La réunion de suivi des projets de transports du plan Marseille en grand s’est tenue le 14 mars dans les locaux du métro La Rose (13e). Les élus ont trouvé quelques points d’accord, notamment sur le futur tramway de la Belle de Mai et le BHNS d’Aix-en-Provence.
Cette réunion sur les transports devait avoir lieu le 19 janvier dernier. Mais il a fallu attendre le remaniement gouvernemental pour que Sabrina Agresti-Roubache, reconduite à son poste de secrétaire d’État à la Citoyenneté et la Ville, également chargée de l’avancée du plan Marseille en Grand, soit présente autour de la table.
Pour rappel, ce plan présidentiel attribue un milliard d’euros d’investissement pour accélérer 15 projets prioritaires de transports en commun dans la métropole Aix-Marseille-Provence : 256 millions d’euros en subventions de l’Etat et 744 millions d’avances remboursables.
Un groupement d’intérêt public (GIP) Transports, co-piloté par l’État et la Métropole, a été créé en septembre 2022 pour suivre l’évolution de ces projets. Décalée une première fois fin février, cette réunion a enfin pu se dérouler ce 14 mars, à la Rose, au terminus de la ligne 1, là où le maire Gaston Defferre avait inauguré le premier métro en 1977.
Des réunions plus fréquentes
Tout un symbole, donc, d’organiser cette réunion 18 mois après la dernière en date dans l’atelier de la RTM. Les parties prenantes se sont ainsi engagées à raccourcir les délais de rencontre. « On parlait au départ de six mois mais je pense que trois mois c’est bien. Cela me permet d’avoir un suivi précis », assure Sabrina Agresti-Roubache.
Cette fois-ci, le comité s’est élargi, conformément au souhait du préfet de région, Christophe Mirmand, de faire participer les acteurs économiques, puisque les entreprises financent une partie des projets de transports avec le versement mobilité.
Jean-Baptiste Geissler, le secrétaire général du Top 20, Jean-Luc Chauvin, le président de la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille-Provence (CCIAMP) et Philippe Korcia, le président de l’UPE 13, étaient ainsi représentés. Le ministre des Transports, Patrice Vergriete était également de la partie, connecté en visio.
Pas de tension notable entre les élus
Selon l’un des participants, les discussions se sont déroulées dans une ambiance constructive, sans accrochage. Même son de cloche du côté de Sabrina Agresti-Roubache qui relativise : « On est arrivés avec quelques inquiétudes, des questions, des tensions… Mais, in fine, tout le monde s’est parlé ».
Parmi les neuf projets marseillais, le maire de Marseille, Benoît Payan (DVG) et la présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal (DVD) se sont mis d’accord pour revoir le tracé du tramway de la Belle de Mai, prolongé jusqu’à Saint-Jérôme. « Le projet n’est pas du tout abandonné. Nous allons simplement réaffiner le parcours pour éviter le plus possible les démolitions et de surcroît les expropriations », assure Audrey Gatian (PS), l’adjointe en charge des mobilités.
En revanche, le projet du tramway du 4-Septembre vers la plage des Catalans (7e) n’a toujours pas convaincu l’édile marseillais. Lui, reste campé sur sa priorité de désenclaver le nord de la ville, malgré les appels du pied de la Métropole. « On n’a pas fini de discuter sur le tramway des Catalans. Et alors ? », minimise Benoît Payan.
De nouveaux projets à l’étude
De son côté, Martine Vassal se félicite d’avoir intégré le projet de Bus à haut niveau de service (BHNS) vers La Duranne au GIP Transports, plébiscité par la maire d’Aix-en-Provence, Sophie Joissains (UDI), présente. Malgré d’anciennes tensions, les deux élues se sont montrées en phase sur ce sujet.
Ce projet doit permettre de désengorger la zone d’activité aixoise. C’est pourquoi le monde économique revendique son accélération. Evalué à 200 millions d’euros, ce BHNS entre dans une procédure d’étude métropolitaine. Mais il n’est pas encore acté, au même titre que les cinq autres projets annoncés par la Métropole, hier, comme le tramway vers Borély (8e) ou la Valentine (11e).
7 des 15 projets livrés en 2025
Ce point d’étape était aussi l’occasion, pour les collectivités, de démontrer que les projets avancent. À Marseille, le pôle d’échange multimodal (PEM) de Saint-Antoine chiffré à six millions d’euros est déjà partiellement livré.
D’ici 2025, les premières rames du nouveau métro automatique Neomma (553 millions d’euros) devraient également rentrer en circulation, et la première phase de l’extension du tramway vers le nord (Gèze) et le sud (La Gaye), estimée à 320 millions d’euros, s’achèvera. La ligne de BHNS reliant Capitaine Gèze à La Fourragère devrait également être mise en service.
Hors Marseille, le projet du Val’tram entre Aubagne et la Bouilladisse (180 millions) dont le chantier a démarré en novembre dernier doit également fonctionner dès 2025, comme le Chronobus (35 millions) entre Aubagne et Gémenos. Le Zenibus devrait aussi être prolongé entre Plan-de-Campagne et la zone à construire des Florides à Marignane (20 millions).
Et à horizon 2030 ?
Huit projets supplémentaires devraient voir le jour à horizon 2030. À Marseille, la deuxième phase d’extension du tramway T3 (453 millions d’euros) de La Castellane à La Gaye, et non plus à La Rouvière selon les dernières projections, devrait être achevée, tout comme le tronçon du tramway de la Blancarde jusqu’à la place du 4-Septembre (76 millions) et celui de Saint-Charles jusqu’à la Belle de Mai (152 millions). Par ailleurs, deux pôles d’échanges multimodaux (PEM) seront sortis de terre à Frais Vallon (21 millions) et Saint-André (10 millions).
Hors Marseille, le BHNS Port-de-Bouc devrait être mis en service en 2030 (17 millions) et le BHNS Aixpress (18 millions), déjà en service, devrait être prolongé jusqu’à Malacrida. Un PEM à Plan-de-Campagne (14 millions) permettra également aux voyageurs de déposer leur voiture pour prendre les transports en commun.
Une question reste toujours en suspens pour l’heure : la gratuité des transports en commun pour les usagers de la Métropole. Début janvier, Martine Vassal a relancé l’étude auprès des 92 maires du territoire. Mais au regard de ces investissements colossaux, cette gratuité ne semble pas à l’ordre du jour.