La transition écologique sera au cœur du Marché international des professionnels de l’immobilier (MIPIM) qui débute ce mardi 14 mars à Cannes. Le ministre Christophe Béchu viendra rappeler les enjeux de décarbonation et de désartificialisation du secteur.

Le Marché international des professionnels de l’immobilier (MIPIM) débute aujourd’hui jusqu’au 17 mars au Palais des festivals de Cannes. Un rendez-vous majeur réunissant chaque année des acteurs et investisseurs du monde entier, ainsi que les décideurs publics à l’échelle locale et nationale.

Si le secteur est mis sous tension par l’inflation et la flambée de l’énergie, le thème central de cette édition sera la transition écologique et la décarbonation dans la construction des bâtiments et leur usage. Il s’agit en effet du deuxième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre, avec 27 % des émissions de CO2 et près de 45 % de la consommation d’énergie finale.

C’est d’ailleurs le prospectiviste américain Jeremy Rifkin, penseur de la transition écologique, qui prononce le discours d’ouverture du salon. Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, sera également présent aujourd’hui pour le lancement de l’événement.

« 5,2 millions de passoires thermiques » dans le viseur de l’État

Si le ministre ne devrait pas faire de grandes annonces, il doit toutefois rappeler la feuille de route du gouvernement concernant la ville durable de demain et son rôle central dans l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050.

Les villes concentrent, en effet, la majorité des problématiques écologiques du bâtiment. Alors que 80 % des français y vivent, les zones urbanisées représentent assez logiquement « 80 % des émissions de gaz à effet de serre et consomment 80 % de l’énergie », selon le ministère.

Christophe Béchu devrait notamment insister sur la question de la rénovation du bâtiment alors que la France compte « 5,2 millions de passoires thermiques ».

MIPIM, La transition écologique au cœur du MIPIM, le salon mondial de l’immobilier à Cannes, Made in Marseille
Le stand d’Euroméditerranée au Mipim

Stopper l’étalement urbain « ne veut pas dire arrêter de construire »

Il appuiera également sur l’autre grande problématique de la ville durable : l’étalement urbain et l’artificialisation des sols qui engloutissent « 20 000 hectares » de terres chaque année. Une tendance à inverser rapidement alors que la Loi climat et résilience vise « zéro artificialisation nette » en 2050.

« Ça ne veut pas dire arrêter de construire », tempère le cabinet du ministre, « il faut développer la ville sur elle-même ». Une ville qui prend de la hauteur, donc, mais aussi, voire surtout, qui utilise le foncier à l’abandon. Comme les plus de 3 millions de logements vacants du pays ou les « 70 000 hectares de friches. 80 % de la ville de 2050 existe déjà », estime le ministère.

L’État encourage d’ailleurs la reconversion de sites industriels avec le Fonds friches, lancé dans le cadre du plan de relance consécutif à la crise sanitaire.

Décentraliser la politique du logement pour « construire mieux et au bon endroit »

Mais ce n’est pas la seule enveloppe gouvernementale qui vise à accélérer la transition écologique. La première ministre, Elisabeth Borne, a lancé l’été dernier le Fonds vert, doté de 2 milliards d’euros, pour aider les collectivités à accélérer la transition écologique dans les territoires.

Christophe Béchu se saisira donc du MIPIM pour renforcer le dialogue avec les institutions locales. « Il veut s’appuyer sur les collectivités pour poursuivre la décentralisation de la politique du logement. Pour construire mieux et au bon endroit », affirme son cabinet.

Avec le double titre « Transition écologique et de la Cohésion des territoires », son ministère « prend tout son sens dans ce déplacement. Il souhaite placer les collectivités au cœur de la transition écologique », concluent ses conseillers.

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