Occupée par les services de la mairie, la Maison Diamantée, située juste derrière l’Hôtel de Ville, était au cœur d’une affaire juridique depuis 2020. Un accord a été trouvé avec le comité du Vieux-Marseille pour redonner à cet édifice, classé monument historique, sa vocation culturelle.

La Maison Diamantée est l’un des bâtiments les plus anciens de la cité phocéenne, symbole du Marseille d’antan. Construite en 1570, cette bâtisse, qui s’élève juste derrière l’Hôtel de Ville, doit son nom à sa façade de pierres taillées en pointe. L’édifice a d’ailleurs été classé monument historique en 1925, pour sa façade et son escalier intérieur. Son histoire est très intimement liée à la culture.

La Maison Diamantée a servi de demeure à de grandes familles marseillaises comme celle du premier échevin, Pierre de Saboulin Bollena, et les Castellane Majastre. Morcelée sous la Révolution, la propriété a ensuite abrité des travailleurs du port et des immigrés italiens.

En 1914, la maison en délabrement a été sauvée par Marie-Rose Gautier-Gondran, grande bourgeoise marseillaise, avant d’être rachetée en partie par l’association « Art et Charité ». Un patrimoine dont elle fait don en 1949 au Comité du Vieux Marseille, qui y installe son siège.

Cette association, fondée en 1911, s’est donné pour missions de faire connaître, défendre et illustrer le patrimoine de Marseille et son terroir sous toute forme d’expression, conserver, gérer tout document, objet, collection se rapportant à ce patrimoine et réaliser toute action ou opération et organiser toute manifestation permettant d’atteindre ce but.

Un pôle culturel à l’horizon 2026

Elle fait l’objet d’une restauration et abrite les collections du Musée du Vieux Marseille (visibles aujourd’hui au Musée d’histoire de Marseille), entre 1967 et 2009. Date à laquelle elle ferme ses portes pour la réalisation d’importants travaux, dans le but d’accueillir le bureau de l’association organisatrice de « Marseille, capitale de la culture » en 2013. Par la suite, la Maison Diamantée a accueilli les services administratifs de la direction de la communication de la Ville de Marseille.

À plusieurs reprises, le comité du Vieux Marseille a demandé à la municipalité de respecter la vocation culturelle du site. En l’absence de réponse jugée satisfaisante, l’association a décidé de saisir le tribunal administratif en 2020. « Nous avons récupéré la Maison diamantée début 2020. Le comité du Vieux-Marseille avait attaqué la Ville car il estimait que cette maison n’avait pas la vocation qui était la sienne… celle d’être un lieu culturel », explique Joël Canicave, président du groupe Printemps marseillais.

À la suite d’une médiation, les deux parties ont ainsi trouvé un accord. « Nous allons donc progressivement sortir les services pour lui redonner une vie culturelle, avec des expositions ». Les activités culturelles abritées dans la Maison Diamantée devront avoir un lien avec l’histoire et/ou le patrimoine de Marseille.

Le schéma immobilier, en cours d’élaboration à la Ville de Marseille, permettra de reloger les services sur d’autres sites. « On se donne un calendrier de trois ans, pour que la maison soit à la disposition des habitants et des touristes ». 

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