Plus de 130 œuvres du monde entier au musée Granet, la bastide du Jas de Bouffan et l’atelier des Lauves restaurés… La Ville d’Aix-en-Provence voit les choses en grand pour une année consacrée à l’enfant du pays, le peintre Cézanne.

La salle du conseil municipal d’Aix-en-Provence était pleine à craquer ce mardi 18 mars. Avec plusieurs dizaines de journalistes, dont une grande partie venue des médias nationaux. C’est à ces derniers qu’était principalement destinée cette grande présentation de « l’année Cézanne » qui se profile.

L’enfant du pays, peintre de génie, impressionniste « innovant » considéré comme le précurseur du post-impressionnisme et du cubisme, « sera offert au public d’une manière qu’il n’a jamais été offert », se réjouit la maire aixoise Sophie Joissains (UDI). 

Le programme prévoit d’abord une exposition exceptionnelle au musée Granet, du 28 juin au 12 octobre. « Nous avons déjà réuni 133 œuvres de l’artiste, et peut-être plus à venir » détaille le conservateur en chef du musée, Bruno Ely.

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Bruno Ely, conservateur en chef du musée Granet.

Rapatrier des œuvres du monde entier pour une exposition inédite

Du MoMA de New-York à la National Gallery de Londres en passant par les autres grands musées du monde, de nombreux prêteurs ont joué le jeu pour fournir des œuvres exceptionnelles de Cézanne. Et retracer toutes les périodes de l’artiste.

Comme des croquis de jeunesse à l’école d’art d’Aix. Puis sa phase créative durant une décennie dans le domaine familial du Jas de Bouffan, où « il va vouloir s’extraire se différencier », retrace Bruno Ely. Notamment en repeignant tout les murs du grand salon, qui sera reconstitué au musée Granet dans sa quasi intégralité.

Des natures mortes réinventant les règles de la perspective aux autoportraits en passant par ses nombreuses toiles de la Sainte-Victoire, rarement, ou jamais l’œuvre de Cézanne n’aura été reconstituée à ce point.

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La Montagne Sainte-Victoire, Cézanne, 1897. Photo : Kunstmuseum Bern.

Des travaux du Jas de Bouffan à l’atelier des Lauves pour révéler la vie de Cézanne

Mais cette année Cézanne voit bien plus grand que le musée Granet pour inviter le grand public à redécouvrir l’univers de l’artiste. La Ville d’Aix a entrepris de grands travaux de restauration et de mise en valeur de trois lieux mythiques de la vie du peintre.

À commencer par le domaine de 5 hectares du Jas de Bouffan, qui subit une cure de Jouvence à 13 millions d’euros. Le chantier de deux ans prévoit de réhabiliter la bastide, qui sera visitable dès cette année. Mais aussi son parc, l’orangerie vitrée ainsi que les dépendances, la ferme, avec la création d’un auditorium.

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Bastide du Jas de Bouffan. Crédit : Ville d’Aix-en-Provence.

Sans oublier l’atelier des Lauves (photo de Une), que l’artiste a fait construire pour poursuivre son œuvre en se rapprochant du centre d’Aix. Très bien conservé, lui aussi est en plein travaux pour plus de 3 millions d’euros afin de créer un parcours public avec les jardins et dépendances autour.

Enfin, à quelques kilomètres de là, les carrières de Bibémus sont également réaménagées. Terrain de jeu sauvage de Cézanne entre 1890 et 1904, elles offriront de nouveaux parcours thématiques à ciel ouvert.

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Sophie Joissains, sur le chantier de l’atelier des Lauves.

Plus de 20 millions d’euros pour attirer 350 000 visiteurs

L’investissement de la Ville d’Aix-en-Provence pour l’année Cézanne est conséquent. Au total, entre les travaux, la reconstitution des collections et l’organisation, il devrait dépasser 20 millions d’euros.

Mais la municipalité mise sur « 350 000 visiteurs, minimum » en 2025, rappelle Sophie Joissains. La maire ne doute pas du rayonnement et des gains d’attractivité d’un tel événement pour sa ville.

Ni des retombées économiques. « Nous savons qu’un euro investi dans le patrimoine, et celui-ci est particulièrement exceptionnel, entraine un euro de retombées pour l’économie locale », note l’élue. De manière plus directe, la billetterie des musées devrait représenter près de 5 millions d’euros cette année.

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