La Ville de Marseille souhaite aménager une zone de baignade au pied de la Villa Méditerranée « pour la saison estivale 2023 ». Alors que la Métropole demande un dédommagement financier, la mairie veut inscrire ce projet dans le cadre des Jeux Olympiques 2024.
Comme nous vous l’annoncions en juin, la mairie de Marseille souhaite aménager un spot de baignade au pied du Mucem. « Ça avance bien », assure Hervé Menchon, adjoint au littoral. « Nous comptons l’ouvrir pour la saison estivale 2023 ».
C’est « en cours d’arbitrage, mais on devrait opter pour le côté Est du bassin du J4. Proche de la réplique de la grotte Cosquer », précise l’élu. Selon lui, plusieurs services de la Ville planchent sur le projet, comme celui de la mer et celui des parcs et jardins.
« Car nous comptons créer une sorte de plage urbaine, jouer avec l’enrochement. Avec aussi des jeux d’eau, il y a plein de choses à inventer. Et un plongeoir à vocation pédagogique », pour lequel l’architecte Rudy Ricciotti pourrait avoir son mot à dire.
Pour les Libres-nageurs, « l’essentiel c’est que ça se fasse »
« Une excellente nouvelle » pour Benjamin Clasen du collectif des Libres-nageurs, qui milite depuis bientôt deux ans pour créer une piscine d’eau de mer dans la darse du J4. La semaine précédente, ils ont bravé le froid pour plonger dans l’eau au J4 et annoncer la création du Cercle des nageurs du Mucem, parodique. Le collectif milite pour l’accès à la mer et à la natation pour tous.
Toutefois, l’emplacement de cette nouvelle zone de baignade n’est pas exactement celui qu’ils envisageaient. Leur projet de piscine en eau de mer de format olympique devait s’implanter à l’ouest de la darse, entre le Mucem et la digue qui sépare le bassin de l’entrée du Vieux-Port. Pour le libre-nageur, Benjamin, « l’essentiel c’est que ça se fasse. On est ravis ».
La Ville devra payer la Métropole pour permettre la baignade
Pourquoi ce choix d’emplacement ? Les raisons semblent multiples et viennent principalement du côté de la Métropole Aix-Marseille-Provence. Car, avant tout, c’est l’intercommunalité qui est en charge du plan d’eau, et exploite les anneaux d’amarrage de plaisance. À ce titre, suite à la volonté de la Ville de créer ce bassin de nage, elle a réalisé de nombreuses analyses de la qualité de l’eau et des sédiments.
Selon une note interne que nous avons pu consulter, l’étude visait « tous les polluants existants ». Notamment les hydrocarbures et métaux lourds, en plus des analyses bactériologiques. Il semblerait que l’eau de la partie Est de la darse « est plus correcte », précise Hervé Menchon.
Mais d’autres raisons semblent pousser la Métropole à opter pour l’Est du plan d’eau. Comme sa plus faible profondeur, et donc un plus faible potentiel « de valorisation économique » alors qu’elle prévoit de développer les « activités de grande plaisance » sur la partie Ouest.
C’est ce scénario qui est donc envisagé mais « par le biais d’une convention de gestion à titre onéreux avec la Ville de Marseille », selon nos informations. En effet, la Métropole perdrait une partie des anneaux d’amarrage qu’elle met en location. Ce qui « représenterait une perte de recette estimée à 45 000€ à l’année ». Sans oublier que l’intercommunalité dit dépenser 300 000 euros par an au titre de « l’amortissement des travaux d’aménagements » de la darse.
Inscrire le projet dans le cadre des JO 2024
Il faudra donc se mettre d’accord sur le montant de la mise à disposition du bassin. Des négociations sur ce sujet se tiendront en début d’année, et l’adjoint au littoral de la Ville de Marseille, Hervé Menchon, se dit confiant. D’une part pour convaincre la Métropole de ne pas être trop gourmande. « Car c’est un beau projet pour les citoyens. Un accès à la mer au Nord du Vieux-Port, il n’y en a quasiment pas ».
Mais d’autre part, il entend aller chercher des financements, notamment du côté de l’organisation des Jeux Olympiques 2024 de Paris et Marseille. Avec Samia Ghali, maire adjointe aux grands événement. « Nous avons soumis le projet au comité de site [des JO, ndlr] pour envisager un co-financement », explique-t-il.
Notamment sur le volet « héritage » des JO, prévoyant que l’événement serve à développer des structures et des pratiques sportives sur les territoires. « L’idée est de faire à cet endroit un point emblématique de la feuille de route globale, qui est de multiplier les points d’accès balnéaires à la mer. La piscine du Mucem va être un élément phare de cette feuille de route ».