Plus de 1 000 maires, élus locaux et représentants se sont réunis ce lundi 16 avril à Marseille pour la première convention annuelle des maires de la région Sud – Provence-Alpes-Côte d’Azur, organisée par l’institution éponyme. Une journée pour rappeler le rôle de la région par rapport à ses communes et comment celles-ci peuvent la solliciter, dans un contexte où l’État leur impose de plus en plus de contraintes financières.
« Il n’y a pas de petites ou grandes communes, ni de petits ou grands maires ou élus. Il n’y a que des communes avec des élus et des maires », insiste d’entrée de jeu Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Député européen, pour parler de son territoire et de ses 961 communes.
Lors de la 1ère Convention Annuelle des maires de la région Sud – Provence-Alpes-Côte d’Azur, il a tenu à rappeler le rôle de son institution à l’égard des communes qui en font partie.
« J’ai voulu faire de la Région l’indéfectible partenaire des maires. Mais c’est fini le temps de la région tiroir-caisse. Les projets financés doivent avoir des résultats sur trois ans et une vision sur 20 ans », ajoute-t-il.
Renaud Muselier en a profité pour mettre en avant la baisse des dotations de l’État envers l’institution : 400 millions d’euros depuis quatre ans dont 35 millions d’euros pour cette année 2018. Cela représente 30 milliards d’euros à l’échelle de l’ensemble des communes du pays.
Renaud Muselier lance la première convention annuelle des #maires de la @regionpaca : plus de 1000 maires présents à #Marseille pour parler des enjeux du territoire et du rôle de la région pic.twitter.com/GbJ2L0rKHR
— Made in Marseille (@MadeMarseille) 16 avril 2018
Les différents dispositifs mis en place par la Région Sud – Provence-Alpes-Côte d’Azur ont ainsi été présentés. L’objectif : renseigner les communes sur les accompagnements dont elles peuvent bénéficier.
Et ce, même dans des domaines qui ne font normalement pas partie des compétences de la Région, comme la santé par exemple. Renaud Muselier a récemment présenté le Plan Cancer Régional pour lequel 25 millions d’euros seront investis d’ici 2021.
Face aux traumatismes des attentats, et notamment celui de Nice en juillet 2016, Renaud Muselier a également décidé de consacrer plus de 40 millions d’euros pour généraliser la vidéo-protection et créer une garde régionale des transports de 200 hommes armés.
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Plus de 2 milliards d’euros investis dans les territoires de la région
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur a mis en place plusieurs dispositifs pour financer les projets de ses communes. Parmi eux, le Fond Régional d’Aménagement du Territoire qui permet aux communes de déposer, chaque année auprès de la Région, un dossier de 200 000 € de financement.
« Les communes de moins de 1 250 habitants ont droit à un second projet financé à hauteur de 12 000€ », ajoute Renaud Muselier. 749 communes du territoire ont ainsi pu être accompagnées.
Le Président de la région Sud – Provence-Alpes-Côte d’Azur est aussi allé chercher des financements du côté de l’Union Européenne.
« Je nous avais fixé l’objectif de 2 milliards d’euros de fonds européens à l’horizon 2021. Aujourd’hui, nous avons déjà atteint et dépassé cet objectif », a-t-il précisé.
Sur cette somme, 815 millions d’euros ont été consacrés au département des Bouches-du-Rhône. Avant de réaffirmer sa volonté de faire du territoire la 1ère Smart Région d’Europe.
« Nous avons été désignés par le Premier Ministre pour être le territoire pilote de la Team France Export et développer les exportations ».
Concernant le développement durable régional, Renaud Muselier a rappelé son objectif d’avoir « Une Cop d’avance » avec la mise en place du Plan Climat, qui représente 370 millions d’euros d’investissement soit 20% du budget annuel de la collectivité. Ce Plan Climat permettra entre autre, l’installation d’une station de recharges électriques tous les 100 km.
« Grâce à cette initiative, ce sont 60% de bornes en plus par rapport au parc existant de bornes publiques qui seront installées. Nous allons financer 130 bornes dès 2018. Nous aurons ainsi atteint cet objectif d’ici à la fin de l’année », souligne-t-il.
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Un « cri d’abandon » des Maires envers l’État
« Le but de cette convention est aussi de montrer que l’État nous met des contraintes sur le plan financier. Il y a des sous qui vont partir dans les caisses de l’État alors que, jusqu’à présent, c’était à la Région. On lance un signal d’alarme, un cri d’abandon », a argumenté Renaud Muselier.
À titre d’exemple, si la réforme sur l’apprentissage présentée en février dernier par le gouvernement était adoptée telle quelle, 100 millions d’euros resteraient dans les caisses de l’État sur les 124 millions attribués actuellement à la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, selon son Président, qui a ainsi décidé de geler ses investissements en faveur de l’apprentissage en attendant la réforme.
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Présent lors de cette journée, François Baroin, Président de l’Association des Maires de France (AMF) a de son côté indiqué : « Nous pouvons accepter une participation à l’assainissement des finances publiques de l’État à la condition que l’effort demandé soit proportionnel à la responsabilité des communes. Or, les collectivités locales et les intercommunalités sont responsables de la dette à respectivement moins de 10% et moins de 5%. Et c’est à elles que l’on demande le plus d’efforts ».
Cette première Convention des maires de la région Sud – Provence-Alpes-Côte d’Azur a d’ailleurs donné l’idée à François Baroin de dupliquer le concept au niveau national et à plus grande échelle. Ce dernier souhaiterait ainsi mettre en place au moins deux fois par an une concertation entre, d’une part, les collectivités et, d’autre part, l’État.
Publi-rédactionnel