Six victimes ont été retrouvées sous les décombres après l’effondrement des immeubles rue de Tivoli, il y a deux jours. Les drapeaux de la ville sont en berne et des registres de condoléances sont ouverts à partir de ce mardi.

Deux jours après l’effondrement d’immeubles rue de Tivoli, il flotte comme un sentiment d’irréel. Marseille est endeuillée, toujours sous le choc. Selon le bilan provisoire, six corps sans vie ont été découverts sous les décombres du n°17. Les secouristes, à pied d’œuvre dès les premières minutes de la catastrophe, ont d’abord retrouvé deux dépouilles dans la nuit de dimanche à lundi, puis deux autres dans la matinée. Et encore deux dans l’après-midi d’hier.

« C’est pierre après pierre », comme l’a précisé le maire Benoît Payan, lors d’un point presse lundi matin, que les secours ont continué les opérations, dans des conditions toujours très complexes, aidés de chiens, de drones qui surveille la zone de façon quasi-permanente et de sondes thermiques. Plus de 500 m3 de gravats ont été retirés.

Le feu couvait encore 24 heures après la violente déflagration, qui a fortement fragilisé les immeubles autour des numéros 17, 15 et 19, « faisant courir un risque majeur à nos marins-pompiers », a signifié le maire de Marseille. Et d’ajouter, « s’il reste des vivants sous ces décombres, il faut les préserver à tout prix », évoquant un travail presque « chirurgical » des marins-pompiers. Mais au fil des heures, avec la découverte d’une sixième victime, l’espoir de retrouver des survivants s’amenuise.

Début du travail des experts judiciaires

Dimanche soir, lors d’une conférence de presse, la procureure de la République de Marseille avait évoqué huit personnes présumées disparues au 17 rue de Tivoli, ne répondant à « aucun appel » de leurs proches. « Des personnes d’un certain âge et un jeune couple d’une trentaine d’années ».

Le profil des victimes excavées est à ce stade encore inconnu. Le travail d’identification mené par la police technique et scientifique est en cours. Une neuvième personne, dont les proches n’avaient aucune nouvelle et vivant au n°19, s’est, quant à elle, manifestée, lundi matin.

Selon le parquet, les experts judiciaires « ont pu débuter leur travail pour identifier les causes de l’explosion », pour la première fois depuis le drame. Ils n’avaient pu jusqu’ici accéder au site non-sécurisé. Si la piste d’une explosion due au gaz fait partie de celles explorées par les autorités, aucune hypothèse n’est exclue pour expliquer l’origine de la catastrophe. Le parquet de Marseille a ouvert une enquête pour « homicides involontaires ».

Relogement : « faire des propositions selon la composition familiale »

Au total, près de 284 personnes et 33 immeubles alentours ont été évacués par mesure de précaution. Certaines familles ont pu venir récupérer quelques effets dans la journée d’hier. Les immeubles dans la zone faisaient l’objet d’une évaluation par des architectes et des ingénieurs. « Je pense que certains, dès demain [ce mardi 11 avril], pourront retrouver leur logement. Celles et ceux qui sont le plus éloignés de la zone du drame, du sinistre. Et puis les autres, pour ceux qui sont tout près, il est hors de question qu’on mette en danger leur vie », a déclaré le maire de Marseille dans un entretien sur France Bleu Provence.

La Ville a pris en charge plus de 80 personnes à l’hôtel et continuera « de les héberger à l’hôtel dans des conditions dignes tant qu’elles n’auront pas retrouvé leur logement ».

Le ministre du Logement, Olivier Klein, était sur les lieux du drame, lundi matin, pour assurer du soutien du gouvernement. « Il sera, comme il l’a toujours été, aux côtés de la Ville de Marseille dans ce moment particulier où il faut être aux côtés des familles des victimes, des familles qui sont aujourd’hui délogées, et pour lesquelles il va falloir avoir une attention particulière », a-t-il déclaré, sans toutefois préciser la forme que prendra ce soutien.

Il a évoqué un « accompagnement au long cours. Il faudra chercher des logements et faire des propositions selon la composition familiale ».

Mobilisation solidaire

La solidarité s’est organisée spontanément dès les premières heures du drame. Des habitants se sont mobilisés pour proposer hébergement, vêtements, nourriture… La Ville de Marseille a mis en place un numéro vert (04 91 55 11 11) pour les victimes, mais aussi pour toutes les personnes qui souhaitent proposer leur aide. Une aide psychologique est apportée aux personnes évacuées. Une cellule de crise a été mise en place pour l’accueil des proches des victimes.

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Cellule de crise pour l’accueil des familles.

Ce mardi 11 avril, des recueils de condoléances sont disponibles à l’Hôtel de Ville, quai du Port dans le 2e arrondissement ainsi que dans la mairie des 4e et 5e arrondissements, 13 square Sidi Brahim dans le 5e arrondissement. La mairie de Marseille précise qu’elle « se tient aux côtés des Marseillaises et Marseillais endeuillés par ces tragiques évènements ». Les drapeaux de l’Hôtel de Ville et des mairies de secteurs sont en berne.

La Ville de Marseille déploie, dès ce mardi matin, un affichage d’informations à destination des riverains vivants dans le secteur Tivoli, pour les accompagner dans la récupération des véhicules dans le secteur, prendre en charge les frais de fourrière en cas d’enlèvement de véhicule dans le week-end ainsi que la prise en charge des amendes en cas de mauvais stationnement dans le secteur pendant le week-end.

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