La maire de secteur, Sophie Camard, annonce la piétonnisation du cœur de Noailles, début 2023. Un préalable à un plan de végétalisation du quartier.
« Nature des aménagements : pose de bornes escamotables automatiques », peut-on lire sur des panneaux disséminés à diverses intersections de Noailles. La Métropole Aix-Marseille-Provence a signé ces déclarations préalables de travaux. Ils annoncent la piétonnisation imminente du quartier.
En effet, l’intercommunalité installera huit bornes bloquant le passage aux voitures d’ici « le début de l’année 2023 ». C’est ce qu’annonce Sophie Camard. La maire des 1er et 7e arrondissements faisait un « point sur la situation du quartier de Noailles, quatre ans après le drame de la rue d’Aubagne », ce mardi matin.
Ces bornes définiront une zone piétonne de près de 4 hectares au cœur de ce secteur du centre historique de Marseille. La Canebière, la rue d’Aubagne, le Cours Lieutaud et la rue du Marché des Capucins délimiteront ce périmètre.
La piétonnisation pour booster la végétalisation
Cette conférence de presse était l’occasion d’évoquer de nombreux projets concernant l’habitat et l’aménagement du quartier. L’adjointe au maire de Marseille en charge de l’Urbanisme, Mathilde Chaboche, était également présente.
Elle explique vouloir faire de Noailles « un quartier pilote de la mixité sociale et de la résilience climatique ». Une ambition portée conjointement avec la Métropole dans le Plan guide pour concevoir un centre historique durable à Marseille, stratégie 2030.
La piétonnisation du secteur, dans les tuyaux depuis au moins 2014, est pour elle « un support préalable à la végétalisation nécessaire pour lutter contre les îlots de chaleur qui vont s’accentuer. D’après des estimations, la température du sol à Noailles atteindra 90 degrés en 2050 si on ne fait rien. Contre 60 degrés enregistrés en 2017 ».
Dans ces projections, particulièrement alarmantes pour le quartier très minéral, le verdissement s’impose comme l’outil principal de régulation thermique urbaine. En réduisant la place de la voiture, les élus projettent d’augmenter celle des plantes.
Désartificialiser le Domaine Ventre et la place Halles-Delacroix
D’abord, en s’appuyant sur « les associations et les habitants », explique Mathilde Chaboche. Le « visa vert » adopté par la Ville en 2015 leur permet de végétaliser les rues. Il a été largement utilisé à Noailles, où les jardinières se multiplient. « La mairie de secteur, avec les associations, lance un programme autour de l’écocitoyenneté, la sensibilisation et l’accompagnement à l’implantation de végétal par les habitants dans l’espace public ».
L’adjointe à l’urbanisme assure également l’intervention de la puissance publique. Sans évoquer la plantation d’arbres dans les rues, elle appuie plutôt sur la désartificialisation et la végétalisation des « cœurs d’îlots » du Domaine Ventre et de la place Halles-Delacroix. Ces îlots sont « prioritaires » dans le vaste projet d’aménagement et de résorption de l’habitat indigne lancé à la suite des effondrements de la rue d’Aubagne.
La société publique locale d’aménagement d’intérêt national (Spla-in), chargée de piloter l’opération, « va se mobiliser pour les désencombrer », précise l’élue. « Dans le passé, ils jouaient un rôle de puits de fraîcheur avant d’être encombrés et imperméabilisés ».