Pour renaturer la ville, la municipalité veut planter 200 000 arbres à Marseille d’ici à la fin du mandat. Une ambition qui s’accompagne d’une réflexion sur la gestion de l’arrosage.

La municipalité poursuit sa stratégie de verdissement de Marseille. À l’occasion du conseil municipal de ce vendredi 4 novembre, elle présentera un nouveau dispositif baptisé « rue jardin », pour impliquer davantage les citoyens dans cette politique de végétalisation de l’espace public.

Parmi les nouvelles actions à venir, la majorité prévoit la plantation de 200 000 arbres sur l’ensemble de la ville d’ici à la fin du mandat. « Nous n’avons plus le choix. Le dernier été que nous avons vécu a entraîné une énorme fréquentation des espaces verts, d’où le lancement de ce plan arbres pour apporter plus de fraîcheur et de bien-être, et selon de nouveaux modes de plantations », assure Nassera Benmarnia, adjointe aux espaces verts, parcs et jardins.

La gestion de l’eau en question

Ce projet s’accompagne d’une réflexion sur la gestion de l’eau. À ce titre, le bureau d’étude intégré aux services Environnements et Espaces verts planche sur de nouveaux modes de plantation, mais surtout sur la question de l’arrosage des pelouses « que nous ne pouvons plus maintenir », affirme l’élue.

À l’heure actuelle, tous les arrosages sont connectés, si bien qu’il est impossible de dissocier l’arrosage des arbres pour leur éviter les chocs hydriques et son interruption conformément aux arrêtés de sécheresse pris par le préfet.

Une expérimentation sur les pelouses des plages du Prado durant 17 mois a permis de faire une économie d’eau de 40 % selon Nassera Benmarnia. La réflexion porte également sur la mise en place d’un arrosage dissocié qui permettra durant les épisodes de sécheresse d’apporter de l’eau uniquement aux arbres.

D’autre part, les jeux d’eau tel qu’ils existent aujourd’hui ne peuvent être utilisés l’été, car ils ne sont pas en circuit fermé. « On réfléchit sur les jeux actuels à récupérer l’eau par un système de bâche pour la faire couler vers les arbres, soit d’accepter dans nos espaces verts des jeux en circuit fermé. C’est une révolution dans nos espaces verts. Une autre façon de concevoir, pas juste une vitrine verte, mais pour que ce problème de gestion soit pris en compte pour que sur les années à venir tous les espaces verts créés ne disparaissent pas ».

Désimperméabiliser les pieds d’arbres

Le dispositif « rue jardin », prévoit de rendre possibles les plantations aux pieds des arbres, souvent jonchés de déchets. Jusqu’à la répartition des compétences entre la Ville de Marseille et la Métropole, dans le cadre de la loi 3DS, le nettoyage est de la compétence de l’établissement de coopération intercommunale. « Même si on ne récupère pas la compétence, je veux aller plus loin », assure l’élue. « Je souhaite qu’on désimperméabilise les pieds d’arbres et qu’avec les citoyens on réfléchisse à des modes de plantation, pour nous aider à construire un schéma en dentelles et en chapelet pour une nature plus verte ».

La Ville entend s’appuyer sur les fonds européens pour financer ce projet. Par ailleurs, face aux événements climatiques de l’été dernier, le gouvernement s’est engagé à soutenir la renaturation des villes, avec un fonds spécifique de 500 M€, principalement dans les quartiers urbains. Le programme s’appuie sur l’Ademe, auteur d’un guide intitulé rafraîchir les villes : 19 solutions pour lutter contre le réchauffement urbain.

La Caisse des dépôts et Consignations accompagne le financement. Le CEREMA, quant à lui, propose des outils aux collectivités, notamment Sésame (Services écosystémiques rendus par les arbres, modulés selon l’essence) pour entrer dans une démarche scientifique de choix des arbres et arbustes adaptés au milieu urbain et aux territoires.

Le rapport concernant la plantation de 200 000 arbres sera présenté à l’occasion du conseil municipal le mois prochain.

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