La Ville de Marseille dévoile les premiers contours de son projet de réhabilitation des piscines Nord et Luminy, abandonnées depuis 10 ans. Elle opte pour des complexes « sportifs, aquatiques et aqualudiques ».
Ce vendredi 30 juin, le conseil municipal lancera la seconde phase de son « Plan de modernisation des piscines municipales ». Il prévoit la création de « deux nouveaux équipements sportifs, aquatiques et aqualudiques » à la place des piscines abandonnées Nord et de Luminy.
Voilà plus 10 ans que ces deux complexes de natation désaffectés croupissent. Dès son élection en 2020, la majorité municipale avait annoncé vouloir les réhabiliter « avant la fin du mandat » et avait lancé de premières études. Les élus voteront aujourd’hui les grands principes de cette opération.
Elle prévoit « la démolition partielle ou totale des espaces existants et la reconstruction de nouvelles installations ». La maire-adjointe Samia Ghali évoque un montant total « d’environ 80 millions d’euros ».
On le rappelle régulièrement, la commune de Marseille dispose de 14 bassins, soit 6 m2 de piscines pour 1 000 habitants. Le ministère des Sports en préconise entre 16 m2 et 18 m2. Face à cette carence, la mairie avait lancé en avril la première phase du plan. Elle actait la création d’une nouvelle piscine dans les 2e et le 3e arrondissements et la réhabilitation de celle de la Castellane.
🔴 Demain lors du conseil municipal, la majorité proposera la création d’une société pour la réouverture des piscines nord et Luminy
Cet outil inédit permettra d’aller + loin et + vite
Avec @BenoitPayan, nous mettrons tous les moyens pour renforcer l’attractivité de Marseille pic.twitter.com/uztGMbaJwK
— SAMIA GHALI (@SamiaGhali) June 29, 2023
Foot, muscu, bien-être, santé, restauration…
« Pour la piscine Nord, on prévoit un complexe d’environ 15 000 m2 qui rassemble plusieurs activités, notamment un centre de soin », précise l’élue. Pour la partie aquatique et aqualudique, elle évoque un « bassin olympique, d’autres pour l’apprentissage de la nage, des toboggans… »
Le complexe actuel, chemin de la Madrague-Ville (15e), comprend l’ancienne piscine, fermée, le stade de foot Camelio et des terrains de tennis*. « Le projet consisterait à reconstruire la piscine sur l’emplacement actuel du stade Louis Camelio afin de créer une surface de plan d’eau inédite ainsi qu’un centre sportif multifonctionnel », précise la délibération qui sera soumise aux conseillers municipaux.
Le document évoque « des sports de balles ou en salle. Il est envisagé à ce titre d’installer à titre d’exemple des terrains de football à 5, ou encore des surfaces de padel et des salles de fitness/musculation, de détente et bien-être ».
Ces diverses activités doivent également voir le jour sur le futur complexe de Luminy. Toutefois, « il s’agirait d’intégrer à ce projet des prestations complémentaires pour attirer une forme de « clientèle d’affaires » ». Avec la possibilité d’organiser « des séminaires ou réunions ».
La Ville prévoit également « un service de restauration annexe à l’ouvrage », alors qu’un établissement géré par un tiers dans le cadre d’une convention d’occupation temporaire existe déjà.
Une société d’économie mixte à opération unique
Il reste toutefois à préciser beaucoup de détails pour ces deux futurs « complexes sportifs aqualudiques ». Un comité de pilotage doit définir les contours avant la fin de l’année.
Ce vendredi, le Conseil municipal votera avant tout la forme juridique et financière pour réaliser ce double projet. Après avoir étudié diverses options (société publique locale, en régie interne, délégation à un opérateur privé…), la Ville a opté pour une « Semop », une société d’économie mixte à opération unique, qui doit voir le jour début 2024.
La structure allie des fonds publics, « majoritaires » selon Samia Ghali, et des fonds privés. Un opérateur aura la charge de l’aménagement et de l’exploitation des sites. Son expertise réduira les risques financiers comme techniques pour la Ville. « On gardera la main » sur le projet, assure l’élue, « c’est essentiel ».
En particulier sur l’application « de tarifs sociaux », insiste-t-elle. La Semop assurera ainsi une délégation de service public pour une durée de contrat « comprise entre quinze et vingt-cinq ans ».
Cet outil juridique « innovant » pour la maire-adjointe doit surtout permettre d’accélérer afin de mener ces deux grands chantiers. Avant la fin du mandat ?
* : Une version précédente, corrigée suite à l’alerte d’un lecteur, indiquait par erreur que les terrains de tennis et le stade Camelio étaient fermés. Ils sont utilisés par le Tennis Club Fête le Mur Marseille, un club de rugby ainsi que les élèves du Lycée St Exupery pour des cours d’EPS.