Massilia Sun System a lancé une nouvelle centrale électrique solaire sur le toit de la Cartonnerie à la Friche la Belle de Mai. C’est le quatrième projet du collectif citoyen à Marseille. D’autres sont dans les tuyaux.

Le 13 décembre dernier, un « clac ! » sonore résonne dans un local technique de la friche culturelle de la Belle de Mai à Marseille. C’est le levier d’un connecteur électrique qui vient d’être enclenché. Il marque le début de la production d’énergie solaire sur l’immense toit de la salle de spectacle La Cartonnerie.

Avec 800 panneaux photovoltaïques sur 1 800 m2, le bâtiment est ainsi devenu une centrale de production électrique d’une puissance estimée à 390 mégawattheure par an, soit la consommation moyenne de 80 ménages français.

« C’est certainement la plus grande centrale solaire citoyenne de la région », se réjouit l’adjoint municipal en charge de la transition écologique, Sébastien Barles. La Ville de Marseille a en effet facilité ce projet en tant que propriétaire foncier du bâtiment.

« Les gens réfléchissent de plus en plus à l’autoconsommation »

C’est la quatrième unité de production photovoltaïque à mettre au compteur du collectif Massilia Sun System en seulement deux ans. Depuis fin 2019, ces Marseillais bénévoles ont décidé de prendre les devants des acteurs privés et publics pour exploiter le potentiel solaire des toitures de Marseille, de manière participative et citoyenne.

Il démarchent ainsi les petits propriétaires, les associations ou les collectivités, et proposent d’équiper leurs toits. L’entreprise citoyenne « solidaire et d’utilité sociale » revend la production d’électricité verte aux fournisseurs d’énergie et rétribue le propriétaire en louant sa toiture.

Mais à l’heure de la crise énergétique, « les gens réfléchissent de plus en plus à l’autoconsommation », rappelle Marie-Laure Lambert, présidente de Massilia Sun System. « Ils peuvent aussi racheter directement l’électricité produite sur leur toit. Nous revendons alors le surplus ».

Ces deux modèles économiques permettent « d’équilibrer économiquement les projets ». Mais pour les financer en amont, des levées de fond invitent les citoyens à investir dans la société « pour donner du sens à leur épargne ». Mais aussi pour prendre part aux orientations des projets « selon le principe “1 personne = 1 voix” ».

Cap sur la Cité des arts de la rue et les écoles marseillaises

Selon la présidente, cette production d’électricité verte et citoyenne à Marseille atteint désormais « près de 500 mégawattheure, soit la consommation d’une centaine de foyers. On est rattrapé par notre succès avec plein de propriétaires demandeurs. Mais nous sommes 100 % bénévoles, rappelle Marie-Laure Lambert. On souhaite donc embaucher quelqu’un à l’avenir pour accélérer le déploiement et assurer le suivi de tous ces projets ».

Et il y en a beaucoup dans les tuyaux. Comme les toitures d’écoles de Marseille, que la Ville souhaite équiper dans le cadre de son plan de rénovation du bâti scolaire. « On n’a plus besoin de chercher, les gens viennent nous proposer leurs toits », explique la présidente de Massilia Sun System.

Elle liste des projets divers et variés : « La Cité des arts de la rue, des aménageurs pour des constructions neuves, des industriels pour leurs hangars… ». L’énergie solaire semble avoir de beaux jours devant elle à Marseille.

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