Sur la Canebière, une expo photo met en lumière 20 femmes entrepreneures

À l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille-Provence, les portraits de 20 entrepreneuses sont affichés, jusqu’au 8 avril, devant le Palais de la Bourse à Marseille.

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille-Provence (CCIAMP) a dévoilé l’exposition « Elles Flashent ». Pendant un mois, les portraits de 20 femmes entrepreneures du territoire sont affichés sur les grilles du Palais de la Bourse (1^er), en bas de la Canebière.

Les 20 profils choisis pour ce projet photographique, qui représentent 18 entreprises riches de leur diversité [liste complète à la fin de l’article], sont tous issus de la communauté Ose !, forte de 450 membres. Porté par la CCIAMP, ce forum semestriel permet d’accompagner les femmes sur le chemin de la création d’entreprise en développant leur réseau.

« En tant que référent de l’économie, la CCIAMP a une responsabilité importante dans la sensibilisation sur l’égalité professionnelle, l’autonomie et l’épanouissement économique des femmes, conditions essentielles pour tendre vers une égalité réelle », rappelle Katia Blanc, membre élue de la Chambre. D’autant plus « à l’heure où les stéréotypes de genre se renforcent et où le sexisme s’enracine, notamment chez les jeunes », poursuit-elle.

32% d’entrepreneuses en France

L’exposition entend par ailleurs « aborder l’entrepreneuriat féminin comme une évidence, une normalité, et non pas un exploit, souligne Catherine Gineste, membre élue de la CCIAMP. Pour que ce soit simplement normal d’être une femme entrepreneure, et non pas une exception. Et surtout pour inspirer de nouvelles histoires entrepreneuriales et de créer de nouveaux récits ».

Elle-même à la tête d’une entreprise de conseil en stratégie en mécénat, cette dernière pointe « la réalité des faits : parmi les entrepreneurs, nous ne sommes qu’un tiers de femmes ». En effet, en 2022, seulement 32% des nouvelles entreprises françaises ont été créées par des femmes. Ce taux est encore plus faible en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (29%).

Jean-Luc Chauvin, président de la CCIAMP, ajoute également que, si 45% des porteurs de projets sont des femmes, celles-ci « arrivent moins bien à lever des fonds dans la finance que les hommes, pour des projets d’entreprises qui sont souvent plus viables ».

En effet, environ 12% du montant total levé par les start-ups françaises ont été captés par des start-up fondées ou cofondées par des femmes en 2021. Pourtant, selon un rapport de Tool Advisor porté sur 350 entreprises, « 1$ investi dans une start-up dirigée par une femme rapporte 78 cents contre 31 cents pour les hommes ».

Drucilla Bazard, plus jeune participante au projet

Ces 20 businesswomen ont prêté leur histoire et raconté leur parcours au photographe de presse marseillais Claude Almodovar, qui les a placées dans les conditions d’un studio, « hors de leur entreprise et de leur contexte habituel ». Avec une demande : « apporter un objet qui évoque la nature de leur activité ».

« Je ne suis normalement pas très à l’aise avec les photos, mais je me dis que si ça peut aider d’autres personnes, autant le faire ! », témoigne Drucilla Bazard. L’année dernière, cette aixoise atteinte de vitiligo a lancé Beautyligo, la « première marque française de produits dermo-cosmétiques naturels à destination des personnes atteintes de problèmes de peau visibles et handicapants au quotidien ».

Après avoir enduré de nombreuses épreuves personnelles, la jeune femme de 25 ans a décidé de se lancer et de faire accompagner son projet par la BGE à Paris, une aide à la création d’entreprise. « J’étais au pied du mur, je n’avais rien à perdre », se souvient-elle. Elle est par la suite devenue lauréate de la catégorie « Dirigeantes – Commerce et tiers-lieu » lors de la 6^e édition du forum Ose ! en 2023.

En participant à cette exposition, visible aux yeux de tous, la fondatrice espère pouvoir « inspirer des personnes et les motiver à entreprendre aussi. Ce n’est pas parce qu’on vient d’un certain milieu social ou qu’on a certaines différences qu’on ne peut pas y arriver. Et j’espère montrer que c’est possible ».