Samedi bien, c’est le premier rituel d’engagement collectif à Marseille. Un rendez-vous qui permet aux citoyens d’agir trois heures pour leur ville, tous les premiers samedis du mois. Une première en France.

Donner de son temps aux autres. Marseille a déjà fait la preuve par l’exemple de son engagement sans faille pour mener des actions solidaires et agir au service du bien commun. C’est sur ce fort potentiel et le riche tissu associatif que compte la jeune association marseillaise Benenova et ses partenaires pour lancer le premier rituel d’engagement collectif Samedi bien.

Déjà présente à l’échelle nationale depuis une dizaine d’années, Benenova est une plateforme qui propose à toutes les bonnes volontés de donner des coups de main ponctuels à des associations, à Paris, Lille et Nantes… « Il y a une grande offre, c’est très riche et très singulier à Marseille, confie Mathilde Thibaut, co-fondatrice de Benenova-Marseille. S’il y a vraiment une ville qui s’engage, c’est Marseille, donc j’avais envie de mener mon projet ici ». 

Des missions de bénévolat ponctuelles, courtes et collectives

Cette Marseillaise d’adoption, qui a vécu quelques années à Paris, a toujours partagé son temps entre son activité professionnelle et le bénévolat. Face au manque d’informations pour savoir comment s’engager, les freins relatifs à son agenda ou encore le manque de clarté des offres de bénévolat, elle a eu « envie de créer un outil qui faciliterait l’engagement ». 

Incubée dans le programme Elles Ensemble du groupe SOS Pulse, Mathilde imagine d’abord une application, « comme un Doctolib des assos pour une cible connectée, comme les jeunes, et pour que ce soit plus accessible pour les personnes éloignées du bénévolat ». Le projet évolue lorsqu’elle rencontre Lucile Vinet qui, elle, a déjà travaillé pour l’association Benenova et qui avait pour ambition de lancer le concept dans la cité phocéenne.

« Notre objectif, c’est de faciliter l’engagement citoyen et d’accompagner les personnes qui ont envie de s’engager à Marseille, en leur proposant des missions de bénévolat ponctuelles, courtes et collectives, dans des associations. Et donc d’aider les assos marseillaises qui n’ont pas forcément toutes les ressources pour se développer et développer leurs projets ».

samedi bien, Le collectif Samedi bien veut encourager l’engagement associatif à Marseille, Made in Marseille

Samedi Bien, le rituel du premier samedi du mois

À Marseille, le projet a forcément pris une autre dimension, avec le lancement d’un rituel mensuel, une matinée, chaque premier samedi du mois.

Une idée portée avec des associations partenaires : La Fabrique du Nous, dont la vocation est de faire émerger des projets et des idées pour une société plus fraternelle. La toute jeune association Sista4good, qui se définit comme « communauté dynamique et inspirante qui réunit des femmes passionnées par l’idée de créer un impact positif dans le monde » et Pro Bono Lab, le spécialiste du bénévolat/mécénat de compétences, depuis plus de dix ans, en France et à l’internationale. Des mousquetaires de l’engagement qui ont donné naissance au collectif Samedi Bien du nom de leur projet.

« On s’est dit pourquoi pas, comme la corniche piétonne, créer un temps pour s’engager, poursuit Mathilde. L’idée c’est d’être le plus inclusif possible en proposant des missions dans tous les quartiers de Marseille. On peut agir dans son quartier ou dans un autre. On se place comme un intermédiaire. Plus il y a de beaux projets, plus on a envie de les mettre en avant », poursuit Mathilde.

Pas plus d’une dizaine de missions d’une durée de trois heures sont proposées à cette occasion portant sur différentes thématiques : travail manuel, éducation, environnement, lutte contre la précarité, lien intergénérationnel… Elles sont accessibles à tous, en famille ou entre amis, sans prérequis de compétences.

« On co-constuit les missions avec les associations et ensuite j’ouvre les inscriptions sur le site Benenova. Si vous êtes un citoyen, ça prend deux secondes de s’inscrire. On effectue toute la coordination. On a des référentes sur chaque mission pour accueillir les bénévoles et faire le lien pour soulager l’association et que les personnes continuent à avoir envie de s’engager. C’est ça, l’enjeu ».

Lancement à Marseille le samedi 3 février

Pour la grande première, les Marseillais ont la possibilité de s’engager entre 9 heures et midi, pour différentes actions : aider, par exemple, à finaliser les travaux du Plan de A à Z. Ce tiers-lieu solidaire, culinaire et anti-gaspi, a ouvert ses portes il y a quelques mois sur la Canebière. « Finir de coller le carrelage, la peinture et même proposer une fresque artistique ».

Pour des coups de pinceau, l’Auberge marseillaise à Bonneveine (8e), un havre de paix aide des femmes vulnérables à se reconstruire, a besoin d’un coup de pouce pour repeindre tous ses espaces communs.

Ce samedi, il est également possible de participer à la distribution de denrées avec la Banque alimentaire dans le 11e arrondissement ou partager un moment avec les résidents aux Jardins d’Haïti, cet établissement pas comme les autres, qui brise tous les codes pour devenir un lieu de vie intergénérationnel.

L’association 1 Déchet par jour propose aussi une « Cleanwalk ». Une balade pour ramasser des déchets autour du Mucem, en passant par la Joliette jusqu’au Silo. Et si la seconde main, ça vous parle, un tri de vêtements est organisé avec La Cravate Solidaire, qui aide les personnes en situation de précarité à retrouver le chemin de l’emploi.

« On a ouvert 101 places pour cette première et les missions sont presque toutes complètes. Il reste encore une trentaine de places pour la collecte de déchets. Parce que nous sommes en extérieur, nous pouvons accueillir plus de monde. Mais nous allons ouvrir quelques places supplémentaires pour les autres missions », annonce Mathilde, enthousiaste.

« La joirée » pour faire la fête en journée

« On a envie que les gens donnent de leur temps le matin, mais qu’ils puissent ensuite passer un moment ensemble, célébrer, débriefer leur expérience dans un lieu qui changera à chaque fois, autour d’un pique-nique partagé, un repas convivial ou autre ».

Une manière également de (re)découvrir la ville qui abrite bien des sites méconnus. Les bénévoles pourront se retrouver à Ma Maison des Petites Soeurs des Pauvres, aux Chartreux. Cette maison de retraite accueille également les personnes en situation de précarité sans condition.

« Ils seront accueillis entre 12h30 et 14h autour d’un buffet préparé par les femmes de l’Auberge marseillaise. On a co-construit avec les Soeurs et les résidents un spectacle participatif. Il y aura la chorale des résidents, une autre avec les bénévoles engagés le matin. Il y aura de la danse, du théâtre… Une heure de spectacle pour danser et chanter tous ensemble ».

Une sorte de « bal populaire revisité », pour lequel le collectif Samedi Bien s’est entouré de Jeannette Boulanger qui a créé le concept de « joirée » : une fête de jour pour danser sur de la bonne musique et sans alcool.

Le rituel Samedi Bien est une première en France. « À Marseille, on est les beta-testeurs mais l’ambition est nationale », avec le but de dupliquer le modèle dans les autres villes de l’Hexagone.

Née il y a six mois, Benenova-Marseille a bénéficié pour son amorçage d’une aide de Benenova Réseau. Elle dispose également de financements publics, du soutien de fondations privées et vient de lancer une offre entreprises, « parce qu’on a la volonté d’accompagner les salariés qui ont envie de s’engager en créant des actions sur-mesure ».

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Ma Maison des Petites Soeurs des Pauvres.

Pour s’inscrire aux missions ici
Pour s’inscrire à la Joirée ici 

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