La Maison du Figaro a été conçue par l’architecte Pierre Pavillon et réalisé par Jean-Claude Rambot en 1675. Le bâtiment est inscrit à l’Inventaire des Monuments Historiques depuis le 6 décembre 1949 (façades et toitures protégées). Elle fait aujourd’hui l’objet d’un appel à projets pour lui trouver un nouvel occupant.
Construit dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’extension de Marseille ordonné par Louis XIV en 1666, l’immeuble est emblématique de l’architecture majestueuse constitutive des larges promenades plantées conçues pour articuler l’espace urbain entre l’ancienne et la nouvelle ville : les Cours.
Premières créations en France de cette figure urbaine liant intimement représentations sociales et déambulations à l’ombre des grands platanes, le Cours Belsunce/ Saint Louis d’une part, et la Canebière d’autre part, vont alors singulariser la volonté de composition esthétique de la nouvelle ville.
La Maison du Figaro se situe à l’angle sud-est de leur croisement, angle à partir duquel s’organisera la composition urbaine de la ville selon deux axes majeurs : l’axe historique NordSud – dont les Cours Belsunce et Saint Louis constituent la séquence phare – et la Canebière qui, formant à l’origine une échappée du Port vers la campagne, va au fur et à mesure de ses aménagements successifs structurer les extensions de la ville d’Ouest en Est.
C’est d’ailleurs à l’occasion de l’élargissement en 1862, à un gabarit de 30 m, de la rue Noailles – afin de l’aligner avec la première séquence de la Canebière – que la Maison du Figaro va, simultanément, accueillir au rez-de-chaussée le magasin d’articles de voyage « Grand Bazar Figaro » dont elle tirera son appellation populaire, et perdre 8 des 13 travées que sa façade, majestueusement ordonnancée par des pilastres à chapiteaux corinthiens, présente sur le Cours Saint Louis.
De ce fait sévèrement tronqué, l’immeuble doit recevoir une nouvelle façade en retour sur la Canebière. Cette reconstruction constitue quant à elle un exercice architectural remarquable, venant participer de la richesse de l’alignement qui se développe en cette fin de XIXe siècle avec l’apogée économique de Marseille. Du Vieux Port aux Allées de Meilhan, la nouvelle Canebière est désormais une succession d’hôtels de luxe, de sièges somptueux de compagnies maritimes ou encore d’immeubles de rapport cossus.
Le 16 juin 1915, Monsieur Cantini, célèbre marbrier marseillais, lègue cet immeuble aux Hospices de Marseille. Par la suite, la Ville de Marseille a acquis ce bien auprès de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille par voie d’expropriation le 20 juillet 1993 en vue d’y réaliser un Centre de Communication. Cette acquisition s’inscrit dans le plan global d’action « Plan Canebière » voté le 24 juin 1991 par le conseil municipal afin de refaire de cette artère le symbole de la Ville par l’implantation notamment de services publics et d’activités nouvelles.
De 1976 à 2015, la Maison du Figaro était occupée par l’Espace Culture, un sorte d’office du tourisme de la Culture, fermé car jugé obsolète par la ville de Marseille depuis l’avènement du « tout internet » et l’installation juste en face de l’Office de tourisme et de congrès de la ville.
Jusqu’au 31 décembre 2017, le rez-de-chaussée est occupé par les bénévoles du service municipal « Marseille Capitale Européenne du Sport » (sans accueil de public). Tous les étages du bâtiment qui étaient occupés par des bureaux sont désormais vacants.
L’appel à projets lancé par la ville de Marseille devrait redonner un nouveau souffle à cet immeuble mythique du centre-ville.