Le tribunal administratif a retoqué l’appel d’offres de la Ville de Marseille pour la future gestion du parc Chanot. En cause, l’absence d’obligation de la reprise des 44 salariés actuels.

Le tribunal administratif retoque l’appel d’offres lancé par la Ville de Marseille pour l’exploitation du parc Chanot. L’information a été révélée vendredi soir par Gomet. 

Le groupe Veolia, actuel exploitant via sa filiale Safim, avait déposé un recours sur l’appel d’offres. Ce dernier n’obligeait pas à reprendre les 44 salariés actuels, comme le pointait le syndicat FO en août. Le tribunal a en effet jugé cet élément contraire au droit du travail.

Deux candidats s’étaient pourtant déjà positionnés pour reprendre la gestion du parc Chanot jusqu’en 2027. D’abord la Safim, opérateur historique qui pilote le site depuis 40 ans. Mais aussi un groupement composé de GL Events, spécialisé dans l’événementiel, aux côtés de la CMA CGM et de la Chambre de commerce et d’industrie métropolitaine Aix-Marseille-Provence.

Le projet de transformation de Chanot « reste exactement le même »

Par voie de communiqué, la municipalité explique que « la nature complexe et inédite du contrat qui lie la Ville à la Safim, conclu il y a 38 ans et plusieurs fois avenanté, ne nous a pas permis d’inclure de manière sécurisée l’obligation de reprise du personnel sous peine de fragiliser la mise en concurrence en cours ».

La Mairie estime que « l’ordonnance du tribunal clarifie ce point. La Ville en prend acte et engagera une procédure dans un cadre juridique désormais stabilisé ».

Pour rappel, l’équipe municipale projette de requalifier complètement le Parc Chanot dans les prochaines années. Cet appel d’offres et la sélection d’un nouveau délégataire, est la première étape de ce plan. Un projet sur le long terme « qui reste exactement le même », nous affirmait très récemment Samia Ghali, maire-adjointe en charge des grands équipements. « Notre ambition reste inchangée. On veut passer de 2 à 30 % d’espaces verts, le palais des congrès sera modernisé. Il y aura du logement social, c’est sûr, et peut-être privé. L’idée est d’avoir un projet qui vive tout au long de la journée, même lorsqu’il n’y a pas d’événements. On veut avoir un équipement ouvert, avec un jardin, des activités pour les familles…. »

La droite locale s’empare du sujet

L’opposition locale de droite a rapidement réagi à cet incident, qu’elle estime être un nouveau camouflet pour la municipalité. Le groupe Une volonté pour Marseille de Martine Vassal décrit sur les réseaux sociaux un « terrible revers pour Benoît Payan et ses services qui ont de nouveau affaire au tribunal administratif. L’amateurisme continue, Marseille sombre. Le triste résultat de l’incompétence de la gauche, pas à la hauteur des enjeux ».

Pour Ludovic Perney (LR), membre de la majorité de Renaud Muselier (Renaissance) au conseil régional, « après l’annulation du budget 2022 de la ville de Marseille, c’est au tour de l’appel d’offres pour l’exploitation du Parc Chanot d’être annulé. Y’a t-il un pilote dans l’avion ? », tance l’élu.

En avril, le tribunal administratif avait en effet imposé à la Ville de faire revoter le budget annuel, alors que l’augmentation de la taxe foncière avait donné lieu à une vive opposition.

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