Une délégation d’élus marseillais a pu découvrir la première rame du futur métro automatique de Marseille en fabrication sur le site d’Alstom à Valenciennes. Une première prise de contact, entre émotion et vigilance, pour ce projet à 580 millions d’euros.
« Bienvenue chez les Ch’tis », lance d’entrée le président d’Alstom France, Jean-Baptiste Eymeoud. Ce mercredi, il accueillait à Valenciennes (Nord), une grande délégation marseillaise. Des élus de la Métropole, des agents et des techniciens venus découvrir la première voiture du futur métro automatique de la cité phocéenne : Neomma.
Car c’est ici, de l’autre côté de la France, que se situe le centre d’excellence de la multinationale spécialiste des transports publics. Un gigantesque site de production de métros, tram-trains, RER et trains régionaux.
« Des Valenciennois qui construisent le métro des Marseillais, c’est une belle revanche pour nous » ose blaguer Martine Vassal. Une référence footballistique à l’affaire de corruption qui a plongé l’OM en D2 en 1994… après une dénonciation du Valenciennes Football Club.
La présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence clôture cette prise de contact teintée de rivalités régionales en rappelant que désormais, « et pour des décennies je l’espère », le Nord et le Sud ont un enjeu en commun : les transports.
Sortie du tunnel en 2027
Si le métro marseillais est vieux de 45 ans, « on veut assurer la même longévité pour Neomma », répond le président d’Alstom France. Il faut dire que le projet représente « un contrat très ambitieux pour nous » poursuit Jean-Baptiste Eymeoud.
En effet, pas moins de 580 millions d’euros que la Métropole finance en majeure partie. L’État prend toutefois 11 millions d’euros en charge dans le cadre du plan Marseille en grand. De quoi faire de ce projet « un enjeu prioritaire » pour le groupe qui se veut rassurant, alors que Martine Vassal insiste sur la tenue du calendrier annoncé.
Il prévoit de remplacer l’ensemble des 36 anciennes rames du réseau marseillais par les 38 nouvelles d’ici 2027. Ce processus complexe de migration d’un métro manuel à un métro automatique sera progressif.
Il doit débuter en 2024 avec l’arrivée des premières rames, d’abord pilotées humainement. Chaque quai des 29 stations de Marseille devra être équipé de portes palières mécaniques pour automatiser ensuite l’ensemble du réseau.
Il a un truc sympathique ce métro, mignon. Il donne envie de monter dedans Ora-ïto
Cette automatisation doit présenter des avantages pour les usagers. À commencer par le temps de trajet. La fréquence de passage des métros sera réduite « à 2 minutes en moyenne. Contre 5 aujourd’hui », s’enthousiasme Catherine Pila.
La présidente de la Régie des transports métropolitains (RTM) explique que la capacité d’une rame doit passer d’environ 430 passagers actuellement « à 500 voire 600 possibles en cas de forte affluence ». Elle appuie surtout sur le confort du nouveau métro, que la délégation marseillaise a pu apprécier de près. Climatisation, écrans d’information, luminosité, larges portes…
Sans oublier le design, tout en courbes et en simplicité, créé par l’enfant du pays, Ora-ïto. Né la même année que le métro marseillais, il découvrait pour la première fois la version réelle de ses dessins. « C’est toujours un choc de voir la réalisation concrétisée. Mais je suis très content, malgré quelques petits détails. Il a un truc sympathique ce métro, mignon. Ça donne envie de monter dedans ». Il faudra encore attendre un peu.