Le nouveau stade nautique du Roucas Blanc accueillera les épreuves olympiques de voiles du 26 juillet au 11 août 2024. Livré en avril, le grand équipement sportif doit être ouvert à tous pour laisser un héritage à Marseille.
Samia Ghali (DVG), maire-adjointe aux grands événements de Marseille, pointe du doigt les perspectives de la Marina Olympique sur l’écran derrière elle, lors d’une conférence de presse organisée au Stade Vélodrome, le 15 janvier.
Deux ans après le début du chantier en févier 2022, le stade nautique du Roucas Blanc, dessiné par les architectes de Rougerie+Tangram, doit accueillir les épreuves de voile l’été prochain. Initialement prévue en juillet dernier, puis fin 2023, la livraison de cette infrastructure aura lieu d’ici le mois d’avril.
« Il manque juste les espaces verts », affirme l’élue. 130 arbres doivent encore être plantés. L’élue s’empresse aussi de mentionner que l’équipement public sera accessible aux habitants depuis la Corniche. « Nous avons choisi de ne pas fermer le site, hormis le soir, pour en faire un lieu de promenade », soutient-elle.
Si le lieu sera ouvert au public, pour suivre les épreuves de voiles pendant 12 jours sur place, du 26 juillet au 11 août prochain, les visiteurs devront présenter un ticket. « Les 144 000 billets ont été vendus », se réjouit Cédric Dufoix, responsable des sites de Marseille et Nice pour Paris 2024. Il sera également possible d’embarquer sur un bateau pour 30 à 45 minutes au plus proche de la compétition en mer. Le dispositif sera affiné dans les prochaines semaines.
Une piscine municipale à proximité
Pour ceux qui ne pourront pas être au plus près des épreuves, une fan zone de 2000 personnes sera installée à proximité pour suivre la compétition gratuitement sur grand écran, dans une ambiance festive.
A côté de la Marina, sur les plages du Prado, « une piscine municipale doit être ouverte », a également annoncé Samia Ghali. L’adjointe attend encore la validation de plusieurs réglementations et n’en dévoilera pas plus. Selon nos informations, la piscine serait financée par Enedis, entreprise partenaire des Jeux Olympiques 2024.
Laisser un héritage
Après la fin des épreuves, la municipalité espère capitaliser sur cet équipement. « Nous allons tripler la fréquentation de la Marina Olympique », assure Samia Ghali.
Pour ce faire, le centre municipal de voile intégré au site devrait accueillir 50% de stagiaires supplémentaires. Le pôle France, structure qui entraîne les athlètes aux JO, va également s’ancrer sur 2 158 m2 du bâtiment.
Cet « héritage » dont les lettres sont tapées en majuscules sur la présentation des JO de la Ville, est tout l’enjeu de la Marina Olympique dont l’enveloppe globale est évaluée à 49,2 millions : 31,5 millions pour les travaux terrestres, 13,7 pour les travaux maritimes et 4 millions d’euros pour les travaux annexes.
Une facture en hausse
La facture est répartie entre l’État (50%) et les collectivités locales (50%), dont 10,6 millions d’euros par la Ville de Marseille, 7,8 millions provenant de la Région Sud et de l’Europe, 6 millions du Département des Bouches-du-Rhône et 4 millions pour la Métropole Aix-Marseille-Provence.
La facture a cependant gonflé en 2 ans. En août 2022, le budget annoncé était de 44 millions d’euros. Le chantier fait donc face à un surcoût de 5,2 millions d’euros. Le Covid et l’inflation expliqueraient cette hausse, et en particulier les travaux maritimes de dragage, qui passent de 10 millions à 13,7 millions.
Samia Ghali soutient que des discussions sont en cours avec les collectivités pour compenser ce surcoût. « A l’heure où l’on se paarle, elles ne veulent pas abonder au prorata de ce qu’elle seraient censées payer », commente-t-elle.
De son côté, Hervé Menchon (EELV), l’adjoint au littoral, précise également que « des pourparlers sont en cours avec la Région Sud pour participer au surcoût de 3 millions d’euros pour les travaux maritimes concernant la remise en biodiversité ».
L’Etat, quant à lui, a déjà annoncé, dans un courrier en date de fin décembre, qu’il mettrait la main à la poche à hauteur de 1,2 million d’euros.
Dans les deux-trois prochains mois, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, et Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, doivent venir inaugurer le bâtiment.