Le réaménagement à venir du Parc Chanot et la construction d’une grande salle événementielle de 9 000 places ne menacerait pas l’existence du Palais des Sports. C’est en tout cas ce qu’affirme Richard Miron, adjoint au Sport à la ville de Marseille, qui milite pour une rénovation du site.
Le Palais des Sports de Marseille a soufflé ses trente bougies. Trente années qui ont vu défiler des artistes comme Barbara, Ray Charles ou La Mano Negra, des événements sportifs comme l’Open 13 ou le championnat du monde de handball en 2001. Sauf qu’aujourd’hui, l’existence même de l’enceinte coincée entre le stade Orange Vélodrome et la station de métro Sainte-Marguerite Dromel semble menacée.
Un vaste projet de requalification du Parc Chanot a été voté en conseil municipal le 20 décembre et une salle de 9 000 places devrait y voir le jour. Un concurrent de poids à 500 mètres du Palais des Sports, qui compte entre 4 200 et 7 200 places selon la configuration. Au moment du vote, Gérard Chenoz, adjoint aux grands projets d’attractivité, déclarait : « les travaux devraient commencer en 2022 et le projet devrait être terminé en 2026. Dans huit ans, le Dôme et le Palais des sports seront-ils encore là ? ».
30 ans après, une mort annoncée ?
Ironie du sort, le conseil municipal au cours duquel le projet a été voté s’est tenu le jour de l’anniversaire du Palais des Sports, inauguré le 20 décembre 1988 par Robert Vigouroux, alors maire de Marseille. Richard Miron se refuse à voir dans la modernisation du Parc Chanot, une mort annoncée du Palais. Frédéric Bousquet, conseiller municipal délégué aux grands événements, abonde dans ce sens : « le Palais a démontré pendant 30 ans sa capacité à s’adapter et accueillir des grands événements et je ne vois pas pourquoi cela changerait ».
Les deux élus sont aux côtés de Claude Argy, directeur du Palais, face aux représentants de nombreux clubs sportifs du territoire venus signifier leur attachement à la salle du 9ème arrondissement de Marseille. Les souvenirs teintés de nostalgie s’égrainent au rythme des prises de paroles. Pendant ce temps, la salle se transforme pour accueillir l’Open 13 qui débute le 18 février pour une semaine de compétition.
Une salle à rénover
Si la modularité du site et sa polyvalence ne sont pas remises en question (cette année le Palais sera notamment un court de tennis, un parcours de motocorss, une patinoire ou encore un ring de boxe), quelques travaux apparaissent comme nécessaires. « Ici il faut rénover […] il y a des choses à faire, à construire, pour assurer les 30 années à venir », souligne Richard Miron. À court terme une série d’améliorations est déjà prévue notamment sur le hall, les sanitaires, l’éclairage et le gymnase Teisseire, voisin du palais.
Richard Miron pense également que la nouvelle salle du Parc Chanot ne met pas en danger le Palais des Sports en ce sens que les publics visés ne sont pas les mêmes. « La jauge de spectateurs n’est pas la même, le modèle économique non plus. […] Ici on a des associations des fédérations avec qui on a des relations tout au long de l’année et le partenariat institutionnel fait partie de leur modèle économique. Je ne suis pas certain que sur des gros événements (qui se tiendraient dans la future salle, NDLR) viables sur le plan économique, un partenariat institutionnel soit nécessaire », estime-t-il.