Les Glorieuses, un collectif féministe, envahit le monde médiatique aujourd’hui. Il a en effet mis le doigt sur un problème épineux concernant les écarts de salaire, qu’elles estiment à poste équivalent : de 15% entre les hommes et les femmes. Ce qui correspond à 38 jours de travail, soit sur une année une différence énorme qui conduit à dire que le 7 novembre à 16h34, les femmes « font du bénévolat » quand les hommes continuent à être payés.
Les Glorieuses expliquent s’être appuyée sur un chiffre d’Eurostat, l’organisme de statistiques de l’Union européenne qui établit que « les Françaises gagnent 15,1 % de moins que les hommes ». Sur la base de 5 journées de 7 heures de travail par semaine, le collectif a ensuite adapté ce rapport au 253 jours ouvrés que compte l’année 2016, en excluant les weekends et les jours fériés. On arrive alors à un total de 38,2 jours ouvrés « non payés » pour les femmes.
En réalité, Eurostat chiffrerait plutôt sur 15,5 % d’écart, alors que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s’accorde sur un écart de 13,7 % et l’Insee : 13,5 %. Le gouvernement français lui, aurait donné le chiffre de 19%.
Certains spécialistes estiment qu’il faudrait attendre l’année 2186 pour atteindre enfin l’égalité salariale entre les hommes et les femmes… Ca serait bien d’y arriver avant !
Pour Aurore Sun, présidente du réseau Femmes Cheffes d’Entreprises (FCE) Marseille « C’est hallucinant et triste qu’en 2016, on en soit encore là !« . Mais elle reste optimiste, « Les changements passeront pas les hommes. Il faut qu’ils prennent conscience de l’intérêt non discutable de la mixité, car nous on l’a compris depuis longtemps, que ce soit à la maison ou dans notre vie personnelle. »
Celle qui est aujourd’hui l’une des principales représentantes des femmes dans le milieu économique local, nous confie « trouver dommage d’avoir besoin de quotas pour instaurer la parité ou d’événements médiatiques comme celui ci pour faire avancer le sujet« . Avant de poursuivre « Je suis moi même très confiante sur ce débat. Je suis entourée d’hommes qui sont conscients de tout ça, et d’autres qui quand on les rappelle à l’ordre, acceptent la remise en question et comprennent. »
Quant à sa vision du féminisme, elle nous l’explique simplement « Le féminisme, c’est tout simplement les mêmes droits pour les hommes et pour les femmes« .
Alors quelles solutions pour les femmes qui subiraient cette discrimination ?
Si vous êtes victime d’une inégalité salariale, parce que vous êtes une femme, et sans autre raison, sachez qu’en France, vous pouvez faire respecter vos droits, en passant par un juge.
Dans les faits, si une salariée fait l’objet d’une discrimination salariale, elle doit d’abord demander à son employeur de justifier l’écart salarial constaté. Si ce dernier refuse de lui apporter une justification, la salariée doit saisir la justice prud’homale, pour augmenter ses chance d’obtenir non seulement gain de cause, mais également un rattrapage de salaire sur les trois dernières années.
Pour aller plus loin sur ces sujets, retrouvez nos portraits de femmes