Lors d’un comité de pilotage sur le projet de tramway vers la Belle de Mai, la Métropole et la Ville se sont mises d’accord sur le tracé ainsi que sur l’accélération du calendrier, pour une mise en service en 2028.
Il y a un peu plus d’un an, la municipalité de Marseille proposait à la Métropole Aix-Marseille-Provence, en charge des transports, de prioriser le projet de tramway vers le quartier de la Belle de Mai (3e arrondissement). Ce tracé vers le nord, qui doit se poursuivre dans un deuxième temps jusqu’au Merlan, n’était alors qu’une intention, pour 2030.
Mais l’enveloppe d’un milliard d’euros de l’État pour la mobilité du plan Marseille en grand, a acté la priorité du désenclavement des quartiers Nord. Ils bénéficient de 80 % des subventions directes du gouvernement, dont 72 millions pour le tramway de la Belle de Mai.
De quoi accélérer sa mise en œuvre, avec les premières études lancées en 2022 sur le premier tronçon, censé relier le boulevard Longchamp à la place Burel. La présidente de l’intercommunalité, Martine Vassal, déclarait d’ailleurs récemment vouloir faire aboutir le projet en 2029.
Ce pourrait être encore plus tôt, d’après le dernier comité de pilotage (Copil) qui s’est tenu ce mercredi 1er février, en présence de la Ville et la Métropole. « Nous sommes tombés d’accord sur le tracé et l’accélération du calendrier », nous déclare l’adjointe municipale en charge des mobilités, Audrey Gatian. « Pour viser une mise en service en 2028 ».
Ce que confirme la présidente de la régie des transports métropolitain, Catherine Pila. « On a demandé aux services d’accélérer sur le projet. En particulier sur les phases d’études techniques et préparatoires, qui peuvent être très longues ». Et qui l’invitent à une note de « prudence » concernant les annonces de calendrier sur un projet d’une telle ampleur.
Un premier tronçon National – Loubon – Burel
« Nous sommes vraiment sur une vision commune et une volonté partagée d’avancer sur ce projet », insistent en cœur les deux élues. Il a fallu trancher entre deux scénarios, contre quatre étudiés à l’origine. « Une option envisageait le tramway en souterrain sur une grande partie du tracé. Nous avons opté pour le tracé en surface. Car c’est plus simple, moins cher, et ça permet une meilleure desserte », précise Audrey Gatian.
Mais aussi, comme elle le rappelle, car la réalisation d’un tramway est également un outil « de requalification urbaine » pour les espaces publics sur son parcours. Les habitants des quartiers concernés ne devraient pas bouder ce rafraîchissement bienvenu.
L’adjointe précise ainsi le parcours acté par le Copil : le tram bifurquera de la ligne T2 existante (Arenc – Blancarde) au niveau du boulevard Longchamp. « Il doit suivre le boulevard National, passer sous la gare Saint-Charles, pour rejoindre la rue Loubon qu’il remontera, via la place Caffo, jusqu’au terminus de la place Burel », au niveau de la passerelle de Plombières. Soit, environ, 2,4 kilomètres de trajet.
Incertitudes autour de la gare Saint-Charles, en pleine mutation
« Au plus vite on fait la première phase, au plus vite on peut lancer la seconde », qui prévoit de relier ensuite Le Merlan dans le 14e, pour une ligne d’environ 5 kilomètres au total.
« Les détails de la première phase sont encore à définir dans les prochains Copil, cette année », rappelle l’adjointe. Mais certains sont de taille. Comme le passage sous la gare Saint-Charles, via le boulevard National, dès le début du parcours.
En effet, la gare centrale de Marseille doit devenir traversante, en souterrain, avec un chantier titanesque dans le cadre de la Ligne nouvelle Paca (LNPCA). Il pourrait s’étaler sur 10 ans « avec des impacts sur le projet du tramway », craint Audrey Gatian.
« C’est la complexité de la chose. On a besoin d’un phasage des travaux de la SNCF pour ne pas ralentir ceux du tram au niveau de la gare ». Il faudra un aiguillage précis des différents chantiers, pour que celui du tram ne déraille pas.