C’est lors d’un déjeuner de rentrée placé sous le signe de la revendication que le président de la CRESS Paca Denis Philippe a fait part de sa feuille de route pour 2022-2024, à un mois du salon ESS Sud.
Si l’« on parle beaucoup d’économie sociale et solidaire, un terme très à la mode », les pouvoirs publics ne sont « pas au rendez-vous » selon Denis Philippe, récemment reconduit à la présidence de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire Provence-Alpes-Côte d’Azur.
« L’État ne nous reconnaît pas. Il nous ignore superbement ! Nous ne sommes jamais invités par le préfet lors des manifestations qui rassemblent les acteurs économiques », s’insurge-t-il.
Bien que le secteur représente 13% des emplois de la région et plus de 17 000 entreprises, mutuelles, coopératives, fondations et associations, Denis Philippe déplore de ne pas avoir d’« interlocuteur pleinement dédié » dans les services du gouvernement.
En effet, à défaut d’avoir un ministère dédié, les entreprises de l’ESS sont rattachées à un secrétariat d’État, représenté par Marlène Schiappa. Denis Philippe doit se rendre à Paris en début de semaine prochaine pour la rencontrer.
Vers un changement de statut des CRESS ?
Le président suggère la piste du changement de statut, proche de celui des chambres consulaires sous tutelle du préfet de région, afin de sécuriser la place de l’ESS dans les administrations de l’État. Mais il demande aussi plus de moyens financiers.
Alors que la CRESS Paca « est légalement positionnée comme le pivot du développement de l’ESS dans le territoire », elle dispose de « 50 fois moins de moyens que la chambre consulaire des Bouches-du-Rhône », martèle le président.
« Nos entreprises sont en proximité, elles ne délocalisent pas. Elles créent de la richesse sur le territoire, insiste-t-il. Quand on parle de proximité, comment peut-on ignorer les entreprises de l’ESS, quand on sait qu’elles se créent car elles ont repéré un besoin social et qu’elles veulent y apporter une réponse ? ».
L’ESS « actrice de la transition écologique »
Parmi les projets qui déterminent la feuille de route du projet politique 2022-2024 de la CRESS, Denis Philippe compte « placer l’ESS au cœur des politiques de transition écologique et des filières de l’économie de demain ». Mais aussi « engager des discussions avec les trois métropoles de la région », Nice Côte d’Azur, Toulon Provence Méditerranée et bientôt Aix-Marseille-Provence, afin d’inscrire l’appui à l’ESS dans les projets territoriaux.
Pour porter cette feuille de route, la Chambre se réunira autour de sujets comme les fonds européens des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, l’économie circulaire, le tourisme social ou encore l’égalité femmes-hommes, portés par des élus compétents dans chacun de ces domaines.
Salon de l’ESS Sud
Autant de points stratégiques et enjeux qui se placeront également au cœur des discussions du 5e salon ESS Sud, le 2 novembre prochain. Cette année pour la première fois, ce Salon de l’économie d’avenir sur le thème des « achats responsables » sera ouvert à des acteurs économiques privés.
« C’est un salon qui permet des rencontres entre acheteurs et fournisseurs, et qui a vocation à générer des échanges entre les entreprises engagées du territoire, qu’elles soient privées ou publiques, explique David Heckel, directeur de la CRESS Paca. « Nous voulons aussi donner à voir aux collectivités la capacité de l’ESS à leur faire des offres en local pour leurs commandes publiques ».