Après avoir annoncé divers projets pour redonner vie à l’église d’Arenc, le Département des Bouches-du-Rhône va finalement la vendre. Il cherche un acquéreur capable de la rénover pour un projet public.
L’Église d’Arenc a déjà fait la Une de Made in Marseille à plusieurs reprises ces dernières années. En effet, après avoir racheté en 2018 cet édifice désacralisé, le Département des Bouches-du-Rhône a annoncé de multiples projets pour lui redonner vie.
Espace de coworking, pôle culturel autour de la photographie, lieu d’échange et de dialogue multiculturel… Après diverses orientations, de nouvelles études avaient été lancées fin 2020 pour tenter de lui trouver enfin une vocation.
Mais en vain. Le 23 septembre dernier, la commission permanente de la collectivité a finalement voté à l’unanimité (et 4 abstentions) une délibération actant « la cession de l’ancienne église Saint-Martin d’Arenc, située angle rue de Mirès, rue Peysonnel, rue de Ruffi, à Marseille 13003 ».
« Le sauvetage de cette église n’est pas envisageable » pour le Département
Pour expliquer cette décision, la collectivité avance que les études ont fait apparaître des fragilités structurelles du bâtiment. Il « était construit sur des remblais argileux […] qui auraient nécessité le recours à des fondations spéciales », nous explique-t-elle.
Ainsi, « les premiers désordres structurels sont apparus dès 1954 » avant que l’église ferme définitivement en 1977. La dégradation a empiré au fil des ans malgré certaines interventions du Département.
Pour sauver l’édifice, il faudrait aujourd’hui réaliser des travaux importants. Notamment, le forage de « 200 micro pieux de 20 mètres sous les murs extérieurs et les piliers intérieurs », selon l’institution.
Ces opérations de sécurisation complexes s’annoncent « très coûteuses ». Et elles ne seraient qu’un préalable à la restauration proprement dite de l’église « qui nécessiterait, elle aussi, un budget très important ».
C’est pourquoi, aujourd’hui, « le sauvetage de cette église n’est pas envisageable. Les conditions d’intérêt général qui ont conduit le Département à l’acheter ne sont plus réunies ».
À la recherche d’un acquéreur pour un projet « d’intérêt général »
Malgré cet état des lieux peu attrayant, la collectivité espère trouver un acquéreur désireux (et capable) de sauver l’église d’Arenc. Elle souhaite donc la « mettre en vente » en organisant un appel à projets.
Ce dernier invitera les candidats à présenter un programme « pour y permettre l’émergence d’un lieu public et l’accueil d’activités d’intérêt général ou collectif de tout ordre ».
Ce n’est pas tout. L’institution apportera « une attention particulière aux projets proposant de reboiser les abords de l’église, offrant de créer un espace vert et paysager significatif dans ce quartier lié aux Jardins de lecture ».
Les candidats devront également intégrer « une démarche de qualité architecturale et de préservation patrimoniale ». Sans oublier les efforts « en matière de développement durable concernant notamment les économies d’énergie, la gestion des déchets et des eaux pluviales ».
Sacré programme. Le Département projette donc toujours une vocation publique au site, portée par un acquéreur ayant, lui, les moyens de le sécuriser, réaliser sa réhabilitation, et aménager les alentours. Tout ceci avec de hauts standards de qualité. Un vœu pieux ? Souhaitons-lui d’être exaucé.