Le prince de Monaco a inauguré la 5e édition de Méditerranée du futur, rencontre internationale pour l’adaptation au réchauffement climatique. L’occasion de lancer le Pliff, un fonds de 1 milliard pour financer la protection écologique de la Grande bleue.
La 5e édition de Méditerranée du futur vient de débuter à Marseille. Grèce, Chypre, Egypte, Israël, Italie, Espagne… 32 délégations étrangères du pourtour de la Grande bleue se réunissent durant deux jours pour travailler sur l’avenir écologique de la « mare nostrum ». Un enjeu commun de taille : préserver la santé de la mer et se préparer au changement climatique qui s’annonce plus sévère et rapide ici que sur le reste de la planète.
« On a compris qu’on avait fait des bêtises avant », a lancé Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, à un panel de jeunes réunis pour la cérémonie d’inauguration. « On va essayer de les réparer ».
Le prince Albert II de Monaco, invité à lancer l’événement, a d’ailleurs insisté sur la nécessité de maintenir la priorité sur la protection de l’environnement malgré les crises actuelles. « Il est essentiel que la souveraineté alimentaire et la sécurité énergétique ne se fassent pas au détriment de la Méditerranée ». Et de conclure : « À défaut, point de Méditerranée du futur, point de futur pour la Méditerranée ».
Financer des projets à impact « entre 5 et 75 millions d’euros »
Un plan d’actions pour une Méditerranée exemplaire en 2030 (PAMEx) a déjà été défini lors du congrès mondial de la nature en 2021. Il fixe divers objectifs. Comme d’atteindre 10 % d’aires sous « protection forte » et zéro rejet de plastique en mer sous 10 ans. Ainsi que décarboner au maximum le secteur du transport maritime.
Mais comment développer à grande échelle et rapidement ces projets ? Le nerf de la guerre est comme souvent financier. C’est pourquoi, lors de cette cérémonie d’ouverture, le sujet central était le fonds de 1 milliard d’euros dédié à ce plan d’actions : le « Pliff », pour PAMEx locally investment facility, annoncé lors de la Cop 27 en Égypte.
C’était l’occasion de présenter un peu son fonctionnement. Un consortium d’une vingtaine d’organisations internationales (R20, ONU, UICN…) gère ce plan. Il sera co-présidé par Renaud Muselier et Nasser Kamel, secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée. Ils déploieront les financements vers des projets à impact « entre 5 et 75 millions d’euros », précise Christophe Nuttall, directeur exécutif de R20 (Regions of climate action).
« Les autorités locales détiennent 70 % de la réponse » écologique
« Mobilité, gestion des déchets, assainissement, efficacité énergétique, énergies renouvelables décentralisées… Les autorités locales détiennent 70 % des réponses au changement climatique », selon lui. Il invite donc les institutions territoriales à s’emparer du fonds, tout comme les start-up, organisations et entreprises à impact.
« Des comités auditeurs externes indépendants établiront des critères de performance » pour chaque projet et vérifieront leur mise en place, prévient toutefois Olivier Darrason. Le respect de critères influera sur « le niveau de rémunération des gestionnaires et la rapidité des financements », assure-t-il.
Le forum Méditerranée du Futur sera l’occasion de détailler ce vaste plan de financement, et d’actions.