L’association de Nicolas Pagnol va perdre la gestion du château de la Buzine. Cet équipement municipal valorise le cinéma et l’héritage artistique de son illustre grand-père Marcel Pagnol.

Le château de la Buzine, ancienne propriété de Marcel Pagnol, trône dans le 11e arrondissement de Marseille. La Ville, devenue propriétaire, en a fait la Maison des cinématographies de la Méditerranée. Le petit-fils de l’auteur et cinéaste provençal, Nicolas Pagnol, préside la structure. Elle propose des projections, expositions, événements et ateliers.

Mais plus pour longtemps. Dans le cadre du renouvellement de la délégation de service public (DSP), la mairie a lancé une mise en concurrence. Parmi les candidatures, elle a sélectionné une nouvelle association pour reprendre la gestion du lieu.

Il s’agit du Centre de culture ouvrière (CCO), structure d’éducation populaire issue des milieux chrétiens et ouvriers. Elle gère une quinzaine d’équipements et dispositifs à vocation sociale et culturelle dans la ville. Le conseil municipal doit valider ce choix le 30 juin.

La droite vent debout

Ce changement n’a pas manqué de susciter de vives réactions au sein de la droite locale. En particulier le groupe d’opposition municipale Une volonté pour Marseille, qui compte dans ses rangs Martine Vassal, présidente de la Métropole et du Département.

Pour eux, le maire de Marseille et sa majorité, « le Printemps marseillais, veulent effacer un pan entier de la culture provençale. Le Château de la Buzine, cher à Marcel Pagnol, mérite mieux que ce choix idéologique et dogmatique que nous déplorons ». Certains craignant de voir l’espace transformé en centre social.

Au sein de ce groupe, la sénatrice Valérie Boyer va même jusqu’à affirmer qu’« en voulant confier la délégation de service public […] aux communistes, Benoît Payan relance les purges communistes ».

Le maire LR du secteur (11-12), Sylvain Souvestre, y voit pour sa part un « choix purement idéologique » qui vise à créer une « officine politique d’extrême-gauche ».

La Ville tend la main à Nicolas Pagnol

Le premier intéressé, Nicolas Pagnol, tempère toutefois certaines allégations de la droite. « Le château ne sera pas transformé en centre d’accueil ni en centre social. Mais en centre d’éducation populaire par le cinéma », juge-t-il.

Le petit-fils du cinéaste regrette tout de même cette décision municipale. Depuis cinq ans, l’association qu’il préside « a multiplié la fréquentation par huit. Atteignant 80 000 visiteurs par an ». Il a lancé une pétition « pour que la Ville de Marseille rende Marcel Pagnol au château de ma mère ».

L’adjoint au maire en charge de la Culture, Jean-Marc Coppola, s’en étonne. « Je l’ai invité à prendre toute sa place dans les futurs événements et propositions au public de la Buzine », assure l’élu. « Comme je l’ai rappelé à Nicolas Pagnol, la Ville de Marseille est pleinement attachée au patrimoine de Marcel Pagnol. Je démens clairement toute volonté de notre part de changer l’objet du château ».

château de la Buzine, Le changement de main du château de la Buzine crée des émois, Made in Marseille
Nicolas Pagnol. Crédit : Alexine Chouraqui

« Le patrimoine de Marcel Pagnol sera préservé et toute la place sera donnée à son œuvre »

Il rappelle que les élus, dont ceux de droite, ont voté « à l’unanimité » les critères d’attribution de cette délégation de service public. Exceptés les élus Reconquête. La candidature du CCO « répond aux critères définis dans le cadre du cahier des charges ».

À savoir, assurer la programmation d’une salle de cinéma labellisée Patrimoine et Répertoire, Arts et Essai et Jeunes publics. Mais aussi une programmation culturelle et artistique pluridisciplinaire et un programme d’éducation artistique et culturelle scolaire comme extra-scolaire.

« La Ville de Marseille a assuré à la famille Pagnol que le patrimoine de Marcel Pagnol serait préservé et que toute la place serait donnée à son œuvre dans ce lieu », insiste la mairie. Cantonné aujourd’hui sur les réseaux sociaux, le débat politique sur le château de la Buzine risque de s’inviter au conseil municipal du 30 juin.

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