Après le drame survenu à Arras, dans le cadre du plan de sécurisation des lycées, la Région entend relancer le projet de reconnaissance faciale retoqué par la justice en 2020.

La Région repart au combat sur la reconnaissance faciale dans les lycées. Un outil supplémentaire pour compléter l’arsenal déployé depuis 2016 pour la sécurisation des établissements scolaires.

Installation de 1 510 caméras de vidéo-protection, alarmes et SAS anti-intrusions, rehaussement des murs et clôtures… « 100% des lycées sont sécurisés » affirme Renaud Muselier, en se basant sur les remontées de l’ensemble des proviseurs qui ont procédé à la vérification de tous les dispositifs de sécurité et de sureté de leurs établissements.

Après l’attaque au couteau survenue à Arras, entraînant la mort d’un professeur et trois ans après l’assassinat de Samuel Paty, le président de la Région Sud estime que le contexte a changé et justifie de relancer la proposition « qui a été faite à l’époque, par Christian Estrosi, puis moi ensuite, de la reconnaissance faciale à l’entrée des lycées pour faciliter le travail des surveillants. Je pense qu’il peut y avoir une évolution des autorités, nous étions très isolés, nous étions les premiers, mais nous avions le soutien des professeurs et recteurs, ainsi que des associations de parents d’élèves ».

La première tentative d’expérimentation avortée

En 2019, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) avait rejeté la demande d’expérimentation de la reconnaissance automatique par biométrie, des visages des élèves dans deux lycées, déclarant que « les traitements de reconnaissance faciale sont des dispositifs, de nature biométrique, particulièrement intrusifs qui présentent des risques importants d’atteinte à la vie privée et aux libertés individuelles des personnes concernées ». 

Les deux établissements sélectionnés pour cette expérimentation étaient les lycées Ampère à Marseille (qui forme notamment aux métiers de la sécurité, du CAP au Bac Pro) et des Eucalyptus, à Nice. Ils devaient être les premiers de France à être équipés de ce dispositif développé par la société américaine Cisco.

Un an plus tard, le tribunal administratif de Marseille avait annulé la délibération du conseil régional qui autorisait la mise en place d’un portique de sécurité utilisant la reconnaissance faciale à l’entrée de deux lycées du Sud de la France. Il avançait entre autres l’absence de garanties suffisantes et les finalités du dispositif.

Un dossier modifié présenté à la CNIL

C’est un tout nouveau dossier que Renaud Muselier entend présenter à la CNIL d’ici à la fin de l’année, après la consultation des parties prenantes. « J’ai compris que j’étais face à un mur à l’époque, mais aujourd’hui il y a d’autres logiques », poursuit-il.

D’après le dernier baromètre « sécurité des Français » Fiducial/Odoxa, publié en février dernier, 74% des Français sont favorables aux caméras “intelligentes” sur la voie publique.

Les Jeux olympiques d’été 2024 sont aussi l’occasion de tester de nouvelles méthodes de surveillance. Parmi elles, la surveillance algorithmique. Contrairement à la reconnaissance faciale, qui a pour vocation d’identifier chaque individu filmé, cette surveillance algorithmique vise à utiliser l’intelligence artificielle pour repérer des comportements suspects.

Des bornes d’appel d’urgence devant les lycées en 2024

Depuis 2016, 52 millions d’euros ont été investis pour la sécurisation des lycées de la région. Outre les installations, ces dispositifs sont renforcés avec la création d’une garde régionale composée de plus de 170 médiateurs assurant des missions de lutte contre le harcèlement scolaire, la radicalisation, la détection de décrochage scolaire, prévention des conduites à risques… 5 millions d’euros sont mobilisés par an pour ce dispositif.

Dès 2024, des dispositifs innovants viendront compléter le plan régional mis en place avec notamment l’expérimentation du déploiement de bornes d’appel d’urgence devant les établissements scolaires.

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