Le collectif MarseilleS lance la première Biennale des Femmes de la Méditerranée, un événement visant à promouvoir la cohésion interculturelle. Le travail collectif de 100 Marseillaises autour du thème de l’éducation sera dévoilé le 9 avril prochain au Mucem.

Le collectif MarseilleS – Marseille au pluriel a été créé en octobre dernier par 16 chefs d’entreprises, universitaires et journalistes pour réduire les fractures sociales dans la ville grâce à l’interculturalité. Six mois jour pour jour après la création de l’association, ses membres lancent leur premier événement majeur : la première Biennale des Femmes de la Méditerranée.

L’objectif : « montrer le rôle majeur qu’ont les femmes dans la société et leur capacité à tisser des liens entre les personnes, les cultures et les générations », explique Marianne Morini, l’une des cofondatrices du collectif. Pour cela, 100 Marseillaises vont travailler ensemble, autour de valeurs centrales de cohésion, au service d’une cause commune.

« C’est une expérience complètement inédite, puisqu’on va aller chercher des femmes de tous horizons de Marseille : des étudiantes, des chercheuses, des cheffes d’entreprises et des employées, des quartiers Sud et des quartiers Nord », poursuit la secrétaire générale.

Un thème : l’éducation

Cette année, c’est la thématique de l’éducation qui sera au centre des discussions et des « ateliers de valeurs centrales de cohésion » selon une méthode développée par l’interculturaliste Alain Cabras, lui aussi membre fondateur de MarseilleS.

Les premières sessions de travail ont débuté ce mardi 5 mars en présence de quinze participantes au Café des femmes du Plan d’Aou, dans le 15e arrondissement de la ville. Étalés sur trois jours, ces ateliers se tiendront dans des lieux aussi variés que le campus d’Aix-Marseille Université, La Plateforme, la Chambre de commerce et d’industrie et les locaux du Crédit Agricole Alpes Provence.

Entraide femmes Nord/Sud

Parmi les participantes, des femmes provenant de neuf associations sociales très actives dans les quartiers Nord, représentée aujourd’hui par Salina Gasmi-Latrèche, présidente de l’association Mère-Enfants Paca et membre de la fédération Sororité Inter-Quartiers. Des réunions vont être organisées localement pour diffuser le projet au plus de femmes possible.

« Nous avons rejoint ce projet car les femmes de Marseille, enfin, du Sud et du Nord de la ville, vont pouvoir se donner la main et s’entraider. Ce n’était jamais arrivé, admet cette dernière. On fait beaucoup de travail dans nos quartiers, mais le fait de travailler avec d’autres nous permet d’élargir nos réseaux. Et en même temps, au-delà des femmes, ce sont nos enfants que l’on va tirer vers le haut ».

« Dans les quartiers populaires, ce sont les femmes qui ont la délégation de la parole, tandis que dans les milieux économiques comme au sein de l’UPE13 (Union pour les entreprises), elles sont moins représentées, remarque Philippe Pujol, journaliste et écrivain, cofondateur du collectif. Même si tout les oppose en apparence, peut-être qu’on va voir qu’il y a des choses qui convergent, des problématiques qui se croisent, qui vont être intéressantes ».

biennale femmes, À Marseille, 100 femmes invitées à croiser leurs regards sur l’éducation, Made in Marseille
Salina Gasmi-Latrèche, membre de la fédération Sororité Inter-Quartiers © Olivia Chaber

Un débat talk-show au Mucem

Lauréat du prix Albert Londres, ce dernier accompagnera l’écriture de la « Déclaration universelle de la cohésion humaine par l’éducation », fruit du travail de cette « consultation de terrain » et de ces ateliers, qui doit faire émerger des valeurs communes.

Le premier jet du texte sera restitué au grand public le soir du 9 avril prochain au Mucem, lors d’un débat talk-show, auquel 300 personnes sont attendues. Des tables rondes mettront en lumière les femmes ayant participé au projet, mais aussi des « leaders » au parcours inspirants issues de toute la Méditerranée.

Parmi elles, la marraine de la biennale Céline Gianni Darnet, associée responsable régionale de la société PwC France et Maghreb, qui reviendra sur son parcours ; Marie-Lou Papazian, PDG et fondatrice de l’école Tumo, Cécilia Barontini, directrice générale de la Fondation de l’OM ; Zahia Ziouani, directrice artistique et musicale de l’orchestre Divertimento ; Salwa Toko, co-fondatrice et présidente d’honneur de Becomtech, et Souad Boukhechba, présidente de l’association des Femmes du Plan d’Aou.

Vers un label « Marseille au pluriel »

Au cours de la soirée, un vote aura lieu pour élire les trois valeurs fondatrices de la déclaration. Cette première écriture sera signée par les membres du collectif, mais aussi par Aix-Marseille Université et Jean-Luc Chauvin, président de la CCI Aix-Marseille-Provence.

Cette déclaration d’engagement servira de « base » pour déployer des actions pédagogiques au sein d’entreprises, universités, centres sociaux, structures publiques, privées et associatives dédiées à l’éducation, ou autres sociétés de formation.

À terme, « l’objectif est d’instaurer un label « Marseille au pluriel » », projette Alain Cabras. Si l’expérimentation s’avère concluante, celui-ci espère qu’elle touchera un jour « l’ensemble des territoires méditerranéens ». Le collectif est déjà à l’origine du lancement d’un Diplôme universitaire en management interculturel, ouvert aux inscriptions dès la rentrée prochaine à Aix-Marseille Université.

Le projet est financé directement ou indirectement avec l’aide de partenaires tels la Fondation Crédit Agricole, PwC, CIC, One Provence, le restaurant Le République ou le Groupe La Varappe et Evolio. La Biennale a vocation à se poursuivre dans le temps, et devrait avoir pour thème, lors de sa deuxième édition en 2026, celui de la santé.

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