La Régie des transports métropolitains (RTM) va signer la charte EcoWatt pour s’engager dans la sobriété énergétique au vu de la crise attendue cet hiver.

« La Régie des transports métropolitains (RTM) va signer la charte EcoWatt dans quelques jours ». C’est ce qu’annonce la présidente de l’opérateur de transports en commun de la Métropole Aix-Marseille-Provence, Catherine Pila. Elle présentait ce jeudi, au côté du directeur Hervé Beccaria, « les actions de la RTM en faveur de la sobriété énergétique et pour la préservation de l’environnement ».

La RTM rejoint ainsi la longue liste des acteurs publics et privés français ayant signé cette charte depuis que la Première ministre, Élisabeth Borne, les y a incités en présentant le plan gouvernemental de sobriété énergétique, le 6 octobre dernier. L’État prévoit une forte tension sur l’approvisionnement en énergies cet hiver, liée en grande partie à la guerre en Ukraine.

EcoWatt ? Il s’agit de la « météo de l’énergie » lancée par le Réseau de transport d’électricité RTE et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Une application mobile permet de connaître le niveau de tension en France. Et d’anticiper les potentielles coupures en adaptant sa consommation en conséquence.

En signant la charte EcoWatt, sous l’égide de l’État, la régie des transports métropolitains s’engage à participer à l’effort collectif.

énergétique, Face à la crise énergétique, les transports marseillais signent la charte EcoWatt, Made in Marseille
Catherine Pila et Hervé Beccaria

« Nous sommes un des plus gros consommateurs en Provence-Alpes-Côte d’Azur »

Toutefois, le directeur de la RTM tempère la capacité du réseau de transports en commun à atteindre les objectifs de baisse de consommation du plan de sobriété national. « L’État attend une réduction de 10 % des grands groupes et entreprises. On ne peut pas s’engager sur ce chiffre ».

Hervé Beccaria rappelle une évidence : l’énergie est au cœur du fonctionnement des transports en commun. « Nous sommes un des plus gros consommateurs en Provence-Alpes-Côte d’Azur ». Sauf ralentissement du service, il sera difficile de réduire les « 12 000 mde gazole par an pour les bus ». Ou les « 70 000 mégawatt-heure » nécessaires pour faire fonctionner les tramways et métros.

D’autant que les transports publics sont « un service essentiel, qui restera prioritaire, même en cas de coupure », précise le directeur de la RTM.

La facture énergétique de la RTM augmente de 130 %

La crise s’est déjà faite ressentir en 2022 sur la facture énergétique de la régie des transports métropolitains. « Nous avons subi une augmentation de 35 % par rapport à 2021. C’est 7 millions d’euros de plus », explique le directeur.

L’hiver qui arrive et la situation du marché de l’énergie n’augure rien de mieux pour 2023. « On s’attend à ce que la facture passe de 20 à 47 millions d’euros sur l’année. Soit une augmentation de 130 % ».

Un « mur de dépenses » qu’il faudra affronter sans augmentation tarifaire pour les usagers, promet-il. Il remet en effet en perspective ce chiffre du budget de fonctionnement total de la régie des transports, aux alentours de 320 millions d’euros annuels. « 220 millions d’euros pour la masse salariale. Et 100 millions en achats de fonctionnement, qui comprend l’énergie ».

Mais si l’augmentation de la facture énergétique s’inscrit dans la durée, elle pourrait amener à revoir le modèle économique et le financement de la RTM par la Métropole. Il en sera question lors de la réactualisation du contrat qui les lie, attendue fin 2024.

La RTM vise surtout la sobriété sur le long terme

Du point de vue la sobriété énergétique, la RTM a surtout rappelé la transition de long terme engagée sur son réseau. Pour le décarboner comme pour réduire sa consommation. Le passage au tout-électrique concerne principalement les bus, et sera effectif « en 2035 sur tout le réseau », affirme le directeur.

Il insiste sur la modernisation des équipements, comme le nouveau métro automatique attendu autour de 2025, et les nouvelles rames de tramway, qui doivent permettre d’optimiser la consommation d’énergie. Ou encore, la couverture de parkings relais, de dépôts, voire de tronçons aériens du métro avec des panneaux photovoltaïques.

Mais sur le court terme, en prévision d’un hiver tendu, les économies se feront à la marge : abaissement du chauffage dans les transports, extinction des appareils la nuit, comme les escalators, éclairage aux ampoules led… Et la formation à « l’écoconduite » pour les chauffeurs, qui permet une réduction d’énergie estimée « à 2 % », précise Hervé Beccaria.

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