Edward Snowden, le lanceur d’alerte le plus connu de ses dernières années, qui a même eu droit à son biopic au cinéma, sera en duplex depuis la Russie où il est exilé, pour faire vivre aux Marseillais en direct du MuCEM, jeudi 25 janvier une soirée de débats, spéciale Lanceurs d’Alerte.

L’ancien informaticien de la CIA qui a fait trembler le monde entier, avec ses révélations sur le système de surveillance de masse aux États-Unis, sera en duplex depuis la Russie, pour la « Nuit des lanceurs d’alerte », organisée jeudi soir au MuCEM. Il parlera sans doute de sa nouvelle application Haven, qui met à profit les capteurs, micros et caméra des smartphones pour repérer toute tentative d’intrusion physique sur son appareil ou dans un espace délimité.

Parmi les personnalités présentes :

  • Des journalistes de Médiapart, du Monde Diplomatique…
  • Raymond Avrillier (lanceur d’alerte de la gestion de l’eau à Grenoble)
  • Olivier Dubuquoy, géographe spécialiste du dossier des Boues Rouges de l’usine Alteo à Gardanne
  • Martin Pigeon (chercheur à l’Observatoire européen des lobbys – CEO)
  • Henri Thulliez (Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique)

Elise Lucet était également annoncée, elle ne devrait finalement pas être présente.

Forum des lanceurs d’alertes – Nuit des Idées : Le programme

Qui sont les lanceurs d’alertes ? Quels sont leurs différents modes d’actions ? Quels soutiens et relais trouvent-ils dans la société civile ? Quels types de protection juridique peuvent-ils revendiquer ? Dans le cadre de #lanuitdesidees, le Mucem et collectif citoyen MarseilleenCommun vous proposent jeudi 25 janvier une grande soirée de rencontres en présence de lanceuses et lanceurs d’alerte, d’organisations de lutte contre la corruption et l’opacité, de journalistes et de personnalités venus d’Europe et de Méditerranée.

Jeudi 25 janvier de 18h à minuit
Entrée libre, Auditorium

Plénière d’ouverture : Galerie de délivreurs d’alertes

18h30 – Introduction : Mucem et collectif Marseille en commun
Avec Barbara Allen (directrice scientifique de Fos Epseal), Raymond Avrillier (lanceur d’alerte de la gestion de l’eau à Grenoble), Thomas Dietrich (ex-secrétaire général démissionnaire de la Conférence Nationale de Santé), Daniel Ibanez (lanceur d’alerte contre le projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin), Jean-Luc Touly (ex-salarié de Véolia, animateur du FRICC), Olivier Dubuquoy (géographe, lanceur d’alerte sur les boues rouges), Pierre-Alain Mannoni (association Roya citoyenne, condamné pour délit de solidarité avec les migrants), Karim B. (transporteur routier, lanceur d’alerte sur les produits toxiques déversés sur un site d’ArcelorMittal).
Animation : François Pécqueur (co-initiateur du mouvement citoyen participatif La Belle Démocratie)

En trois minutes chacun, des lanceurs d’alerte étant intervenus dans différents domaines (sanitaire, environnemental, démocratique, etc.) racontent ce qui les a poussés à prendre la parole pour révéler des faits qu’ils jugeaient contraire à l’intérêt général. De quelle façon ont-ils agi ? Quels obstacles ont-ils rencontrés ? Cette table ronde mettra par ailleurs en exergue le déficit d’encadrement juridique autour des lanceurs d’alertes.

Table ronde 1 : Alerter pour agir

19h30 – Avec : Edward Snowden (ancien employé de la Central Intelligence Agency (CIA) et de la National Security Agency (NSA), lanceur d’alerte sur les programmes de surveillance de masse américains et britanniques (en duplex vidéo), Fabrice Rizzoli (professeur à Sciences Po Paris, président fondateur de Crim’halt), Eric Alt (Anticor), Martin Pigeon (chercheur à l’Observatoire européen des lobbys – CEO), Henri Thulliez (Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique), Michèle Rivasi (eurodéputée, co-fondatrice de la CRIIRAD)
Animation : Hervé Kempf (journaliste, fondateur de Reporterre)

Si les cas et les modalités du lancement d’alerte présentent une grande variété de situations, le lanceur espère toujours trouver le soutien de corps intermédiaires et de médias afin de sensibiliser l’opinion publique. Anonymat des révélations, fausses accusations, mesures provisoires afin d’empêcher les représailles jusqu’à l’issue officielle d’une procédure administrative ou judiciaire… Cette table ronde aborde aussi la question du soutien officiel de l’alerte.

Table ronde 2 : Du bon rôle des médias dans l’alerte

21h – Avec des journalistes de Marsactu, Mediapart, Le Lanceur, le Ravi, Hervé Kempf (Reporterre), Olivier Piot (Le Monde Diplomatique) et Olivier-Jourdan Roulot (journaliste indépendant)
Animation : Caroline Chaumet-Delattre (Lanceurs d’alerte / Passeur d’alertes)

La liberté de la presse et la protection des sources doit être intégrée à la protection des lanceurs d’alerte. Si les médias ont un rôle clé dans la révélation des scandales, ils peuvent aussi s’avérer être une arme à double tranchant qui parfois, au lieu de protéger les lanceurs d’alerte, les isolent encore plus. Cette table ronde réunit différents médias spécialisés dans l’investigation et la défense des lanceurs d’alerte afin d’évoquer leurs méthodes de travail ainsi que les questions relatives à la protection des sources et au secret d’affaires.

Table ronde 3 : La protection juridique des lanceurs d’alertes. Etat des lieux et revendications

22h30 – Avec : Nicole-Marie Meyer (lanceuse d’alerte, Transparency France), Enrico Ceci (lanceur d’alerte, fédération internationale des lanceurs d’alerte – sous réserve), Glen Millot (Sciences citoyennes), Françoise Nicolas (Fonctionnaire au Quai d’Orsay, lanceuse d’alerte sur des dysfonctionnements à l’ambassade de France au Bénin), Virginie Rozière (députée européenne, auteure du rapport d’initiative voté par le Parlement européen « Mesures légitimes visant à protéger les lanceurs d’alerte qui agissent au nom de l’intérêt public »)
Animation : Daniel Ibanez (auteur de Lyon-Turin, les réseaux déraillent et fondateur du Salon « des livres et l’alerte »)

La définition juridique des lanceurs d’alerte est souvent trop restrictive ; leur protection juridique doit être basée sur l’information révélée. Cette table ronde questionne notamment la « procédure » à respecter par le lanceur d’alerte afin d’être considéré comme tel : peut-il divulguer l’information directement aux médias avant de passer par la case interne ou institutionnelle ? La question de l’inversement de la charge de la preuve en cas de litige entre l’entreprise et l’employé est aussi au cœur des problématiques liées à la protection du lanceur.

Espace Agora

18h-minuit – Forum, librairie et projection
Entre forum associatif (avec stands et tables de presse), librairie (avec dédicaces des auteurs intervenants en soirée), buvette et petite restauration, l’Espace Agora propose la projection en continu du film « Meeting Snowden » de Flore Vasseur ainsi que de courts portraits de lanceurs d’alerte réalisés par Caroline Chaumet-Delattre (Passeur d’alertes).

L’atelier du lanceur

19h-minuit
Sous garantie d’anonymat, cet atelier vous invite à partager, avec des « experts » de l’alerte, des faits qui vous paraissent contrevenir à l’intérêt général et d’envisager des modes d’action appropriés. Chaque session (1 heure) est limitée à 10 participants (inscriptions à : lanceurdalertemucem@gmail.com).

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