Le gouvernement a choisi de recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer sa réforme des retraites sans vote à l’Assemblée nationale.
Après une matinée marquée par le vote des sénateurs en faveur de la loi et une série de réunions au sommet de l’État, Emmanuel Macron a finalement décidé de recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer sa réforme des retraites sans vote à l’Assemblée nationale. Un Conseil des ministres avait été réuni en urgence quelques minutes avant le début de séance pour autoriser le gouvernement à déclencher cet article.
Emmanuel Macron a justifié son choix en invoquant les « risques financiers trop grands » qu’un rejet aurait impliqué. Et son passage en force a tout de suite suscité de vives réactions de la part des oppositions. Un gouvernement « indigne de la République » selon le leader communiste Fabien Roussel, un « coup de force permanent » pour le député marseillais et coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard, dont le groupe devrait déposer une motion de censure pour rejeter le texte, tout comme le Rassemblement national.
Les députés ont en effet 24 heures pour déposer une motion de censure à l’Assemblée nationale, qui devrait être votée lundi 20 mars.
De nouvelles mobilisations annoncées
De son côté, le chef de file des Républicains, Éric Ciotti a annoncé ne pas vouloir « rajouter du chaos au chaos en participant à la motion de censure. Nous avons voté et tous les membres présents se sont associés à cette décision. Nous ne participerons pas à une coalition extrême », en ajoutant que « Les Républicains étaient en majorité en faveur » de ce texte. Lui-même ayant pris ses « responsabilités en souhaitant l’adoption de cette réforme ».
De nouvelles mobilisations sont d’ores et déjà annoncées par les leaders syndicaux. « Il y aura de nouvelles mobilisations » a déclaré à l’AFP le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui dénonce un « vice démocratique ». Une réunion intersyndicale est déjà prévue ce soir au siège de la CGT.