— made in marseille (@MadeMarseille) 28 février 2019
« Il faut faire du train la colonne vertébrale des déplacements dans la métropole »
« La Métropole prend plein de petites mesures à droite à gauche mais rien de global et profond. Ces 300 propositions sont concrètes et répondent aux réelles exigences climatiques. Celles que préconisent les scientifiques », explique Nicolas Nace. Agriculture, urbanisme, mobilité, économie, énergie, forêt, gestion des déchets, éducation, gouvernance et participation citoyenne, le livret de 300 pages détaille un plan d’action précis concernant de nombreux secteurs.
« Il faut faire du train la colonne vertébrale des déplacements dans la métropole », estime Nicolas. La mobilité est un axe central du plan d’action. Alors que la Région Sud ouvre ses lignes ferroviaires à la concurrence, le collectif estime qu’il faut développer le RER pour relier les villes de la métropole. Comme les lignes Aix-Marseille, RER Salon-La Ciotat, RER Pertuis-Aix-Aubagne-Valdonne, tram-train de la Côte Bleue via la Belle-de-Mai. Il faut également que le train desserve les principales portes d’entrée de la métropole. Aix-centre – Aix TGV – Marignane Aéroport – Marseille, et les zones d’activités. Le collectif Alternatives Territoriales pense qu’il est en partie possible de s’appuyer sur les lignes ferroviaires actuellement désaffectées.
Autre mesure forte préconisée dans ce rapport, Nicolas Nace aborde la question de l’Agriculture « avec la sanctuarisation des terres agricoles, contre l’étalement urbain et industriel. Tout en prônant une agriculture biologique grâce à des aides, pour protéger la biodiversité ».
La création d’un comité de suivi citoyen du Plan climat air énergie
La question de la gouvernance est également soulevée par le collectif. Nicolas estime que « les citoyens se sentent de plus en plus concernés, et en même temps, il y a de plus en plus de défiance envers les politiques. Ils sont perçus comme n’étant pas à la hauteur sur les enjeux environnementaux ». Pour répondre à cela, le groupe de réflexion propose la création d’un comité de suivi citoyen du Plan climat air énergie.
« On a quelques retours des élus de la Métropole, plutôt positifs. Ils ont tous pris notre livret en arrivant à la Métropole », raconte Nicolas. Une action qui a ouvert une parenthèse environnementale au conseil métropolitain, notamment une longue intervention de l’élue EELV des 15e et 16e arrondissements de Marseille, Nouriati Djambae. « Nous sommes dans une démarche constructive et espérons discuter avec eux prochainement ».
* : les associations travaillant dans le groupe de réflexion Alternatives Territoriales : Alternatiba, ANV-COP21, Réseau Action Climat France, Collectif Climat Pays d’Aix , Citoyens pour le Climat – Pays d’Aix, Engagés pour le climat Aix-Marseille, France nature environnement Bouches-Du-Rhône, Air-Climat, Les amis de la terre, Attac Marseille, Enercoop, Ecopolénergie, Cité de l’agriculture Marseille, Les champignons de Marseille, Convergence Ecologique du Pays de Gardanne, Greenpeace Marseille, Palana Environnement