Au parc du 26e centenaire, la municipalité a fait le point sur le « Plan Arbres » annoncé il y a un an, qui prévoit la plantation de 308 000 arbres et arbustes dans tout Marseille à l’horizon de 2029.
Pour un espace vert de centre-ville, le parc du 26e centenaire, situé entre les quartiers du Rouet et de la Capelette, ne foisonne pas de végétation. Inauguré en 2001 et construit sur l’ancienne gare du Prado, une surface importante de ses 10 hectares est recouverte de dalles de béton, qui en composent toute la partie centrale.
Pour la municipalité, ce parc est même un « symbole de tout ce qu’il ne fallait pas faire » en matière de gestion des espaces verts. « Toute cette minéralité, des allées entières de béton sans arbres, ce n’est pas le sens de l’histoire, c’est fini », insiste le maire Benoît Payan. « En 75 ans, le centre de Marseille a perdu plus de la moitié de ses espaces naturels », rappelle-t-il.
14 000 arbres plantés cette année
À l’instar de plusieurs parcs de la ville, comme celui de Maison Blanche (9e) ou de Font Obscure (14e), celui du 26e centenaire fait l’objet d’une campagne de re-végétalisation. Un millier d’arbres devraient y être plantés dans le cadre du « Plan Arbres » voté lors du conseil municipal de février dernier.
Comme nous l’annonçait Nassera Benmarnia en février dernier, celui-ci a pour objectif l’implantation de 308 000 arbres (dont 8 000 arbres adultes), arbustes et buissons en ville à l’orée 2029, pour verdir la ville et s’adapter au changement climatique en favorisant les îlots de fraîcheur.
Outre les 58 parcs et 273 squares et jardins marseillais, le dispositif concerne également les cours d’écoles, les crèches, et les centres municipaux d’animation. Selon la Ville, près de 14 000 arbres ont déjà été plantés cette année, et le double devrait s’y ajouter l’année prochaine.
« En-dessous des dalles, ils ont enfoui des déchets, des décombres et des gravats, c’est catastrophique, constate Benoit Payan. On sonde partie par partie pour voir si l’on peut désimperméabiliser et revégétaliser certaines parties du parc ».
Des essences adaptées
Pommiers, mûriers, platanes, figuiers, jujubiers, gingko, caroubiers, pieds de vigne… les essences sont variées et choisies en fonction de leur résistance à la sécheresse. Les arbres et arbustes sont cultivés au sein de la pépinière municipale, et mis en terre au bout de deux ou trois ans pour qu’ils puissent facilement s’acclimater et prendre racine dans leur nouvel environnement.
« Dans notre bureau d’études du service, un écologue travaille en commun avec le jardin botanique et la pépinière pour choisir des plantes économes en eau et résistantes à la chaleur, mais qui attirent aussi la biodiversité », précise Nassera Benmarnia, adjointe en charge des espaces verts et du retour de la nature en ville.
Pour atteindre l’objectif du Plan Arbres, la Ville nécessite un budget de 16 millions d’euros. « Nous sommes à la recherche de cofinancements. Nous irons chercher l’argent partout où c’est possible », projette l’élue, qui compte sur la nomination de Marseille comme l’une des 100 villes décarbonées de la Commission européenne, ou encore sur le million d’euros débloqué dans le cadre du Fonds Vert de l’État.
Une gestion de l’eau plus économe
Autre problème, la tuyauterie et le système d’arrosage du parc, défaillante, laissaient couler « des milliers de litres d’eau » à perte. Le canal qui traverse le parc en son centre sur 360 mètres, mis en eau essentiellement l’été, a récemment été vidangé. Celui-ci va subir des travaux de rénovation « sur ses 40 derniers mètres, pour permettre de réparer l’affaissement qui causait les fuites », indique un agent chargé de la tuyauterie.
D’autres travaux, engagés en 2021, ont également permis de rénover le réseau d’arrosage automatique du parc pour 54 000 euros. À terme, la fontaine du jardin andalou devrait elle aussi être remise en eau. Car pour la Ville, l’enjeu est de déployer des systèmes d’arrosage plus économes.
Un système d’irrigation intelligente par sonde tensiométrique, mis en place avec la start-up GreenCityZen et testé dans le parc balnéaire de la Vieille Chapelle (8e), aurait permis d’économiser « 66% d’eau sur deux ans », détaille Nassera Benmarnia. Grâce à des capteurs connectés installés près des racines, cette technologie permet d’évaluer la disponibilité en eau des sols en direct.
« Nous allons lancer un marché au premier trimestre 2024 pour pouvoir étendre cette technologie à tous les parcs municipaux », poursuit-elle. Avec, en priorité, ceux se trouvant dans les huit arrondissement concernés par des arrêtés préfectoraux de sécheresse, « du 4e au 6e, et du 8e jusqu’au 12e ». Ils ont pris fin il y a à peine deux semaines, le 15 novembre dernier.