Le plastique, c’est « fantast-chic », à condition d’être recyclé, ou mieux encore, upcyclé.
Sur les 350 millions de tonnes de plastique produites chaque année dans le monde, seulement 9% sont recyclées, de quoi broyer du noir. Mais, comme l’énonce la maxime de Lavoisier, “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”.
Voici cinq initiatives marseillaises d’économie circulaire, plus inventives les unes que les autres, qui montrent que cette matière polluante et non-dégradable peut vivre de nombreuses vies, plutôt que de finir enfouie sous terre ou voguant dans la mer.
L’idée lumineuse de l’atelier Poupe
Niché dans le quartier côtier d’Endoume, l’Atelier Poupe offre une seconde vie aux vieilles bouées de protection des bateaux en les transformant en luminaires originaux et tendance. Béatrice Sosna récupère les pare-battages en PVC, dont la durée de vie est d’environ cinq ans, dans des bacs de collecte qu’elle a mis en place sur les ports marseillais de l’anse de la Réserve et de l’Estaque, à Bandol et jusque sur le littoral breton.
Après un travail de décapage sans eau et de ponçage, elle les perce de différents motifs aux inspirations marines, puis les teinte parfois de couleurs vives. Avec plus de 500 lampes créées chaque année, l’Atelier avoisine la tonne de matériaux recyclés depuis sa naissance en 2021.
Créations visibles sur rendez-vous dans un showroom au
> 2, boulevard Tolstoï, Marseille 7e et sur www.atelierpoupe.com
Des bijoux Sauvages
Chaque année, 229 000 tonnes de déchets plastiques finissent leur course dans la mer Méditerranée. Grâce à ses partenariats avec les associations locales de protection de l’environnement, Sauvage Méditerranée transforme les capsules, bouteilles et bouchons de plastique ramassés sur les côtes marseillaises en objets et accessoires de mode colorés.
Dans leur petit atelier près d’Aix-en-Provence, Emmanuel Laurin et Louis Bazin broient et fondent le plastique pour en obtenir des trophées personnalisables, des tableaux de décoration, des sacs et accessoires… et même une gamme de bijoux. Les déchets sauvages deviennent ainsi des “perles” de plastique, ou encore des pendentifs de verre poli, qui viennent orner leurs collections de boucles d’oreilles, colliers et bracelets.
Atelier Melt, fondus du design
Au sein du coworking d’artisans ICI Marseille, l’Atelier Melt revalorise le polyéthylène à haute densité, l’une des matières plastiques les plus communément utilisées, en panneaux éco- responsables destinés à devenir des objets design et durables. Malléable, ce matériau peut être transformé de très nombreuses fois sans perdre de ses propriétés essentielles, puis être recyclé à nouveau en fin de vie.
L’Atelier réalise des projets d’aménagement intérieur et extérieur, des rénovations de cuisines et de salles de bains, et conçoit du mobilier multi-matériaux sur mesure disponible dans de nombreux motifs, coloris
et textures.
Vaïba, les sacs waterproof
Passionnée de plongée sous-marine, Virginia Dausque a pu observer la beauté des fonds marins, mais aussi leur dégradation à cause des déchets plastiques. Elle s’est lancé le défi de fabriquer des sacs et pochettes de plage imperméables à partir d’une fibre 100% recyclée fournie par l’association Seaqual Initiative, qui revalorise les déchets collectés en mer en matière réutilisable.
Conçus dans un atelier d’insertion professionnelle près du Vieux-Port, les accessoires Vaïba existent en deux modèles : le Beach Lover et le Ocean Lover, aux motifs de palmiers ou de vaguelettes. Chaque sac correspond à 12 bouteilles en plastique recyclées. Des pièces pratiques, esthétiques et engagées pour vos sorties au bord de l’eau !
L’ébénisterie plastique de Carbon Blue
Carbon Blue récupère sa matière première, des déchets plastiques en fin de vie, auprès d’entreprises, collectivités et associations dans un rayon de 50 km autour de son usine de 250 m2 située à Gémenos, près de Marseille. La start-up propose plusieurs gammes de mobilier aux lignes élégantes et modernes à partir de polyéthylène, à raison de 30 000 kg recyclés chaque année.
Véritables “ébénistes plastiques”, ces designers développent des créations sur mesure selon un savoir-faire du travail du bois hérité du créateur du projet, Stéphane Testa. À l’avenir, celui-ci a pour ambition de développer des micro-usines Carbon Blue dans toute la France et à l’international.