Après avoir ouvert puis fermé deux boutiques à Aix-en-Provence et Paris, Emki Pop se recentre sur Marseille. L’enseigne de bâtonnets glacés mise sur des collaborations originales pour développer sa notoriété en France.
Le soleil matinal cogne sur la devanture du café-glacier Emki Pop, boulevard Vauban (6e). À l’intérieur de la boutique feutrée, Emeline Lallemand s’active : elle enfourne une plaque de cookies matcha chocolat blanc, avant de servir un affogato, un café avec une glace vanillée, à un couple d’habitués.
En 2016, Emeline et son conjoint Guillaume Bacqueville ont remis le bâtonnet glacé au goût du jour en misant sur des produits naturels et locaux. En boutique, on retrouve une quinzaine de parfums : la fraise, la coco, le kiwi… et aussi la « détox » au citron, gingembre, curcuma et la « relaxante » au chocolat noir et fève tonka.
Après une forte accélération en 2019, année au terme de laquelle l’entreprise a dépassé le million et demi d’euros de chiffre d’affaires et la trentaine de salariés, le Covid les a « bousillés » avec la hausse du prix de l’électricité, du prix des fruits et une baisse de la consommation.
Fin 2023, le couple a donc fait le choix de recentrer les ventes sur Marseille et la production à Aubagne. Ils ont fermé les deux magasins d’Aix-en-Provence et de Paris. « On s’est un peu brûlé les ailes », assume Emeline qui souhaite désormais avancer un pas après l’autre.
Développer la notoriété de Emki Pop
Les fondateurs ont externalisé la distribution pour les restaurants, les cinémas et les plages privées à la Compagnie des desserts afin de s’épargner les difficultés logistiques.
Leur défi aujourd’hui est de faire connaître la marque à travers des collaborations inédites. La première en 2024 étant les esquimaux au cappuccino réalisés avec Café joyeux, dont l’antenne marseillaise a ouvert début mars.
Emki Pop va aussi prendre place au sein du « Marseille Market » dans le nouveau hall de l’aéroport Marseille Provence qui ouvre au public ce 17 juin. Et d’ici cet été, il se pourrait qu’une autre collaboration voit le jour avec un chef étoilé.
Des collab’ avec des chefs reconnus
Sur ce type de partenariat, l’entreprise n’en est pas à son coup d’essai. Pour le lancement en 2016, les fondateurs avaient rencontré Michel Portos, le chef du restaurant Les Jardins du Cloître. « Il nous a beaucoup conseillé, il nous a aussi dit qu’on faisait des glaces d’intellos… Et il n’a pas tord. Quand on fait des glaces orange, carotte, cannelle… », sourit malicieusement Emeline.
Depuis, Emki Pop a travaillé avec des chefs de renom comme Gérald Passédat (Le Petit Nice), Abdel Alaoui (Yemma) et les Frères Pourcel (Le Jardin des Sens). Des collaborations contribuant à l’image de marque raffinée du glacier, dont l’idée est née en 2015 à New-York.
Une idée née sur la High Line à New-York
« On se baladait sur la High Line et on a découvert de délicieux bâtonnets fruités comme on n’en avait jamais goûté en France », raconte Emeline. Six mois plus tard, ils abandonnaient leur métier de consultants dans l’industrie pour se jeter dans l’aventure entrepreneuriale.
Emki Pop est fondé en mars 2016, à bord d’un triporteur. Les glaces étaient produites dans un laboratoire de 20 m2 à deux pas du théâtre de la Criée. Quelques mois plus tard, après s’être fait la main lors d’événements, le couple trouve une boutique sur le boulevard Vauban, « pile au bon moment avant que le quartier n’explose », souligne la jeune entrepreneuse.
La concurrence qu’ils voient arriver ces dernières années ne les effraient pas : « C’est bon pour la créativité. Il ne faut pas oublier que rien n’est acquis », glisse la fondatrice qui plébiscite une mentalité américaine où « l’échec fait partie de l’entrepreneuriat ». Un héritage de son voyage new-yorkais ?