L’opposition étrille le premier bilan de la reprise en gestion du château de la Buzine par la Ville. De son côté, l’adjoint à la Culture défend le « succès » de l’usine de films amateurs de Michel Gondry programmée jusqu’en avril 2025.

Niché sur les hauteurs de Saint-Menet (11e), le château de la Buzine, connu comme l’ancienne résidence de Marcel Pagnol, se tient loin de l’agitation urbaine. Mais le monument suscite de vives querelles politiques depuis juin dernier, date à laquelle la Ville de Marseille a mis fin à la délégation de service public.

Cette DSP était assurée, depuis six ans, par l’association du château de la Buzine présidée par Nicolas Pagnol, le petit-fils de l’écrivain et cinéaste. Si la municipalité avait sélectionné le centre culturel ouvrier (CCO), une erreur de procédure a poussé la Ville à reprendre la gestion de l’équipement en régie le 17 septembre dernier.

Un an jour pour jour depuis ce changement de main, Sylvain Souvestre (LR), le maire de secteur, et la sénatrice Valérie Boyer (LR), tous deux issus des rangs de l’opposition municipale, ont invité la presse sur le parvis de l’édifice pour mettre en lumière « une situation en standby ».

Buzine, Un an après sa reprise par la Ville, des débats toujours vifs sur le château de la Buzine, Made in Marseille
Valérie Boyer et Sylvain Souvestre

Baisse de la fréquentation, « ce qui compte c’est la qualité »

Ces derniers avancent d’abord une « baisse de la fréquentation de 50% à 60% ». La Buzine attirait 80 000 visiteurs par an. Selon la Ville, le chiffre serait de l’ordre de 74 000 visiteurs. La fréquentation a donc baissé de 40% depuis la reprise en régie, puisque la municipalité enregistre 42 000 visites cette année.

« Ce qui compte, c’est la qualité, pas la quantité. Notre politique culturelle veut avant tout offrir la possibilité à des gamins de s’éduquer aux pratiques artistiques », affirme Jean-Marc Coppola (PCF), adjoint à la Culture.

Sylvain Souvestre attaque aussi sur les finances, auxquelles il n’a pas accès malgré ses demandes. Le maire de secteur affirme que la facture « aurait doublé pour atteindre 800 000 euros pour les contribuables marseillais ».

Néanmoins, l’adjoint à la Culture Jean-Marc Coppola (PCF) réfute cette estimation, en avançant un budget annuel « de 500 000 euros » aujourd’hui. Du temps de la DSP, la Ville reversait 415 000 euros à l’association. Son budget a donc augmenté de 85 000 euros.

Une sortie de DSP « dans les prochains jours »

Aujourd’hui, le musée ne propose plus d’exposition des œuvres de Marcel Pagnol puisque son petit-fils, écarté de la gestion, les a retirés du château. Son association, placée en redressement judiciaire, « prend le chemin d’une liquidation », nous indique le principal concerné.

La structure attend de récupérer les fonds provenant du protocole final de sortie d’un tel contrat. Pour Jean-Marc Coppola, ce n’est qu’une question de jours. « Un accord est sur le point d’être trouvé entre avocats », assure l’élu  communiste, « serein ».

Si l’opposition critique « le manque de programmation culturelle », Jean-Marc Coppola se félicite « du succès » de l’usine à films amateurs de Michel Gondry qui a attiré 2500 curieux pour fabriquer 88 films depuis juillet.

Une fréquentation « équivalente à Tokyo et deux fois supérieure à Cannes », assure l’adjoint qui souhaite tourner définitivement la page de la polémique.

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