C’est un secret bien gardé qui se transmet entre Marseillais avertis… Les petites rues du 1er arrondissement, notamment près du Palais Longchamp, cachent de nombreux ateliers d’artistes. Parmi eux, Dominique Paillard-Rampal, une femme créative et passionnée, confectionne des céramiques en s’inspirant de la mer et ses trésors.

Bien qu’attirée depuis toute petite par le modelage et la création, baignée dans cet univers par une mère peintre, c’est pourtant sur le tard que Dominique Paillard-Rampal s’est tournée vers la céramique. Issue de la « génération pub » comme elle le dit elle-même, c’est dans ce domaine qu’elle a suivi ses études. « Une fois dans la publicité et la communication, je me suis rendu compte que cela ne me plaisait pas et que j’étais malheureuse. Donc je suis allée prendre des cours chez une céramiste qui m’a appris les bases de ce métier et j’ai fini par ouvrir mon propre atelier », explique-t-elle.

Nous sommes alors en 1994 et la jeune femme vit à Paris où elle combine à la fois sa nouvelle passion à son premier métier pour assurer ses fins de mois. Un peu plus d’un an plus tard, elle se consacre entièrement à son art avant de revenir s’installer à Marseille en 2000, sa ville natale qu’elle avait quittée pour ses études. Après un premier atelier place Sébastopol (1er), elle déménage rue d’Anvers en 2003 dans des locaux qu’elle occupe toujours aujourd’hui sous le nom de l’Atelier Tarente.

, Des céramiques uniques aux couleurs de Marseille dans un atelier du centre-ville, Made in Marseille
Parmi les céramiques créées par Dominique Paillard-Rampal, de la vaisselle et de la décoration comme ses poissons recouverts d’émaux © AP

Un travail inspiré par la mer et la nature

Tous les jours, Dominique Paillard-Rampal s’affaire dans son atelier pour produire ses pièces de céramique uniques qu’elle confectionne seule. Bien qu’elle ait appris les techniques de « tour », l’artisan préfère le travail à la main. « Cela prend plus de temps : un céramiste qui utilise le tour produit par exemple 25 pièces lorsque je n’en produit qu’une ! Mais j’aime le travail à la main qui fait que les pièces ne sont pas régulières et qui leur donne un côté très nature », confie-t-elle.

Chaque pièce est ensuite décorée grâce à des végétaux, telle une feuille d’eucalyptus, que Dominique Paillard-Rampal utilise comme un tampon pour « imprimer » ses créations. Les dessins formés rappellent le corail et les oursins, comme si l’artisan avait laissé ses pièces dans la mer afin que les différentes espèces y déposent leurs empreintes. Certaines, comme ses poissons qui lui assurent aujourd’hui une jolie renommée, sont ensuite recouvertes d’émaux, là encore l’une après l’autre, ce qui leur donne cet aspect verni.

, Des céramiques uniques aux couleurs de Marseille dans un atelier du centre-ville, Made in Marseille
L’artisan se sert de différents végétaux, comme la feuille d’eucalyptus, pour « imprimer » ses créations © AP

L’envie de transmettre son savoir-faire

Depuis ses débuts, Dominique Paillard-Rampal a fait le choix de travailler seule. « Le côté hiérarchie et donneur d’ordre que j’ai connu pendant ma vie professionnelle dans la publicité ne m’a pas du tout plu. Je veux aussi garder ce côté de faire toutes mes pièces moi-même afin qu’elles soient uniques », explique-t-elle.

Pour autant, l’artisan forme régulièrement des stagiaires issus des formations de céramistes ou de métiers d’art des écoles locales et même de France. Elle assure également toutes les semaines des ateliers pour adultes et d’autres pour enfants le mercredi. « Cela me permet de compenser le fait que je ne produis pas en masse. Surtout, le travail de la terre est quelque chose de formidable à transmettre. Il y a un engouement absolu pour cette discipline car les gens ont envie de se rapprocher de choses naturelles aujourd’hui ainsi que du local et du fait-main », ajoute Dominique Paillard Rampal.

Pour retrouver les créations uniques de l’artisan, Dominique Paillard-Rampal reçoit dans son atelier sur rendez-vous. Elle y organise aussi régulièrement des expo-ventes pour présenter son travail ainsi que celui d’autres artistes venant de domaines différents comme le textile ou les bijoux. Il est aussi possible de retrouver ses pièces dans six points de vente sur Marseille et deux à Arles et Paris où lors d’événements spéciaux. Le prochain à ne pas manquer, « Les 7 fantastiques », aura lieu ce week-end, les 3 et 4 décembre. Plus d’informations à retrouver dans notre agenda du week-end en cliquant ici.


Dominique Paillard-Rampal fait partie des 198 ambassadeurs de l’Artisanat de Provence réunis sur la Route des Arts & Gourmandises de Provence pour illustrer les talents hors du commun du territoire. Une balade découverte mise en place par la Chambre de métiers et de l’artisanat de région Provence-Alpes-Côte d’Azur, à retrouver en détail ici et dans notre reportage ci-dessous :

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