Le préfet des Bouches-du-Rhône a mis en demeure la société Alteo de Gardanne, pour l’exploitation de ses installations de stockage de déchets de résidus minéraux, implantées sur le site de « Mange-Garri » à Bouc Bel Air.

Le 8 avril 2018, la commune a été traversée par de forts épisodes de vents et le site exploité a été à l’origine, selon la préfecture, « d’un accident de la pollution de l’air de grande ampleur », causé par les poussières de beauxite. Richard Mallié, maire de la commune de Bouc Bel Air, avait alors déposé une plainte contre l’usine d’alumine. Une main courante auprès de la gendarmerie avait également été déposée par l’association « Bouc Bel Air Environnement ».

Pierre Dartout, préfet de la région PACA, a ensuite mis en demeure la société afin qu’elle mette en œuvre les mesures nécessaires contre la dissémination des résidus dans l’air.

, L’usine Alteo rappelée à l’ordre pour stopper la pollution de l’air, Made in Marseille
Vue Google Maps des résidus de bauxite stockés sous forme solide (à gauche) et du siège social Alteo (épinglé au centre)

Les pouvoirs publics mis en cause

Les opposants à l’usine Alteo dénoncent également la responsabilité de l’État. L’association de protection du milieu marin ZEA ainsi que sept riverains de La Ciotat et de Bouc Bel Air ont ainsi déposé plainte contre x le 26 avril dernier. Les plaignants dénoncent une mise en danger de la vie d’autrui « par la violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité« . L’association ZEO désapprouve ainsi l’autorisation de rejets jusqu’en 2021. Cet aval avait été accordé par Manuels Valls en 2015, sous la présidence de François Hollande, contre l’avis de la Ministre de l’Environnement, Madame Ségolène Royal.

Alteo, de qui parle-t-on ?

Alteo est une entreprise présidée par Frédéric Ramé, et animée par 450 salariés. Elle produit 500 000 tonnes d’alumines de spécialités chaque année, lesquelles sont employées dans la fabrication d’écrans de smartphones ou téléviseurs, ainsi que dans les batteries au lithium.

Si l’industriel produit 300 000 tonnes de déchets par an, il s’est toutefois fortement impliqué dans la réduction de son empreinte environnementale depuis un arrêté du 28 décembre 2015, contre le déversement de « boues rouges » dans la mer. 30 millions d’euros ont été mis en œuvre depuis 2016 pour effectuer ce « GreenWash ». Les investissements ont notamment permis la réduction de la teneur en fer, en aluminium et arsenic des déchets et l’installation d’une station de traitement des eaux usées. Quant aux envols de poussières, le site Gardannais a étendu du compost dans les zones inexploitées afin de favoriser la végétalisation des espaces.

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