Le Conseil de territoire Marseille Provence vient d’arrêter le projet de son PLUi, plan local d’urbanisme intercommunal, lancé en 2015. Objectif : un plan d’urbanisme commun aux 18 communes du territoire, prenant en compte leurs spécificités, et avec des démarches simplifiées.
Qu’est-ce que le PLU ? Et le PLUi ?
Le PLU (plan local d’urbanisme) est le document qui fixe les règles et les zones de construction et d’aménagement dans une commune : par exemple il définit les zones constructibles pour les logements, les zones agricoles ou les zones commerciales, mais aussi la construction d’écoles, de gymnases ou de lycées. Il est donc primordial dans notre vie quotidienne. Il était jusqu’à présent sous le contrôle du maire.
Le PLUi : c’est la même chose mais au niveau intercommunal, c’est-à-dire que le document s’étend aux 18 communes du territoire Marseille Provence. Il remplace les PLU et POS (plan d’occupation des sols) en vigueur dans les communes, comme le veulent les lois Grenelle de l’environnement et Alur. « Chaque maire a eu plusieurs réunions avec les services de la métropole pour travailler sur le PLUi. Ça nous a permis d’avancer en tenant compte de la spécificité de chaque ville pour faire un PLUi général », explique Jean Montagnac, président du Conseil de territoire Marseille Provence.
L’objectif du PLUi est d’assurer la cohérence entre la construction d’équipements publics ou de logements sociaux pour mieux répartir l’argent public selon les besoins des habitants, mais aussi optimiser l’implantation des zones commerciales ou agricoles. Cela permettra par exemple à mutualiser l’utilisation d’équipements sportifs (piscines, gymnases), culturels ou commerciaux, à l’échelle de plusieurs petites communes qui ont l’habitude de fonctionner ensemble. Et cela permettra donc de diminuer les coûts de construction et de fonctionnement, en partageant notamment le nombre d’agents chargés de la sécurité ou de l’entretien.
Un plan simplifié et adapté
L’objectif premier du PLUi est de simplifier les démarches en matière d’urbanisme. De 18 PLU, à savoir un par commune, le territoire Marseille Provence ne passe donc plus qu’à un seul document. Et de 450 zonages différents, ce PLUi n’en compte désormais plus qu’une centaine.
Pour simplifier aussi les démarches, le Conseil de territoire a inclus dans son PLUi toute une série de schémas pédagogiques indiquant les bonnes et mauvaises pratiques en matière d’urbanisme pour une meilleure insertion des projets dans le tissu urbain. Par exemple, décaler les nouveaux volumes de construction plutôt que d’avoir une grande façade ou encore ouvrir une voie jusqu’alors sans issue pour simplifier les parcours piéton (voir illustrations ci-dessous). « Les règles de base demeurent, mais cela nous donne plus de souplesse. On peut ainsi presque faire du cas par cas et c’est important car j’estime qu’on doit construire la ville en fonction de son environnement », met en avant Laure-Agnès Caradec, vice-présidente du Conseil de territoire Marseille Provence, déléguée à l’urbanisme.
Parmi les règles fixées notamment par le PLUi : densifier les constructions là où les transports en commun sont présents, et au contraire restreindre la constructibilité dans les zones peu desservies, et que tous les projets urbains soient accompagnés de plantation et d’espaces de pleine terre pour faire « revenir la nature en ville ». « On a augmenté le pourcentage d’espaces boisés et classés par rapport aux PLU en vigueur. On a notamment fait le tri dans les zones à urbaniser qui n’étaient finalement plus nécessaires », ajoute l’élue. Le PLUi pourra d’ailleurs être modifié au fil du temps. « Il est là pour donner une vision à 10 ans, mais ce n’est pas quelque chose d’acté et qui ne bougera plus ». L’ensemble du document sera consultable sur le site internet de la métropole à partir du 23 juillet prochain.
Vers un PLUi métropolitain ?
Le PLUi du territoire Marseille Provence est le premier de la métropole à voir le jour. Pour envisager un PLUi commun aux 92 communes de la métropole, « il faudrait d’abord que tous les conseils de territoires passent en PLUI », avance Laure-Agnès Caradec. Le Pays d’Aix s’est engagé depuis mai 2018 dans la réalisation de son PLUi. Quant aux quatre autres territoires, aucune démarche n’a pour le moment été mise en place.
« Il faut aussi que les maires des 92 communes soient d’accord pour un PLUi métropolitain, ce serait l’étape la plus difficile à franchir », glisse Jean Montagnac. Les deux élus mettent également l’accent sur la création récente de la métropole et que tout ne peut se faire dans les premières années. Il faudra donc attendre encore quelque temps avant l’harmonisation des démarches d’urbanisme sur l’ensemble du territoire.
Par Agathe Perrier