Avec un plan à 4 milliards d’euros sur 18 ans, 13 Habitat ambitionne de rénover 22 000 logements et d’en construire plus de 400 tous les ans.
« 4 milliards, c’est le plus gros investissement d’un bailleur social en France », revendique ce 1er août Nora Preziosi, présidente de 13 Habitat. Entourée du directeur général Jean-Louis Ervoes et du directeur de la maîtrise d’ouvrage Frédéric Mignon, elle a choisi de prendre la parole au milieu de l’été pour détailler l’ambition du plus important bailleur social public de la région qu’elle préside depuis octobre 2022, en remplacement de Lionel Royer-Perreaut, élu député.
La feuille de route de 13 Habitat prévoit l’investissement, entre 2023 à 2040, de 2,4 milliards d’euros pour la réhabilitation et la rénovation énergétique d’un tiers de son parc immobilier, soit 22 000 logements, et 1,6 milliard d’euros pour la livraison d’environ 400 logements neufs par an à partir de 2026, contre environ 200 aujourd’hui. 1000 logements sont quant à eux voués à être démolis.
« La mentalité des maires est en train de changer »
Nora Prezosi dit vouloir « taper vite et fort », car « beaucoup de personnes sont en souffrance ». Si elle affirme pouvoir compter sur l’appui de la Métropole et du Département, elle attend beaucoup également de la nouvelle secrétaire d’État chargée de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache. « Je lui fais confiance pour aider Marseille car elle vient elle-même d’un quartier populaire, même si je sais qu’elle ne sera pas seule à décider », concède-t-elle.
La présidente de 13 Habitat espère également être reçue par le conseiller municipal Eric Méry qui a repris à Marseille la délégation de l’urbanisme après la démission de Mathilde Chaboche. Elle se félicite en tout cas de sa très bonne relation avec les communes du département, qu’elle doit parfois convaincre de libérer du foncier pour la construction de logement social. « Certaines craignent de voir s’installer les Marseillais ».
Mais « la mentalité des maires est en train de changer, note Frédéric Mignon. La misère grandit malheureusement même dans les commues riches. Elles viennent maintenant nous demander de créer du logement social chez elles, notamment pour les personnes âgées. Elles veulent aussi travailler sur leur centre ancien qui se sont parfois dégradés ».
Accessibilité et transition écologique
« D’ici 2026, on veut un rattrapage clair et visible », lance Jean-Louis Ervoes, qui rappelle que 13 Habitat pèse 20% des logements sociaux à l’échelle du département, « une vraie locomotive économique ». Si le cap des 400 nouveaux logements neufs par an reste son objectif, le directeur général souhaite réhausser l’ambition pour atteindre dans quelques années le seuil des 1000. « Si on vous en parle, c’est qu’on voit les perspectives évoluer, la dynamique est bonne », assure-t-il.
Son mot d’ordre, aujourd’hui, c’est l’accessibilité, « pour permettre aux personnes vieillissantes de pouvoir rester dans leur logement », et la transition écologique. « On a l’intention de faire économiser un maximum d’argent aux locataires grâce à l’innovation, et de développer le bien-vivre au pied des immeubles, détaille Frédéric Mignon. En travaillant sur de grands ensembles, on peut envisager par exemple de la micro-méthanisation ou des éoliennes en toiture ». Le directeur de la maîtrise d’ouvrage évoque également un meilleur entretien des espaces verts grâce à la gestion des eaux pluviales.
« Il faut être suffisamment bas-carbone dès aujourd’hui pour ne pas avoir à tout refaire dans 20 ans, conclut Jean-Louis Ervoes. On est pleinement dans la construction du territoire de demain ». Alors que les grues devraient se multiplier aux quatre coins du département, avec de nombreuses opérations sur le point de débuter, 13 Habitat souhaite marquer les esprits en dévoilant ce 4 août, sur la façade de son siège, un logo rafraîchi accompagné d’un nouveau mot d’ordre : « humain, engagé, innovant ».