Brexit 1, voilà un projet qui va faire parler le petit monde du numérique et de l’économie à Marseille. Il s’agit là du nom choisi pour désigner le futur câble transatlantique sous-marin qui reliera directement les USA à l’Europe continentale, de New York à Marseille en passant par le détroit de Gibraltar, en évitant l’Angleterre.
La nouvelle est très positive pour le développement économique de Marseille qui cherche par tous les moyens à devenir la place forte des connexions mondiales, notamment grâce à un positionnement géographique privilégié entre l’Asie, le Maghreb, l’Europe et l’Amérique.
Elle a été confirmée par Fabrice Coquio, président d’Interxion France, l’un des principaux fournisseurs de services de data centers en Europe, qui avait déjà fait une annonce très positive en mai dernier : un autre câble en provenance de Singapour et Hong-Kong est en projet pour relier directement Marseille à l’Asie.
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Il faut savoir qu’aujourd’hui, 99,8% du trafic internet mondial passe par 1 million de kilomètres de câbles sous-marins et que tous les continents sont reliés entre eux. On aurait tendance à croire que les satellites sont l’avenir de l’acheminement des données, mais ça ne correspond pas à la réalité économique du monde. En effet, selon les experts sur la question, les satellites seraient utiles pour connecter les secteurs les plus isolés du globe, mais globalement, le câble sous-marin représente un avantage considérable, il est beaucoup moins cher. Et, la plupart des pays possède aujourd’hui plusieurs câbles qui les relient au reste du monde.
Pour comprendre les enjeux liés au nouveau positionnement de Marseille au coeur des échanges numériques de demain, retrouvez notre reportage exceptionnel
Grâce à sa position géographique qui est en passe de faire de Marseille une référence mondiale pour les connexions internet, la ville attire chaque jour de nouvelles entreprises du numérique, et notamment des géants comme Amazon ou Facebook.
Brexit 1, quesaco ?
C’est à l’opérateur Flag Telecom, que l’on doit ce projet et le nom de ce câble, Brexit 1, qui peut sembler surprenant dans le contexte actuel mais qui résume bien la situation. L’opérateur serait convaincu que le Brexit pourrait introduire de grandes incertitudes pour les acteurs de l’Internet :
- en matière de régulation : la sortie du Royaume-Uni de l’Europe pourrait obliger les acteurs de l’Internet opérant dans ce pays à stocker localement l’intégralité des données personnelles collectées aux Royaume-Uni, celui-ci ne bénéficiant plus de l’accord « Privacy Shield » signé par entre les USA et l’Union Européenne entré en vigueur au 1er aout 2016
- en matière de prix : le gouvernement anglais étant libre de fixer des taxes nouvelles, cela qui pourrait renchérir le coût de la bande passante transitant par le Royaume-Uni.
Un câble direct entre les États-Unis et le continent européen évitera aux opérateurs qui l’utiliseront d’être exposé à des risques au niveau de la sécurité et du temps d’attente, en évitant un détour par l’Angleterre.