De nouveaux panneaux solaires permettent aux cultivateurs des jardins du Frioul d’avoir une source d’énergie verte pour pomper l’eau de pluie et irriguer leurs parcelles. L’association Frioul Nouveau Regard espère aller plus loin en couvrant tout le village en photovoltaïque.
C’est un petit pas pour la transition écologique, mais peut-être un grand pas pour la trajectoire durable du Frioul. Quatre panneaux photovoltaïques ont pris place sur l’archipel marseillais. Ils visent à favoriser le développement des jardins associatifs de l’île Ratonneau.
Sous l’égide de l’association Frioul nouveau regard (AFNR), une trentaine d’insulaires cultivent 13 parcelles de 50 m2 au pied du Pavillon Hoche. Les jardiniers assurent en même temps le gardiennage de cet ancien quartier des officiers, bâti en 1881.
Ces Marseillais d’outre-mer ont ainsi refertilisé ces terres à l’abandon. Ils y produisent des fruits et légumes frais, en respectant une charte éco-responsable. Dans ce sens, pour arroser leurs cultures, ils récupèrent les eaux de pluie dans une citerne souterraine du 19e siècle.
Pomper l’eau de pluie avec l’énergie du soleil
« Mais on puisait l’eau avec un bidon et un treuil. C’était difficile », raconte le président de l’AFNR, Gérard Prolhac. Deux des quatre nouveaux panneaux photovoltaïques de 6 m2 font fonctionner une pompe électrique de 12 volts. Elle permet désormais d’irriguer leurs cultures facilement.
Les deux autres panneaux solaires alimentent en électricité le blockhaus sur lequel ils sont installés. Il sert d’établi aux cultivateurs. « Ça nous permet d’avoir de la lumière et une prise en 220/240 volts. C’est utile pour certains outils et le bricolage lié aux jardins ».
La Ville de Marseille a financé à 80 % ce projet d’énergie renouvelable. « Ils ont déjà refertilisé ces terres abandonnées et proposent une agriculture éco-responsable », témoigne Sébastien Barles. « Et maintenant, ils visent l’autonomie énergétique de leur activité » se réjouit l’adjoint municipal à la Transition écologique.
Il était présent pour l’inauguration de l’installation, le 28 février, aux côtés de l’adjoint au littoral, Hervé Menchon. Mais aussi de Christian Pellicani, conseiller municipal des 1er et 7e arrondissements de Marseille, auxquels l’archipel est rattaché.
Un premier pas vers l’autonomie énergétique du Frioul ?
« L’AFNR fait un boulot formidable sur le Frioul » poursuit Sébastien Barles. En effet, l’association agit bien au-delà du jardinage. Vivre-ensemble, événements culturels, préservation et mise en valeur du patrimoine historique… Les adhérents mènent également des actions de sensibilisation et de préservation de la biodiversité unique et fragile de l’archipel.
Le Frioul, périmètre du Parc national des Calanques, est d’ailleurs engagé dans le projet Smilo. Ce programme de coopération mondial accompagne les petites îles vers une gestion durable. « Même si ce projet photovoltaïque est « tout pitchoun », c’est une piste écologique à développer pour l’autonomie de l’archipel », reprend l’adjoint à la transition. « Un premier pas vers la solarisation du Frioul ».
« Nous, on estime que ces panneaux solaires sont une première phase d’avancée vers l’autonomie des îles », assure Gérard Prolhac. L’association Frioul Nouveau Regard porte de bien plus grandes ambitions du côté des bâtiments du village habité : « On réfléchit déjà sur la couverture des HLM avec le bailleur 13 Habitat. On étudie des solutions aussi dans les copropriétés ».
« L’idée semble très bien engagée », assure-t-il, ce que confirment les élus municipaux. Il faudra tout de même convaincre définitivement le bailleur social public, et le Département des Bouches-du-Rhône, dont il est l’office HLM. Ainsi que les copropriétaires des autres immeubles. « Mais ça s’annonce bien puisque ça représente une baisse des charges pour tout le monde », argue le président de l’AFNR.
« Notre espoir, c’est qu’à moyen terme, d’ici deux ou trois ans, commence un développement photovoltaïque plus important sur le Frioul. On espère que ce petit projet sera le démarrage du solaire sur les îles », conclut-il.