Un élan collectif baptisé « MarseilleS – Marseille au pluriel » émerge dans la cité phocéenne, réunissant chefs d’entreprises, universitaires et journalistes. Parmi leurs projets : la création d’un Institut interculturel de la Méditerranée pour combattre les fractures sociales dans la ville.

« Faire rayonner Marseille comme la capitale méditerranéenne de l’interculturel ». Tel est le credo du nouveau collectif citoyen MarseilleS – Marseille au pluriel. Fondé par 16 personnalités de la cité phocéenne « tous passionnés de Marseille et de la Méditerranée » [liste complète à la fin de l’article], le mouvement veut tenter de réduire les fractures sociales en valorisant la diversité culturelle de la ville.

Le collectif a invité la presse au restaurant solidaire Le République pour se présenter le 16 octobre dernier.  « Notre mission est de réconcilier les gens, résume sa co-fondatrice Marie-Laure Guidi, également présidente de la Fondation de Marseille. On voit la ville qui se développe énormément au niveau économique et culturel, mais, dans le même temps, les fractures continuent à grandir. Ça nous heurte, et nous avions envie de faire quelque chose pour changer ça ».

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Philippe Pujol, journaliste Prix Albert_londres, Marie-Laure Guidi, présidente de la Fondation de Marseille et de MarseilleS et Alain Cabras,consultant conférencier et enseignant interculturaliste. Les trois membres fondateurs de MarseilleS.

« Changer Marseille en profondeur »

Le collectif prône un nouveau modèle de pédagogie du « faire-ensemble » qui s’inspire entre autres du stade Vélodrome, « où chacun vient comme il est, Marseillais du Nord ou du Sud, peu importe ses origines, reprend la présidente. Nous voulons généraliser la rencontre entre les gens, les inciter à se parler et rétablir un dialogue entre les quartiers de la ville ».

Pour « changer Marseille en profondeur », MarseilleS est convaincu que ce changement passera par le monde économique et le secteur éducatif. Si ces actions seront « essaimées sur des lieux très différents à Marseille », ses membres proposeront notamment des formations en entreprises, car « c’est encore l’un des derniers lieux qui rassemble », évoque le professeur Alain Cabras, consultant-conférencier et enseignant.

Cependant, le collectif agira aussi sur le terrain, en s’appuyant sur les associations locales des différents quartiers de la ville, comme celle des Femmes du Plan d’Aou dans le 15e arrondissement.

Un diplôme universitaire de Management interculturel

L’un de leurs projets les plus aboutis est la création d’un Institut Interculturel de la Méditerranée et la mise en place par Aix-Marseille Université, dès la rentrée prochaine, d’un Diplôme Universitaire (DU) de Management interculturel.

Ses membres fondateurs envisagent également la création d’événements récurrents, comme un forum pour les jeunes de la Méditerranée, qui aurait lieu au Vélodrome deux fois par an, d’un symposium des femmes de la Méditerranée, ou encore d’Olympiades annuelles pour faire émerger les valeurs centrales de cohésion de la ville.

Auprès des enfants, l’association compte développer des activités périscolaires et des échanges avec d’autres classes en France et à l’étranger, permettant de sensibiliser à l’altérité dès le plus jeune âge.

Les membres fondateurs du collectif MarseilleS – Marseille au pluriel : Jean-Michel Aupy, Christophe Baralotto, Nicolas Barthe, Alain Cabras, Jean-Baptiste Geissler, Alexis Gibellini, Marie-Laure Guidi, Thomas Kerjean, Romain Lafont, Laurent Laïk, Denis Liotta, Marianne Morini, Fabrice Necas, Philippe Pujol, Aix-Marseille Université représentée par Eric Berton, CCI Aix-Marseille Provence représentée par Jean-Luc Chauvin.
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