Pierre Puget, qui donne son nom à une large artère dans le quartier de la Préfecture (6e), est connu à la fois en tant que peintre, sculpteur et architecte. Né à Marseille, il a passé sa vie entre la France et l’Italie avant de revenir dans sa ville natale.
Parmi les noms connus des Marseillais, mais dont l’histoire l’est peut-être moins, celui de Pierre Puget. Né le 16 octobre 1620 dans le quartier du Panier, il a été élevé avec ses deux frères, Jean et Gaspard, par sa mère, son père étant décédé deux ans après sa naissance. Dès l’âge de 14 ans, il démarre un apprentissage chez Jean Roman, maître sculpteur et menuiser. Il travaille notamment à la décoration de l’église Saint-Martin, détruite à la fin des années 1880 pour la construction de l’actuelle rue Colbert (1er).
Une vie entre l’Italie et la France
À la fin de son apprentissage, Pierre Puget passe quelques années en Italie. Il revient ensuite en France et rejoint son frère Gaspard à Toulon où il travaille en tant que sculpteur sur bois dans l’atelier de l’arsenal. Pendant la Fronde (1648-1652), période de révoltes qui marque une brutale réaction face à la montée de l’autorité monarchique, l’activité de l’arsenal est tellement ralentie que Pierre Puget se consacre essentiellement à la peinture.
Pour autant, c’est pour ses compétences de sculpteur que Pierre Puget est sollicité par la suite. Il est appelé par le marquis de Girardin pour orner de statue le parc du château de Vaudreuil (Eure) et par Nicolas Fouquet, marquis de Belle-Île, pour les sculptures du château de Vaux-le-Vicomte (Seine-et-Marne). Il l’envoie ensuite à Gênes pour choisir les meilleurs marbres pour les besoins des chantiers du roi.
Pierre Puget restera à Gênes pendant sept ans, période durant laquelle il travaille le marbre et se prend de passion pour cette matière. Il réalise à cette époque des sculptures en marbre pour le parc de Versailles qui lui valent de nombreux éloges. À son retour en France, il revient à Toulon pour assurer la direction de l’atelier de sculpture de l’arsenal. Au bout de 11 ans à ce poste, Colbert le licencie à cause de son indépendance et de ses projets trop coûteux.
Dès lors, Pierre Puget revient vivre définitivement à Marseille, sa ville natale. Il se fait construire une maison à l’architecture atypique sur rue de Rome (1er) à l’angle de la rue de la Palud. Aujourd’hui et depuis le début du 19e siècle, un monument composé d’un buste représentant Puget a été érigé devant la maison. Pierre Puget s’est aussi fait construire une maison dans l’actuelle rue Fongate (6e). C’est dans cette dernière qu’il s’éteint en 1694.
De son vivant comme après sa mort, Pierre Puget reste l’un des représentants de l’esprit classique français du Grand siècle dans la sculpture, ce qui lui vaudra le surnom de « Michel-Ange de la France ». Il est également l’un des introducteurs de l’Art baroque en France.
L’œuvre de Puget à Marseille
Si sa casquette d’architecte est la moins connue, Pierre Puget a toutefois laissé derrière lui des réalisations que l’on peut toujours admirer aujourd’hui. Sa maison rue de Rome bien sûr, mais également la halle qui porte son nom, la Halle Puget, dans le quartier Belsunce (1er). C’est lui qui en dessine les plans. Quant à la réalisation, on la doit également à un certain Pierre Puget, son parfait homonyme, qui était maître maçon.
Son œuvre architecturale la plus importante reste toutefois la Vieille Charité. Aujourd’hui véritable centre culturel, l’édifice a été construit afin d’abriter les pauvres et les indigents de la ville. Pierre Puget en a réalisé les plans et a suivi l’exécution des travaux de la chapelle jusqu’à sa mort, succédé ensuite par son fils, François Puget. Avec sa coupole en forme d’ellipsoïde, la chapelle de la Vieille Charité est un bâtiment singulier qui montre l’aboutissement de la recherche architecturale de Pierre Puget.
Outre l’architecture, des peintures et des sculptures de Pierre Puget peuvent être admirées à Marseille ou aux alentours. Comme par exemple Le Baptême de Constantin et Le Baptême de Clovis, deux toiles à retrouver dans la Cathédrale de la Major, La Sainte famille au palmier et Sainte Cécile, deux huiles sur toile au musée des Beaux-Arts de Marseille. Différentes œuvres hommages à l’artiste sont également présentes à Marseille. Outre le monument devant sa maison rue de Rome, une statue à son effigie se dresse dans le parc Borély ou encore un portrait en médaillon au musée des Beaux-Arts.
Les autres portraits à découvrir
Par Agathe Perrier