Défilé de startuppeurs et de poids lourds de l’économie provençale à Cannes pour le MIPIM, salon mondial de l’immobilier. La Métropole veut convaincre les investisseurs étrangers de s’installer sur ses 1500 hectares sanctuarisés pour l’économie.
« C’est ici qu’on trouve des investisseurs », assure Didier Parakian, à la tête de la délégation de la Métropole Aix-Marseille-Provence qui s’est déplacée, comme chaque année, au Marché international des professionnels de l’immobilier. Le MIPIM se tient à Cannes jusqu’à vendredi.
Un terrain de chasse fructueux si on en croit le vice-président métropolitain. Il rappelle avoir convaincu « ici » le fonds Perial Asset Management de racheter les 31 étages et 35 000 m2 de la tour La Marseillaise. Affaire conclue l’année dernière « pour 240 millions d’euros ».
C’est encore sur les milliers de stands du MIPIM qu’il a rencontré la foncière du groupe Ikea, Vastint. Le suédois vient d’acquérir le domaine Vallée Verte à la Valentine pour développer « Business Garden », un « parc tertiaire écolo de 80 000 m2 », décrit-il.
50 % des implantations en Provence viennent de l’étranger
Voilà qui justifie que « depuis 20 ans », la Métropole ne rate pas une édition de cette grande messe mondiale des investisseurs. Avec une préférence pour ceux qui viennent de l’étranger, ramenant leurs fonds, leurs innovations et un rayonnement international.
« Sur les 77 implantations d’entreprises en 2022, 50 % sont étrangères », se félicite Philippe Stefanini, directeur de l’agence de développement économique du territoire, Provence promotion. « Ces groupes internationaux ont créé 65 % des 2 400 nouveaux emplois ».
Sans compter qu’ici, ils insistent particulièrement sur la recherche & développement. « Cette activité représente 22 % des implantations, contre 11 % en moyenne en France », poursuit-il. Un atout pour « développer les pôles d’excellence en Provence, comme la santé, le numérique, la « green tech » ou l’énergie ».
Une « dream team » locale comme vitrine du dynamisme provençal
C’est donc ces investisseurs premium que la Métropole vient appâter au MIPIM avec toutes les énergies du territoire, Euroméditerranée en tête. L’immense opération urbaine au nord de Marseille comporte son lot d’opportunités foncières.
Réunie derrière la bannière « One Provence », l’équipe métropolitaine compte également le Port de Marseille Fos et l’Aéroport Marseille Provence. Mais aussi son écosystème de startuppeurs et figures de proue du renouveau de l’économie provençale. Une « dream team » venue louer et incarner la dynamique de l’écosystème et leurs projets florissants. Mais aussi justifier le label de Capitale européenne de l’innovation.
Comme Kévin Polizzi, figure incontournable de la French Tech locale, dont il a racheté un des bastions, le repère de start-up Thecamp. Ce « Steve Jobs de Marseille », comme le qualifie Didier Parakian, a fondé le groupe de data centers Jaguar Network, puis Unitel Cloud Services et vient de prendre des parts dans Devisubox. Il porte désormais le projet de campus du numérique, baptisé « Théodora », dans les quartiers Nord.
Il s’agit là de montrer aux investisseurs que Marseille forme les talents de demain. Alors le serial entrepreneur Cyril Zimmermann, co-fondateur d’AdUX, de HiPay, de FelixCitybird, présente lui aussi sa future et grande école du numérique inclusive : La Plateforme.
Même l’ancien ministre du Redressement productif et du Numérique, Arnaud Montebourg, est de la partie. Il vient vanter les atouts du territoire sur lequel il a misé pour déployer l’agroécologie d’excellence en relançant la filière des amandes.
Affaire à saisir : 1 500 hectares dédiés à l’économie en Provence
Au-delà de ce défilé de personnalités économiques provençales, la Métropole dispose d’une autre armée, moins tape à l’œil, mais tout aussi importante pour Didier Parakian. « Nous avons constitué une équipe de 25 « développeurs économiques territoriaux » », explique-t-il.
Leur rôle ? « Faciliter au maximum l’implantation des investisseurs. La recherche de terrains disponibles, les relations avec les décideurs publics, toutes les aides administratives ou financières possibles… » En somme, « leur dérouler le tapis rouge », résume le vice-président métropolitain, au Palais des festivals de Cannes.
Et leur dérouler le foncier disponible. « Nous avons sanctuarisé 1 500 hectares dédiés à l’économie sur l’ensemble du territoire métropolitain », rappelle-t-il à l’envi. Mais il faut désormais leur trouver preneurs, et rapidement, semble-t-il.
Mué en véritable agent immobilier de la Métropole, Didier Parkian n’hésite pas à conclure son argumentaire avec la carte : « c’est maintenant ou jamais. On accueille la coupe du monde de Rugby cette année, les Jeux olympiques en 2024… La Provence va avoir un gros coup de projecteur et les prix vont exploser après ». Affaires à saisir donc, à en croire l’élu, qui espère en conclure un maximum d’ici la fin du MIPIM, ce vendredi.