La toute première « Assemblée citoyenne du futur » s’est tenue ce mercredi 15 mars. Les 111 Marseillais tirés au sort ont pu découvrir les différents thèmes et le fonctionnement de cette nouvelle instance démocratique.
« Cette assemblée est un tournant de notre mandat. C’est une promesse qui se réalise, celle de remettre les citoyens au cœur de notre projet », a ouvert le maire Benoît Payan devant les 111 Marseillais tirés au sort pour participer à la nouvelle Assemblée citoyenne du futur, lancée ce mercredi 15 mars à l’espace Bargemon.
Avec ce « nouvel outil démocratique », la municipalité souhaite permettre aux habitants, représentatifs de l’ensemble des secteurs de la ville, « de proposer des idées et de formuler des propositions concrètes » à la mairie concernant plusieurs thématiques.
Les équipes municipales ont déjà déterminé deux sujets prioritaires, abordés lors de cette soirée de présentation. Ceux-ci seront ensuite approfondis et débattus lors de concertations mensuelles au cours de l’année.
Deux sujets phare : la gestion de l’eau et le tourisme de masse
Le premier chantier de réflexion devrait donc concerner la gestion de l’eau dans la ville. « Nous devons réinventer nos usages pour affronter le défi du dérèglement climatique, appuie le maire. Il s’agit de préserver nos biens communs. J’aimerais entendre vos avis, comprendre vos réflexions et vos idées pour que Marseille innove dans la gestion de l’eau ».
Le deuxième s’attèlera à la question du tourisme à Marseille, qui continue d’attirer toujours plus de voyageurs, et devrait recevoir « plus de 5 millions de touristes » en 2023. « Chaque année le nombre de touristes augmente, et il ne va faire qu’augmenter », poursuit Benoît Payan, qui projette que la cité phocéenne deviendra « l’une des villes les plus touristiques du pays et du continent » à l’avenir.
La mairie demande leur avis aux habitants afin d’anticiper dans sa politique « les assauts du tourisme de masse, qui est un tourisme de la consommation et de la prédation. Nous voulons que le tourisme respecte la ville et ses habitants », ajoute l’édile en évoquant les nuisances causées notamment par « les bateaux de croisières polluants ».
« On espère avoir un peu de pouvoir pour changer les choses »
Les 111 membres exerceront leur rôle au sein de l’Assemblée pour une période d’un an non-renouvelable. En plus de leur participation à une douzaine de séances plénières, ils seront amenés à se réunir pour des journées d’ateliers de groupes un samedi par mois afin de débattre, échanger, rencontrer des experts sur les multiples sujets et de faire leurs propositions pour le futur de la ville.
« Je pense que c’est important de saisir les opportunités pour pouvoir s’engager et faire changer les choses, déjà à l’échelle locale, relève Damien, élève au lycée Saint-Charles (1er) venu avec le proviseur de son établissement. Je trouve qu’en tant que jeune, c’est important d’avoir le droit de parole pour notre avenir. On espère qu’on va avoir un peu de pouvoir pour changer les choses ».
Masha, originaire de Kharkhiv en Ukraine et réfugiée à Marseille depuis un an, est préoccupée par la salubrité de la ville et par le logement. « C’est important pour moi de participer, car c’est peut-être ma nouvelle maison ici », déclare la femme de 41 ans. Vivant actuellement en colocation à Castellane (6e), elle trouve qu’il est « compliqué de trouver un logement à un prix raisonnable ».
Romain, lui, se sent davantage concerné par l’« intersection entre les conditions d’habitat et la précarité ». L’homme de 36 ans, résidant du 1er arrondissement, estime que cette assemblée est « une bonne initiative », même s’il ne s’attend pas « à des résultats mirobolants, en tout cas la première année. Peut-être qu’à terme, d’ici 3 ou 4 ans, il en découlera des choses positives ».
Commencement des travaux le 25 mars
À la suite de cette soirée de présentation, un premier week-end de lancement se tiendra les 25 et 26 mars prochains afin de démarrer les échanges entre les membres de l’assemblée et de définir d’autres problématiques sur lesquelles ils souhaitent travailler.
Les suggestions formulées seront ensuite transmises à la Ville et examinées par les élus et services en charge des questions soulevées. Elles pourront éventuellement conduire à des propositions de délibérations au conseil municipal.
« L’idée, c’est que vous pourrez auditionner les élus, travailler avec eux, et co-construire avec eux des propositions, rappelle Sébastien Barles, adjoint au maire de Marseille délégué à la transition écologique. Et l’on pourra également porter avec vous des propositions qui s’adresseront à d’autres instances, parfois à l’État, à la Métropole, à la Région ».